Magazine Culture

Le Horla de Guillaume Sorel

Par Emeralda @emeralda26000
Le Horla de Guillaume Sorel
Le livre : 
Le Horla d'après l'œuvre de Guy de Maupassant de Guillaume Sorel aux éditions Rue de Sèvres, 64 pages, 15 €.
Pourquoi cette lecture :
Il s'agit d'un partenariat avec Gilles Paris
Je ne suis pas très portée sur les classiques même si je n'ai absolument rien contre. C'est juste que ce n'est pas mon style de prédilection. En général, je les trouve beaux, mais ennuyeux sur la longueur, même si ce jugement ne vaut pas pour tous.  
L'occasion s'est présentée d'enrichir un peu ma culture donc puisque je n'avais pas lu Le Horla de Guy de Maupassant, j'ai accepté cette lecture avec grand plaisir car l'auteur de cette adaptation n'est pas un inconnu pour moi. 
Le pitch :
Le narrateur mène une vie tranquille dans sa maison au bord de la Seine, lorsque d’étranges phénomènes commencent à se produire. C’est la carafe d’eau sur sa table de nuit qui est bue, des objets qui disparaissent ou se brisent, une fleur cueillie par une main invisible... Peu à peu, le narrateur acquiert la certitude qu’un être surnaturel et immatériel vit chez lui, se nourrit de ses provisions. Pire encore, cet être, qu’il baptise le Horla, a tout pouvoir sur lui, un pouvoir grandissant... 
Du Horla ou de l’homme, l’un des deux doit périr. Le Horla comme les contes fantastiques écrits par Maupassant à la fin de sa vie, alors qu’il sombrait dans la folie, joue délicieusement avec nos nerfs en traitant de thèmes très actuels comme l’angoisse, la hantise du suicide, la peur de l’invisible.
Ce que j'en pense : 
Le moins que je puisse dire, c'est que les éditions Rue de Sèvres ont fait déjà du beau travail car cette bande dessinée est fort bien mise en valeur dans cet album de haute qualité. Le prix est en conséquence, mais franchement, on ne se moque pas du lecteur cette  fois. Papier de belle qualité, habillage soigné, voilà un album que l'on garde précieusement et que l'on relira avec toujours le même plaisir rien que pour l'objet. 
Les dessins sont tous très beaux. Les détails sont soignés par Guillaume Sorel que je connaissais comme auteur de romans, mais pas comme dessinateur. La surprise est de taille et excellente qui plus est. Je ne vais pas m'en plaindre. 
Chaque case est un petit tableau que l'on se plait à admirer. Tout y est dit ou presque. 
Le texte est rare, mais comme je le disais un peu plus haut l'exceptionnelle qualité des dessins compense plus que largement. Les descriptions souvent longues de ce type récit classique sont illustrées avec un soin rare et précis. Rien n'est laissé au hasard. 
Chaque bulle comporte juste assez de mots pour compléter la narration picturale. On est dans le magnifique. 
Cette bande dessinée se savoure. 
Je suis certaine que je n'aurai pas pris autant de plaisir à lire l'œuvre de Guy de Maupassant aussi cette adaptation est une chance pour moi de découvrir ce texte sous une autre forme narrative. 
Le chat, félin domestique qui me fascine car plus facile à observer que ses cousins les grands prédateurs, tient là une place importante dans le début de l'histoire, mais aussi par la suite. Son comportement coutumier, puis inhabituel nous interpelle comme le narrateur, homme paisible qui coule des jours heureux, sans grande fantaisie certes, mais cette routine lui convient. Cependant lui aussi à l'instar de son chat, il sent bien qu'il y a quelque chose qui cloche, qui a changé. Il n'est plus aussi bien. Il a perdu sa quiétude. 
Jean, le majordome, est inquiet de voir monsieur ainsi dépérir. Il ne comprend pas quel mal peut le ronger ainsi. Toute la maisonnée le sera également et comme on les comprend.
Je m'interroge tout autant. Je suis captivée par ce mystère. 
On est comme dans "Le Dr Jekyll et mister Hyde" (un classique que j'ai adoré comme quoi !). Il y a une chose, une autre entité qui est là. 
La fuite n'est sans doute pas la bonne solution, mais quitter les lieux quelques temps était pourtant une possibilité à saisir. Un pèlerinage qui apportera un peu de répit néanmoins à défaut de tout expliquer. Gustave en sera une preuve vivante au retour. 
La folie guette au retour et un nouveau départ semble être la seule solution. 
Le mystère reste toujours entier et il nous happe si ce n'est pas déjà fait. Il ne nous lâche plus. 
Des rencontres, des pistes d'explications possibles, on raisonne pour ne pas divaguer. Et pourtant il y a de quoi. Je frissonne un peu, mais de plaisir car cette bande dessinée est si riche qu'une foule de sentiment m'anime. Je doute, je m'enflamme comme ce final qui n'en n'est pas un car l'univers a-t-il seulement une fin ?
A découvrir absolument !  
Et s'il fallait mettre une note : 18 / 20 
Le Horla de Guillaume Sorel

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Emeralda 671 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines