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- Green is the new Punk – Rana Plaza Un an Après…
L’écologie, l’éthique, le commerce équitable, l’éco-responsable… notions qui ont toujours été un fantastique repoussoir dans l’imaginaire de la mode.
Seul secteur à mon sens où le Greenwashing est une stratégie encore plus inintelligente que d’ordinaire, tant le Green est incompatibles avec la fantasmagorie que cherche à renvoyer la mode.
Un leurre. De la poudre aux yeux.
Difficile aujourd’hui d’ignorer les signaux que nous renvoie la face dissimulée de cette économie obscène : La surconsommation enfiévrée par la surproduction, elle-même taquinée par un système courant après une croissance illimitée.
Ce modèle n’est plus possible et cette croyance rétrograde !
Nous assistons à la mort lente du consumérisme, l’American way of life est une notion d’un autre temps, plus compatibles ni avec nos usages, ni avec nos moyens.
Nous devons aujourd’hui composer avec les ressources en notre possession et non pas contre elles…
Dans son agonie et son acharnement à vouloir rester en vie, cette économie emporte avec elle des vies (‘ctimes), l’environnement n’est pas épargné, lui non plus.
Si la norme ancienne, déclinante, mais bien installée, est à la surconsommation, au vêtement jetable, le désordre aujourd’hui n’est-il pas d’être éco-responsable ?
Ce qui met le chaos, n’est-ce pas de s’indigner des conditions de travail des petites mains qui nous habillent, s’insurger contre l’hypocrisie des industriels de la mode ?
Le Nord est en pleine crise de boulimie de sweatshops, et le Sud régurgite !
C’est ce qui a conduit au drame du RANA PLAZA, il y a un an, jour pour jour.
Conscients de cela, peut-on laisser aux industriels impliqués le monopole absolu de nos actes d’achats, à grands renforts d’opérations marketing, de réductions, d’étiquettes pailletées de prix à un chiffre ! Consommer vite, jeter vite, sans pouvoir contrôler l’irrépressible envie d’acheter, avec le goût amer de perdre une part de sa liberté…
La mode éthique, aussi peu désirable soit-elle dans l’inconscient collectif, observe les choses à contre-courant, la nature même du message qu’elle incarne la place dans une forme de subversion…
Elle propose des réflexions sociétales, morales, politiques…
Cette mode suggère de porter un regard élargi sur ce qui nous entoure. Autrement dit, de s’extirper d’un système que l’on nous intime, celui d’une économie qui profite au nord, au détriment du sud, et bientôt du nord…qui se laisse rattraper par ces déséquilibres écologiques et sociaux… victime de son propre système, de sa propre chaîne de valeur.
Par excès de positivité, nous nous croyons libre dans nos choix de consommation et pensons que la mode est un univers merveilleux… Duperie qui mérite un arrêt sur image.
Un an après le terrible accident de l’immeuble textile du Rana Plazza, où en est-on ?
Cet évènement n’a que trop peu ébranlé l’industrie si l’on en juge la faiblesse des actions à ce jour.
Parmi les principales mesures mises en place
Le Rana Plaza Arrangement, qui prévoit la constitution d’un fond d’indemnisation des victimes de 40 millions de dollars.
L’accord sur la sécurité des bâtiments et la prévention des incendies au Bangladesh, visant à renforcer la sécurité des usines textiles au Bangladesh
En France, la ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, a saisi le Point de Contact National (PCN) de l’OCDE afin de proposer des mesures d’améliorations.
Et les étiquettes retrouvées ?
LES BONS ÉLÈVES
À ce jour, des entreprises clientes du Rana Plaza prennent leur responsabilité et ont versé des indemnités : Bonmarché (Royaume-Uni), El Corte Inglès, Mango (Espagne), Mascot (Danemark), Loblaw (Canada) ou encore Premier Clothing, Primark (Grande Bretagne)
D’autres qui ne s’approvisionnait pas au Rana Plaza mais sont d’importants clients du Bangladesh, ont également contribué : Inditex (Zara, Bershka, Pull & Bear, Massimo Dutti), et C & A.
De bien nobles attentions… une fois les 1138 âmes envolées…
LES MAUVAIS ÉLÈVES
L’opacité du circuit de sourcing a été brandit par certaines marques, avec l’arrogante assurance d’y trouver une justification légitime. Un joker lancé, comme s’il ne leur incombait pas de contrôler leur sous-traitances et celles de leurs filiales.
S’appuyant sur ce déni pour évaporer leur culpabilité, aujourd’hui Carrefour, Benetton, Auchan refusent encore de prendre leurs responsabilités en participant au fonds d’indemnisation des victimes piloté par l’OIT (Organisation internationale du travail)
H&M, Où est donc passée sa bonne Conscious ?
La firme a contribué au fond d’indemnisation, mais déserte discrètement vers des contrées plus démunies à la moindre requête de salaire décent ou d’amélioration des conditions de travail. Selon le Parisien, l’industriel est « en train de développer discrètement des filières ailleurs, comme au Viêt Nam, au Cambodge et en Ethiopie. »
La Bonne Breaking New du jour :
Les ONG Sherpa, Peuples solidaires et le collectif Ethique sur l’étiquette s’attaquent à la communication d’Auchan, qui se proclame « discounter responsable », en le poursuivant donc pour « pratiques commerciales trompeuses », et c’est le procureur de la République de Lille qui en sera saisi.
QUELLES ISSUES DONC ?
Vous le saurez dans le prochain post Stay Tuned !
Total Look Eco-ethical Valentine Gauthier
Crédit photos : Olivier Benier
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