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L'inédit cinéma : Sound of my voice, de Zal Batmanglij

Par Mrwak @payetonwak

Sound of my voice, Sundance, 2011, Another Earth, Brit Marling, Mike Cahill, Zal Batmanglij, Christopher Denham, Peter Aitken, Nicole Vicius, Lorna Michaelson, Maggie, Davenia McFadden, Carol Briggs, Kandice Stroh, Joanne, Richard Wharton, Klaus, The East, Ellen Page, Alexander Skarsgard, Arbitrage, I Origins, 2014, test, trailer, critique, avis, article, geek me hard, geekmehard

COUCOU je suis là !


Précédemment dans Geek me hard : Another Earth, de Mike Cahill
Oups, on dirait qu'on a parlé un peu trop vite en chantant les louanges de Brit Marling, dont on pensait le futur prometteur après Another Earth (2011). Peu de temps après celui-ci, la voilà de retour aux postes de scénariste et actrice principale d'un nouveau film, aidée dans sa démarche d'un certain Zal Batmanglij (ce nom de famille est un faux c'est obligé), co-auteur de la chose, qui réalise le tout. L'occasion d'exprimer une nouvelle fois nos réserves face à ces auteurs cumulant les postes de réalisateur/scénariste/acteur/producteur, appréciant un peu trop les feux de la rampe auxquels ils s'exposent bien consciemment.
Comme dans Another Earth, le pitch tient en deux lignes : deux journalistes essaient d'infiltrer une secte dont le leader est une femme clamant venir du futur. En cela, Brit Marling a au moins l'audace de ses idées, tournant autour du traitement d'éléments de science-fiction traduits par le prisme du film d'auteur, brisant habituellement le carcan stéréotypé de grosses productions dont il essaie de se distinguer. En plein mode "Marie mère de Dieu", Brit Marling joue le gourou en question (Maggie), à grands renforts d’œillades perchées, le pas délicat, se nourrissant de tout cet attirail mimant la femme sûre d'elle, celle qui "sait". Le contraste avec son rôle d'étudiante terrifiée dans Another Earth est majeur, mais au-delà du rôle, c'est bien l'image qu'essaie de se donner l'actrice qui transparaît : une image de petite fille sage et indie devant laquelle on serait supposé se pâmer d'admiration. Pendant ce temps-là, le couple de journalistes, d'abord suspicieux, voient leurs certitudes bien vite mises à l'épreuve... et c'est bien là que réside l'unique intérêt du film, entre les rituels hippie-chic, l'ésotérisme de foire et ces nuits passées dans une cave à écouter Maggie déblatérer sur des considérations fumistes et on ne peut plus vague pour meubler les 1h25 du film…

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Mais siiii, t'inquiètes pas, j'ai un truc à raconter


Au menu de ces sorties nocturnes un peu trop plan-plan pour Lars Von Trier, Charlotte Gainsbourg et Jamie Bell : blouses stériles d'hôpital, festin de vers de terre, vomi collectif et poignées de mains secrètes. Alors qu'on s'embarquait de façon sérieuse dans le film à l'origine, impossible de se contenir devant cette accumulation de fausses bonnes idées. Pendant tout son déroulement, Sound of my voice compose la totale du film d'auteur autiste semblant se moquer de son public... ce qui serait infiniment rafraîchissant s'il n'était pas évident que Brit Marling et son réalisateur se prennent extrêmement au sérieux. Un sérieux vraiment gênant à l'aune de l'environnement stérile dans lequel le film se jette, la jouant abscons pour cacher qu'il n'a rien à raconter malgré son enquête pour le moins intrigante dans ses prémisses.
On pourrait trouver au film des excuses et essayer d'échafauder des hypothèses allant dans son sens, mais ça serait donner bien trop de crédit à des "auteurs" paresseux qui ont néanmoins fait attention de ne jamais trop détailler leur sujet pour que celui-ci reste aussi ouvert que possible aux interprétations. Alors que Another Earth nous exposait d'emblée son étrange concept, Sound of my voice traite son sujet avec un suspense digne d'un épisode de Louis la Brocante, et souffle le chaud et le froid en permanence : son mystère est en théorie passionnant, mais chaque nouvelle couche révélée est d'un ridicule désarmant. Et le thème de la perception biaisée de la réalité qu'il développe est sans cesse interrompu par des saynètes souvent risibles. À 10 minutes de la fin, il ne s'est toujours rien passé, ce qui ne serait pas un problème si tout le sujet du film ne résidait pas dans ce secret de polichinelle… étouffé dans un twist lamentable qui conclut le film.
Vaste fumisterie, Sound of my voice se présente au final comme l'archétype du film de commande estampillé 'Sundance' dont il faut à tout prix se méfier. Et malgré sa façade polie, impossible de considérer d'un oeil bienveillant The East, autre film né des amours de Marling et Batmanglij, et encore moins, I Origins, produit par la même bande suivant le même schéma, dont le pitch est suffisamment intrigant pour nous faire considérer la chose (avant de, on le parie, lâchement nous resservir la même soupe). Adieu !

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