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Découverte d’une exoplanète qui ressemble à la Terre

Publié le 18 avril 2014 par Pyxmalion @pyxmalion
 Kepler-186f Kepler-186f

Comparaison des orbites de la Terre et de Kepler-186f

La NASA a annoncé la découverte d’une exoplanète aux caractéristiques proches de celle de la Terre. Située autour d’une étoile de type naine rouge à 500 années-lumière de notre système solaire, elle circule dans la « zone habitable ».

Le jeudi 17 avril 2014 fera date dans les annales de l’astronomie et de la recherche scientifique. À 20 heures (heure de Paris), la NASA qui organisait une conférence très attendue au sujet des exoplanètes débusquées avec le satellite Kepler annonçait la découverte — confirmée — d’une exoplanète dont la taille est très proche de celle de la Terre. En outre, celle-ci gravite dans la « zone habitable » de son étoile. La nouvelle a fait grand bruit et s’est aussitôt répandue comme une trainée de poudre à travers le monde ! Aussi, peut-on imaginer, prochainement, que la caractérisation de l’atmosphère de Kepler-186f révèle l’existence d’une activité biologique… Mais on n’en est pas encore là. Soyons patients.

La révolution Kepler

Malheureusement en panne (quoiqu’en reconversion) depuis plus d’un an, Kepler est le premier télescope spatial jamais conçu capable de détecter l’existence de lointaines petites planètes rocheuses dans l’environnement d’étoiles plus ou moins semblables au Soleil. La quête des exoplanètes qui a débuté voici bientôt 20 ans a connu un grand coup d’accélérateur avec son arrivée en 2009. Ainsi, durant ses 3 années de fonctionnement, il a mis en évidence par la méthode dite de transit (passage éventuel d’une planète devant son étoile) plus de 3 845 planètes extrasolaires parmi lesquelles on en compte 962 confirmées. Tout cela, rappelons-le, dans une seule direction de notre voûte céleste soit une petite fenêtre dans la constellation du Cygne. Bien que la « chasse » s’est arrêtée, les astronomes continuent d’explorer ses archives (plus de 150 000 étoiles espionnées !) et d’identifier de nouvelles candidates.

Une planète qui ressemble à la Terre

Celle qui fait l’objet d’un article dans la revue Science marque assurément une « étape significative dans la recherche de mondes qui ressemble à notre planète Terre » commente l’astrophysicien Paul Hertz. Orbitant à environ 500 années-lumière de nous, autour de l’étoile éponyme Kepler-186, une naine rouge de classe spectrale M (comme le sont environ 70 % des étoiles de la galaxie), environ deux fois moins massive que notre Soleil, elle est nommée Kepler-186f. Cette nomenclature trahit l’existence de 4 autres planètes, lesquelles sont toutes situées plus proche de l’étoile-hôte. Désignées Kepler-186b, Kepler -186c, Kepler -186d et Kepler-186e, elles gravitent respectivement en 4, 7 , 13 et 22 jours. Tandis que Kepler-186f, située non loin de la limite extérieure de la « zone habitable » effectue sa révolution en 130 jours. Calculée en rapport avec la luminosité de l’étoile-parent, la « zone habitable » délimite en quelque sorte la région où l’eau pourrait être maintenue durablement à l’état liquide. Légèrement plus grande que la Terre, la principale intéressée apparait, à ce jour, comme la plus petite des exoplanètes jamais découvertes dans une « zone habitable ». Surtout, la plus proche en taille à évoluer au sein d’une région favorable. Les cas précédents, au minimum 40 % plus grand que la Terre, se rapprochaient quant à eux, davantage de la « super-terre ». Toutefois « être dans la zone habitable ne signifie pas que cette planète est habitable », préviens Thomas Barclay (chercheur au Bay Area Environmental Research Institute). « La température de la planète est fortement dépendante de son atmosphère. Kepler-186f peut être pensée comme une cousine de la Terre voire une jumelle de la Terre. Elle possède plusieurs propriétés qui lui font ressembler à la Terre ». Reste donc pour les chercheurs à caractériser sa densité et bien sûr son atmosphère pour y déceler, pourquoi pas, la présence de vapeur d’eau et autres ingrédients, synonymes ou non, d’une empreinte biologique. Connaissant le flux d’énergie que peut apporter la naine rouge, l’équipe d’astronomes imagine que la luminosité sur la planète serait équivalente à celle du Soleil, une heure avant son coucher !

systéme extrasolaire Kepler-186systéme extrasolaire Kepler-186

Le systéme planètaire autour de l’étoile Kepler-186 comparé avec les 4 planètes telluriques autour de notre Soleil

Futures missions prometteuses

« Les futures missions de la NASA comme Transiting Exoplanet Survey Satellite (TESS) et le James Webb Space Telescope (JWST), découvrirons les exoplanètes rocheuses les plus proches et déterminerons leurs compositions et conditions atmosphériques, poursuivant la quête de l’humanité de découvrir un monde qui ressemble à la Terre » raconte Paul Hertz. Une quête passionnante qui ne fait que commencer. Ne vivons-nous pas une époque formidable ?


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