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Critique Ciné : 47 Ronin, à la sauce samouraï

Par Delromainzika @cabreakingnews

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47 Ronin // De Carl Erik Rinsch. Avec Keanu Reeves et Hiroyuki Sanada.


Superproduction à 175 millions de dollars, 47 Ronin adapte une légende japonaise apparemment très connu. Je ne suis pas un spécialiste de la culture japonaise et accessoirement des samouraïs donc je ne pourrais pas vous parler de l’apport historique de ce film. Cependant, cette fresque épique reste divertissante malgré tout. Il y a de gros défauts dans le scénario de Chris Morgan (Fast & Furious 3 à 7) et Hossein Amini (Drive, Blanche Neige et le chasseur). J’ai beau ne pas avoir la culture suffisante pour parler de la véracité des choses, je trouve tout de même qu’il y a des espaces un peu vides par moment où il ne se raconte rien alors que l’on nous donne l’impression qu’il y a tant de choses à savoir sur ces samouraïs qui tentent de gagner le droit de mourir en samouraï. Les histoires entre les personnages et notamment celle entre Kai et cette femme m’a légèrement laissé de marbre. Le film n’a pas su se servir de ses personnages afin de raconter des histoires de ce genre là. Il faut dire que les scénaristes ne sont pas non plus des as de la romance de part leur filmographie plutôt axée sur l’action en bagnoles et la violence. J’aime beaucoup ces histoires de samouraïs car c’est tellement différent de ce que l’on a l’habitude de voir au cinéma dans notre monde Occidental.
Un perfide seigneur de guerre ayant tué leur maître et banni leur tribu, 47 samouraïs errants jurent de se venger et de restaurer l'honneur de leurs compatriotes. Arrachés à leurs foyers et perdus aux quatre coins des terres connues, cette poignée de rebelles se voit contrainte de recourir à l'aide de Kai - un demi sang qu'ils avaient jadis renié - lors de leur combat à travers un univers violent, peuplé de monstres mythologiques, de métamorphoses maléfiques et d'effroyables dangers. Cet exil sera l'occasion pour cet esclave rejeté de se révéler leur arme la plus redoutable, et de devenir la figure héroïque qui donnera à cette troupe d'insoumis l'énergie de marquer à jamais l’éternité.
Pour le coup, je n’attendais pas grand chose de 47 Ronin (et j’y suis même presque allé à reculons ce qui explique pourquoi je vous en parle avec tant de retard). Maintenant que j’ai pu voir à quoi ce film pouvait ressembler, le résultat est surtout visuel. C’est certes kitsch par moment mais Carl Rinsch semble savoir ce qu’il fait et c’est donc assez merveilleux. Que cela soit cette tentative de rendre ces personnages importants ou encore de s’amuser avec les faces à faces, il y avait largement de quoi (et cela fonctionne très bien). Les clichés du scénario sont parfois oubliés dans ce grand foutoir difficile à cerner. Car oui, l’histoire qu’il y a derrière ce film devient rapidement rocambolesque et difficile à comprendre. Le film veut nous dire tellement de choses à la fois qu’il se perd et fini par ne plus rien raconter. C’est le problème des scénaristes trop excités par leur sujet qui calent en cours de route alors qu’ils pensaient qu’ils pouvaient faire beaucoup mieux. Mais la mise en scène de Carl Rinsch parvient à évincer certaines mauvaises choses du film. Notamment grâce aux scènes de combat qu’il sait très bien mettre en scène avec une dextérité à faire pâlir certains réalisateurs (Keanu Reeves en partie mais on y reviendra pour Man of Tai Chi).
Justement, Keanu Reeves est donc le héros de ce film. Si j’aime beaucoup cet acteur et que j’ai parfois du mal à comprendre pourquoi il s’est réfugié dans le cinéma du genre, je suis tout de même heureux de voir qu’il ne s’en sort pas trop mal. Ce n’est pas l’acteur le plus convaincant pour le rôle, forcément, notamment car il n’est pas asiatique mais disons que justement 47 Ronin en joue plus ou moins bien. A ses côtés on retrouve Hiroyuki Sanada (Revenge, Helix, Wolverine le combat de l’immortel). Cet acteur se retrouve bien souvent dans des registres différents et est très apprécié des séries américaines (il sera aussi prochainement dans Extant pour CBS). Ici il a tout à fait sa place, c’est même lui qui vole la vedette sans problème aux autres membres du casting. C’est remarquable de voir à quel point cet acteur incarne un certain charisme, un certain respect. Finalement, 47 Ronin est donc une belle surprise mais pas nécessairement une bonne si l’on s’attarde sur l’aspect purement scénaristique (il y a manque de clarté dans le récit et du coup on s’y perd un peu à certains moments).
Note : 7/10. En bref, une très belle fresque, soignée (et qui s’est donnée les moyens de l’être). Un scénario beaucoup plus alambiqué cependant.


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