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[Critique] The Amazing Spider-Man: Le destin d’un héros

Par Régis Marton @LeBlurayphile

amazing-spider-man-le-destin-dun-heros-afficheThe Amazing Spider-Man: Le destin d’un héros

Titre original : THE AMAZING SPIDER-MAN 2

Un film de : Marc WEBB

Avec : Andrew Garfield, Emma Stone, Jamie Foxx, Dane DeHaan, Paul Giamatti

Ce n’est un secret pour personne que le combat le plus rude de Spider-Man est celui qu’il mène contre lui-même en tentant de concilier la vie quotidienne de Peter Parker et les lourdes responsabilités de Spider-Man. Mais Peter Parker va se rendre compte qu’il fait face à un conflit de bien plus grande ampleur. Être Spider-Man, quoi de plus grisant ? Peter Parker trouve son bonheur entre sa vie de héros, bondissant d’un gratte-ciel à l’autre, et les doux moments passés aux côté de Gwen. Mais être Spider-Man a un prix : il est le seul à pouvoir protéger ses concitoyens new-yorkais des abominables méchants qui menacent la ville. Face à Electro, Peter devra affronter un ennemi nettement plus puissant que lui. Au retour de son vieil ami Harry Osborn, il se rend compte que tous ses ennemis ont un point commun : OsCorp.

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De nouvelles toiles

Malgré un premier volet d’une utilité des plus discutables, The Amazing Spider-Man fut un succès aux box-offices et une suite fut rapidement mise en chantier avec la même équipe créative. Si le film précédent donnait un aperçu de l’intrigue principale de la saga, à savoir le mystère sur la disparition des parents de Peter Parker dut à leurs travaux chez OsCorp, il n’a rien fourni comme informations tangibles.

Mais entre-temps, la concurrence représenté par Marvel Studios, ancien studio d’Avi ARAD, dirigé par Kevin FEIGE a fait ses preuves au près des spectateurs. Ainsi Iron Man, Thor, Captain America et Hulk, des héros considérés jusqu’à présent comme des seconds couteaux, devinrent des bêtes du box-office avec un plan marketing solide reposant sur le fan service et prévu sur plusieurs décennies. La formule ayant si bien marché que désormais, Warner Bros, 20th Century Fox et Sony Pictures ont décidé de l’appliqué pour leurs franchises super-héroïque.

N’ayant que Spider-Man auquel se raccrocher et avant même la sortie de la suite de The Amazing Spider-Man, Sony annonce qu’ils prévoient également d’établir un univers étendu à partir d’une tétralogie, avec comme satellites des spin-offs sur Venom ou les Sinister Six. Mais que reste-t-il alors pour ce volet qui se doit donc de répondre à certaines questions restées en suspens, tout en développant l’évolution de Spider-Man et sa relation avec Gwen Stacy.

Des améliorations bien venues…

A

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lors que les plans de voltige au milieu de buildings et  les scènes d’actions du précédent volet pillaient dans la trilogie de Sam RAIMI, ceux de The Amazing Spider-Man : le destin d’un héros font preuve d’un peu plus d’inventivité, mais vont plus chercher du côté de Matrix et des jeux-vidéos à tendance Quick Time Event. Mark WEBB se rattrape également en replaçant les new-yorkais sur le devant de la scène. Dans le volet précédent, New York n’était résumée qu’à un grutier et son fils. Ici, nous avons en fond des réactions plurielles d’habitants de la grosse pomme et nous assistons à quelques interactions des new-yorkais, de la police et des pompiers avec Spider-Man.

À l’origine, ce volet se devait d’introduire le personnage de Mary-Jane Watson, qui aurait dût être interprété par Shailene Woodley. Mais afin d’épurer l’histoire déjà bien lourde de personnages et surtout pour se recentrer sur la relation Peter Parker/Gwen Stacy, il aurait été un peu inapproprié de la mettre entre eux, au vue du destin de la blonde. Et l’on peut facilement dire qu’ils ont eu raison sur ce coup.

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Emma STONE incarne cette fois encore et avec plus de force, la compagne idéale de Peter PARKER/Spider-Man. Gwen STACY est une véritable partenaire du héros, qui agit et des choix que notre héros ne pourrait pas faire. C’est un élément d’équilibre de Peter mais surtout de raison. L’ombre du père de Gwen passe par là mais de manière finalement assez logique et bienvenue. Après tout si Peter est marqué par la mort de son oncle, le Capitaine STACY est la seule personne qu’il n’a pas réussi à sauver depuis qu’il est Spider-Man, en tout cas pour l’instant. C’est vraiment une bonne phase, qui devrait satisfaire les fans de comics qui ont connu l’ère de Gwen. La relation Peter/Gwen à l’écran est plus fusionnelle, plus complète, puisque les deux tourtereaux partagent le secret de l’identité du héros, ce qui n’était pas le cas dans le comics. Gwen STACY plaira sans doute à pas mal de spectateurs/lecteurs mais aussi au public féminin parce qu’elle est loin du cliché de la damoiselle en détresse, laissée par la Mary-Jane de Sam RAIMI.

La bande-originale de ce film est loin supérieure à celle du précédent opus. Spider-Man obtient enfin un thème iconique, certes qui n’égal pas celui de la trilogie originale, mais qui fait ressentir le côté épique, triomphant et de hauteur qui se dégage du personnage de par les trompettes qui vont crescendo. L’autre thème marquant est celui d’Electro. Son thème musical commence par un hautbois pour représenter sa naïveté, mais il est accompagné par un chuchotement inquiétant traduisant son instabilité psychologique, puis ses voix se font de plus en plus insistantes jusqu’à ce que cela explose, traduisant sa transformation en Electro. La partie en dubstep traduit sa nouvelle condition d’être de pure énergie, circulant tel un courant électrique.

Mais prisent dans le piège… de l’araignée

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Nous pouvons remarquer que ce volet reprend pas mal d’éléments de la trilogie de Sam RAIMI, comme le costume de Spider-Man qui est désormais identique à celui de Tobey MAGUIRE, mais légèrement remis à jour avec les lentilles plus fidèle aux comics et la surcharge de antagonistes, au nombre de trois, qui fait écho à Spider-Man 3.  Il y avait largement de quoi faire un film avec la relation Peter/Gwen et un antagoniste majeur, mais accorder avec le reste cela nous donne des éléments expédiés ou mal géré. Le souci de ce blockbuster réside finalement dans la dysharmonie absolue entre l’action et l’émotion. Webb se perd dans sa toile et peine à installer une réelle fluidité narrative à son entreprise arythmique. L’illogisme et le mauvais jeu de certains acteurs persistent, tandis que l’histoire entre Peter et Gwen, qui est toujours au stade du première amour insouciant et l’introduction tardif d’Harry OSBORN dans la saga phagocyte le reste des sous-intrigues.

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Le film introduit finalement ce dernier personnage qui manquait au volet précédent, mais le choix d’en faire dès cet épisode un antagoniste à Spider-Man ne nous permet pas d’explorer leur relation d’amitié qui aurait dû être présente dans le film précédent et c’est en cela qu’une bonne partie de ce volet va œuvrer pour et échouer. Norman OSBORN qui était censé être l’antagoniste principal de la saga, décède dans cet opus d’une aplasie rétrovirale génétique. Ce qui ramène le conflit, ayant débuté entre lui et le père de Peter, à leurs enfants et permet de faire d’Harry le seul et unique Green Goblin de cet univers. La relation entre Peter PARKER et Harry OSBORN est semblable à celle de Clark KENT et Lex LUTHOR dans Smallville. Il s’agit d’une vielle amitié, mais les deux amis se sont perdus de vues, il y a plus de 8 ans et à son retour à New-York, Peter renoue avec lui. Malheureusement, Harry se retrouve atteint de la même maladie qui a compté la vie à son père et dont le seul vaccin serait le sang de Spider-Man. Dès lors, Harry devra essayer de garder le contrôle de sa vie entre les anciens associés de son père qui voudrait le court-circuiter, les mensonges de Peter et son funeste destin.

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Le jeu de Dane DeHANN est excellent et on arrive à ressentir de l’empathie pour ce personnage qui se retrouve le dos au mur, face aux évènements qui lui arrive. Malheureusement, dès que sa transformation en Green Goblin est faite, l’acteur cabotine à mort et ce n’est pas le peu de temps qui lui est consacré, à ce moment-là, qui arrange les choses. Clairement, l’introduction forcée du Goblin dans ce film, ne sert qu’à introduire le film Sinister Six et à caser la mort de Gwen STACY dans celui-ci.Le Goblin de ce film est un mélange entre celui de l’univers Ultimate Marvel et celui de Sam RAIMI. Son design est de loin supérieur à la dernière adaptation cinématographique et l’on ressent la folie et le danger dégagé par le personnage.

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Electro représente un reflet déformé de Peter Parker. Max DILLON, interprété par Jamie FOXX, est la caricature d’un nerd, effacé et sans amis qui obtiendra ses pouvoirs suite à un accident chez OsCorp. Mais, là où Peter avait un repère avec son oncle et sa tante, Max n’a personne et à développer un complexe et une passion « hystérique » pour son sauveur. Quand celui-ci deviendra Electro sa passion se transformera en colère qu’il redirigera vers l’araignée. Bien que le design de ce personnage soit proche de sa version Ultimate Marvel, en son l’influence du Dr. Manhattan de Watchmen. Le fait de présenter Electro comme un admirateur de Spider-Man ayant mal tourné, montre que l’ego et le combat de Peter entraînent des ondes de chocs, ou cela est vachement pompé sur Les Indestructibles et Iron Man 3.

Pour ce qui est du Rhino, pour le peu temps de temps qu’il apparaît à l’écran, Paul Giamatti cabotine et en fait trop. Et cela pourrait très bien résumer, tous ces antagonistes qui sont juste là pour faire du remplissage.

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Comme pour le précédent opus, bon nombre d’idées intéressantes qui était présentes dans les bandes annonces n’apparaissent pas ici. Nous pouvons donc supposer que ces scènes seront disponibles dans les bonus du Blu-ray. Pour ce qui est de la fameuse « Untold Story », nous apprenons donc qu’Oscorp utilisait les travaux des parents de Peter pour les vendre comme armes au gouvernement. Ces derniers étant contre, Norman falsifiera des preuves les incriminant comme des traites aux yeux du pays. Mais le plus gros est le fait que les recherches de Richard Parker prédestinaient Peter à devenir un super-héros. Nous pouvons donc voir ici, un hommage au run de Straczynski qui abordait une destinée liée à la nature totémique des pouvoirs de Spidey. Cet approche aurait pu être des plus intéressantes, si seulement le scénario ne partait pas dans tous les sens.

The Amazing Spider-Man : le destin d’un héros multiplie les sous-intrigues qui ne nous amènent finalement à rien. Le long-métrage apparaît comme une succession de scénettes, dont on essaie de nous convaincre qu’elles sont liées d’une manière ou d’une autre. L’ensemble ne serait pas si irritant s’il offrait au spectateur un minimum d’enjeux dramatiques. Hélas ces derniers n’interviennent que dans les dernières trente minutes du film et s’articulent autour d’un rebondissement connu de tous les lecteurs du comics. The Amazing Spider-Man: Le destin d’un héros est l’un des plus mauvais film de super-héros jamais vu. Mieux que le film, la bande-annonce. On y voit presque tout et ça dure moins longtemps. En plus, c’est gratuit.

Les attentes pour les éditons collectors

Amazon Allemagne a déjà divulgué son édition collector pour The Amazing Spider-Man: Le destin d’un héros, ce sera un buste à l’éfigie d’Electro contenant le Blu-ray 3D/Blu-ray du film.

La FNAC sortira son coffret pré-réservation, mais Sony pourrait sortir un Steelbook, comme ils l’ont fait pour le volet précédent.


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