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Biojoleynes et gros lot à gogo

Par Olif

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Leynes, Saône et Loire, dernier de Bourgogne et premier du Beaujolais. Une histoire de couleur. Sur les terres argilo-calcaires, les blancs sont vénérés comme des saint-véran, dont ils font partie. Les rouges, plantés sur sol granitique, donnent d'excellents beaujolais, bien souvent repliés en vin de France quand ils sont trop bons et trop bios. Leynes, devenue pour la 5ème fois capitale du vin et de la bio le temps d'un week-end, celui de Pâques cette année. Tout juste une semaine après la trilogie beaujoloise-biojolaise-beaujol'art. Il faut parfois faire des choix. Et, pour le coup, à Leynes, j'ai tiré le gros lot à la tombola. Un chouette salon, convivial et festif, mixant les pros, les particuliers et les locaux, ainsi qu'un super panier bio garni pour mon petit bas de laine. Un grand merci aux organisateurs, des gens qui savent vivre et récompenser discrètement ceux qui le méritent. Et, surtout, merci à Victor, dont la main parfaitement innocente a su faire le bon choix du billet griffonné en entrant.

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La Biojoleynes, c'est la fête au bio, au bojo et la fête à Leynes. Dont le gymnase sert de salle à tout faire. Peu importe le contenant, concentrons-nous sur le contenu. Les athlètes-vignerons se répartissent désormais sur le pourtour, laissant le centre aux artisans de bouche. Les 4 organisateurs ont droit à un joker pour inviter un vigneron extérieur. Cette année, Rhône, Loire, Bourgogne et Jura sont à l'honneur. Il y a de l'espace et les conditions de dégustation sont bonnes. Chaque millésime voit apparaître son lot de néo-vignerons, ce qui est un signe relativement encourageant dans un Beaujolais réputé toujours en crise.

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Et un premier coup de cœur avec Damien Millet, de Vincelles. En Bresse. Il s'en est fallu d'une lettre pour qu'il habite plus près. Vigneron à mi-temps, il a repris une parcelle de vignes sur Balmont, pas loin d'un certain Philippe Jambon et il vinifie chez son beau-frère Jérôme Guichard. Autant dire qu'il fréquente des gens de bon conseil. Balmont, c'est trop de la balle! Et ce 2012 en provenance des hauts, vinifié sans sulfites, tire d'emblée au but.

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Jean-François Promonet n'est pas un inconnu dans le monde du vin beaujolais. Il a sauté le pas pour créer son propre vin lorsqu'il a refusé de voir des vieilles vignes  de gamay condamnées à l'arrachage. 2013, premier millésime, pour l'instant sans étiquette, mais avec de jolis bouchons provisoires. Rien à vendre, pas encore en bouteilles, mais à suivre de très près, ça prom(on)et!

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Déjà inutile de présenter le postier du Beaujolais. Jean-François Cusin associe magnifiquement calvitie frontale et dreadlocks grisonnantes sur les tempes, mais il n'a déjà plus de vin à vendre, cachet de la Poste faisant foi. Ses 12 et ses 13, pas encore en bouteilles, risquent forts d'être aussi difficiles à se trouver que le bon numéro à la tombola de la Biojoleynes. Bien dans l'air du temps, finalement.

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L'autre gros lot de cette 5ème Biojoleynes, il est venu de Babass le ligérien, invité par Pierre Boyat. Groll'n'roll, à boire au jéroboam, le format idéal dans un couple échangiste lorsque la moitié est encartée à l'ANPAA. Et s'il fait encore soif, le Noir de rouge local, made in Leynes, devrait pouvoir faire l'affaire.

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Pas question d'être exhaustif, évidemment, mais soulignons encore le Jus de chaussette de Jérôme Guichard, désormais à ranger parmi les gros brins de Leynes. Des chaussettes un peu dépareillées, mieux tricotées à gauche qu'à droite, mais un vrai vin de soif, à petit degré, l'antithèse de Noir de Creuse noire, un gamay 2012 d'anthologie taillé pour la grande garde.

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La dernière grande nouveauté de cette 5ème Biojoleynes, c'est un vrai repas vigneron, concocté pour un prix modique par Harry Lester, le plus auvergnat des cuisiniers anglais. Après Chassignol, c'est à Clermont-Ferrand qu'il a posé ses valises, pour proposer une vraie cuisine bistronomique de terroir, simple et goûteuse, à base de produits frais de saison. À Leynes, il s'est surpassé pour repaître l'assemblée de légumes et de cochon. Pour les besoins du repas, aucun mouton n'a finalement été tondu, un comble pour les gars de Leynes.

Olif

P.S.: le printemps des salons continue, avec une grosse session parisienne le week-end prochain. Sous les pavés, la vigne et Rue 89, mais aussi du rouge & du blanc et des ligériens affranchis. Régalez-vous, les Parisiens! Et n'oubliez pas de résister, naturellement.

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