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Geisha. Arthur Golden

Par Nelcie @celinelcie

Voilà plusieurs mois, voir années, que Geisha traînait dans ma bibliothèque. A chaque fois, je repoussais sa lecture, sous prétexte que j’avais un autre livre qui me tentait plus à l’instant T où je faisais mon choix de lecture. Ouais, y a des livres comme ça, j’ai très envie de les lire, mais qui se trouvent touchés par la malédictiont du « pas cette fois, mais promiiiiiiis ma prochaine lecture ce sera lui ! ». Vous aussi vous avez ça ?
Et donc, quand au début de l’année j’ai vu que ce roman était dans la liste du Mini Challenge Historique, je me suis dit qu’il était vraiment temps de la sortir de ma bibliothèque. Aussi, ai-je eu envie de proposer une lecture commune sur Livraddict

Geisha. Arthur Golden

Synopsis

À neuf ans, dans le Japon d’avant la Seconde Guerre mondiale, Sayuri est vendue par son père, un modeste pêcheur, à une maison de plaisir de Kyoto.
Dotée d’extraordinaires yeux bleus, la petite fille comprend vite qu’il faut mettre à profit la chance qui est la sienne. Elle se plie avec docilité à l’initiation difficile qui fera d’elle une vraie geisha. Art de la toilette et de la coiffure, rituel du thé, science du chant, de la danse et de l’amour : Sayuri va peu à peu se hisser au rang des geishas les plus convoitées de la ville. Les riches, les puissants se disputeront ses faveurs.
Elle triomphera des pièges que lui tend la haine d’une rivale. Elle rencontrera finalement l’amour..

Mon avis

J’ai eu un gros coup de cœur pour ce livre ! Et ce, dès les premières pages, alors que l’on fait la connaissance de Chiyo, jeune fille de 9 ans, qui deviendra plus tard Sayuri, une geisha de Kyoto. Et pourtant, ce n’était pas acquis d’avance, car à cause de ma cruelle ignorance sur la culture japonaise, j’avais peur de ne pas réussir à rentrer totalement dans ce monde du soleil levant et plus précisément dans l’univers des Geishas.
Il n’en est rien. Dès le début, l’auteur nous immisce dans ce petit village de pêcheurs, avec ses habitants, ses coutumes, ses superstitions. Rapidement, je me suis prise d’affection pour cette héroïne. Et même si je savais bien sûr que j’allais bientôt quitter le village en direction de Kyoto, j’ai trouvé vraiment intéressant cette introduction à la grande histoire qui attendait Chiyo.

Ce livre, dont la narratrice est Sayuri elle-même, nous emmène dans le difficile apprentissage qu’est la vie de Geisha. Au fil des pages, nous découvrons ce qu’est une Geisha, quel est son rôle dans la société japonaise, nous découvrons cet univers particulier qui tourne autour d’une tradition plusieurs fois centenaire. Et pour moi, Européenne qui ne connait rien au Japon, cela a bien sûr un goût d’exotisme. Car ce qui est différent et inconnu a tendance à attirer. Oui mais, à travers ce témoignage, on découvre qu’être Geisha n’est pas si évident que cela. D’une part car il y a cet apprentissage des plus ardus, mais également car la concurrence peut s’avérer très rude, et ce même au sein d’une même Okiya (maison de Geisha). Alors, quand Matsumomo, une Geisha des plus réputées à Kyoto, voit arriver Sayuri, elle comprend vite que cette dernière risque de lui voler la place de leader. Mais également, ce livre tente de mettre en avant le fait que Geisha et prostitution sont deux choses différentes, contrairement à ce qui est ancré dans l’imagination populaire. Et si je dis qu’il tente, c’est tout bonnement parce que malgré tout, il y reste toujours un rien de doute à ce propos. J’en veux pour preuve, L’Okiya dans laquelle Sayuri se retrouve prisonnière, puisqu’elle n’a pas le droit d’en sortir seule, et qui se trouve dirigée par Mère qui semble plus faire office de matrone que de gouvernante ou chef de famille.

Si ce roman s’avère passionnant du fait qu’on découvre la vie d’une Geisha, j’ai trouvé que le contexte historique le rendait encore plus troublant. En effet, l’histoire commence dans les années 30 pour se poursuivre pendant la Seconde Guerre Mondiale. Le conflit va amener bien des changements dans la société japonaise, et ce même au-près des rangs les plus élevés qui vont avoir d’autre priorités que d’être servis par une Geisha. C’est donc la raison d’être de la Geisha elle-même qui est remise en question. J’ai vraiment été captivée par ces passages durant le conflit, où l’on sent Sayuri et les autres Geisha douter et tenter d’exister, où certaines vont d’ailleurs passer du statut de Geisha à celui de prostituée, d’où cette confusion dans l’esprit des gens… La tradition de la vraie geisha est sur le point de péricliter, et l’on sent que Sayuri en éprouve de la peine.
Au final, c’est donc bien plus que la vie d’une simple Geisha qui nous est dépeint dans ce roman, mais tout un pan d’une société qui tente de faire perdurer une tradition qui fait partie intégrante de l’histoire du Japon. Une histoire que je vous invite bien sûr à découvrir au plus vite.

Côté challenge

Geisha. Arthur Golden


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