A bout de Souffle

genre: drame (interdit aux - 12 ans)
Année: 1960
Durée: 1h30

l'histoire: L'itinéraire d'un jeune délinquant qui, après avoir volé une voiture et tué un policier, est traqué par la police.      

La critique d'Alice In Oliver:

Ce n'est pas la première fois que le blog aborde le cinéma de la Nouvelle Vague dont François Truffaut, Claude Chabrol, Jean-Luc Godard, Eric Rohmer ou encore Claude Kast (pour ne citer que ceux-là) font partie. Indéniablement, A Bout de Souffle, réalisé par Jean-Luc Godard en 1960, est un film important et un classique du cinéma de la Nouvelle Vague, et plus largement, du cinéma français.
Ce drame constitue également la toute première réalisation de Jean-Luc Godard, qui affirmera son style par la suite avec des films tels que Le Mépris ou encore Pierrot le fou.

Au niveau de la distribution, A bout de souffle réunit Jean-Paul Belmondo, Jean Seberg, Daniel Boulanger, Henri-Jacques Huet et Jean-Pierre Melville. Aujourd'hui, on peut considérer ce "cru" de la Nouvelle vague comme un film culte. En effet, au moment de sa sortie, le film rencontrera un certain succcès en remportant l'Ours d'Argent au Festival de Berlin.
Le long-métrage influencera toute une génération de films et de cinéastes. En 1983, un remake américain est réalisé par Jim McBride. Richard Gere reprend le rôle interprété par Jean-Paul Belmondo.

En tout cas, A Bout de Souffle marquera un véritable tournant dans le cinéma français. En effet, au moment de sa sortie, le film écopera carrément d'une interdiction aux moins de 18 ans. Indéniablement, le style et l'insolence d'A bout de souffle font scandale.
Depuis sa sortie, l'interdiction a été revue à la baisse, soit une interdiction aux moins de 12 ans. Pourtant, à première vue, A Bout de Souffle semble avoir été réalisé "à l'arrache", tout du moins de façon improvisée. Pourtant, à la base, la démarche de Jean-Luc Godard est pour le moins ambitieuse.

En effet, le cinéaste veut proposer un film qui se démarque totalement de ce que l'on a l'habitude de voir dans le cinéma français. Premièrement, le long-métrage se distingue par l'absence totale de générique. Ensuite, les prises de vue se déroulent de façon presque naturelle, donc dans un décor réel sans se soucier (à priori) de la moindre cohérence narrative.
Pourtant, A Bout de Souffle raconte bel et bien une histoire. Attention, SPOILERS ! Michel Poiccard, jeune voyou insolent, vole une voiture à Marseille pour se rendre à Paris

Mais en route, lors d'un contrôle, il tue un policier qui le poursuivait. Arrivé à Paris, il retrouve une étudiante américaine, Patricia, avec laquelle il a une liaison amoureuse. Tout au long du film, Michel essaiera de la persuader de coucher à nouveau avec lui, et elle lui résistera un certain temps en affirmant qu'il ne l'aime pas vraiment.
Michel veut quitter la France pour l'Italie où il pense trouver refuge. La police l'a déjà identifié comme étant l'assassin de la N7 et sa photo figure dans tous les journaux. Tout d'abord, Patricia ne le dénonce pas, par amour pour Michel. Celui-ci reprend contact avec des gens de la pègre pour récupérer de l'argent qu'on lui doit.

Vous l'avez donc compris: sous ses airs de film insolent et totalement à part dans le cinéma français, A Bout de Souffle raconte avant tout une histoire d'amour impossible entre un petit voyou français et une étudiante américaine (je renvoie au synopsis).
Nul doute que ce long-métrage a marqué les plus grands noms du cinéma, entre autres, Steven Spielberg, avec Arrête-Moi Si Tu Peux, dont l'ambiance jazzy n'est pas sans rappeler la bande originale du film de Jean-Luc Godard. On ne peut que saluer la mise en scène du réalisateur, qui nous plonge en pleine jungle urbaine, et plus précisément dans les rues de Paris.

Certes, par son style, Jean-Luc Godard innove et a le mérite de proposer une nouvelle forme de cinéma. Néanmoins, son style n'est pas sans rappeler certains grands polars noirs américains. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard, Jean-Paul Belmondo s'amuse à jouer les Humphrey Bogart "français".
Enfin, le film se démarque également par ses dialogues. A ce sujet, la barrière culturelle et langagière joue ici un rôle prépondérant, la belle américaine ne comprenant pas toujours les expressions souvent familières de son nouvel amoureux. "Ca veut dire quoi dégueulasse ?".
Toujours est-il que Jean-Luc Godard réussit son pari, à savoir réaliser un film ovni, insolent, culotté, cynique et irrévérencieux. Bref, même si je ne suis pas fan de ce réalisateur, ça reste vraiment du très grand cinéma !

Note: 18/20

TRAILER A BOUT DE SOUFFLE FILM GODARD TRUFFAUT... par kirivalse