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Critique Ciné : De Guerre Lasse, guerre de gang

Publié le 10 mai 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

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De Guerre Lasse // De Olivier Panchot. Avec Jalil Lespert, Tchéky Karyo et Hiam Abbass.


Récemment acclamé pour son biopic d’Yves Saint Laurent, Jalil Lespert se retrouve cette fois acteur dans le tout nouveau film d’Olivier Panchot (Sans Moi). Je dois avouer que le sujet de De Guerre Lasse me plaisait beaucoup. L’exécution est un peu plus laborieuse mais globalement ce n’est pas raté et cela parvient même à se tenir du début à la fin. Il faut dire que le casting est suffisamment bon pour nous permettre de réellement profiter du spectacle et c’est ce que je suis venu chercher. Le début est curieusement étrange. Disons que l’on ne sait pas tellement où l’on met les pieds. Puis petit à petit le film nous révèle les blessures d’Alex et l’on nous plonge alors dans quelque chose de particulièrement sombre et éprouvant. Je ne m’attendais pas du tout à ce que Jalil Lespert soit aussi brillant dans ce film mais forcé de constaté qu’il sati très bien s’y prendre quand il s’agit de jouer des rôles de personnages torturés. Surtout que son personnage, en plus d’être violent est quelqu’un d’assez bouleversant. Je retiens notamment cette scène où, complètement perdu, il chante une chanson de son temps à la Légion.
Alex, fils d’un caïd pied-noir marseillais, s’est engagé dans la Légion pour échapper à un règlement de compte avec la mafia Corse… 4 ans plus tard, Alex déserte et revient sur Marseille pour retrouver Katia, son amour de jeunesse. Mais en ville les rapports de force ont changé : son père s’est retiré des affaires, laissant les Corses et les gangs des Quartiers Nord se partager le contrôle de la ville.
La détermination d’Alex va bouleverser cet équilibre fragile au risque de mettre sa famille en danger...
Olivier Panchot met tout cela en scène de façon assez brut. Il n’y a donc pas de place à l’aseptisation de l’univers. On est dans quelque chose de froid où tout dégringole en cascade. J’ai à plusieurs reprises pris le soin d’ouvrir la bouche de surprise. Il y a certains moments du film qui sont tout de même sacrément surprenant. On retrouve aussi un Marseille que l’on n’a pas nécessairement l’habitude de voir au cinéma. Je dois même avouer que je ne me souviens même pas du dernier film que j’ai pu voir tourné dans cette ville portuaire française. A certains moments j’ai retrouvé chez De Guerre Lasse quelque chose de Mafiosa, la série de Canal +. C’est un compliment étant donné que je suis un grand fan de cette série. Mais pour en revenir au film, celui-ci se concentre donc sur la présentation d’une galerie de personnages tous plus intéressants les uns que les autres mais parfois, l’histoire montre aussi ses faiblesses. Notamment quand le film commence à nous montrer qu’il y a encore plus derrière cette histoire. Qu’il y a des histoires de famille, des histoires de coeur, etc. C’est là où le film a énormément de mal à démontrer tout son potentiel mais bon, il se rattrape sur le reste.
Notamment sur Marseille. Je sais bien que je l’ai déjà dit plus haut mais c’est rare de voir la ville sous cet angle. On est bien loin des paillettes et je dois avouer que j’ai beaucoup aimé. Du coup, je pense que le film souffre seulement d’un scénario qui bouche parfois les trous avec ce qu’il peut. C’est vraiment dommage, surtout quand on voit qu’il y a beaucoup plus de potentiel que ça mais peu importe, j’ai passé un agréable moment et c’est tout ce que j’ai envie de retenir. Le fait que le film ne creuse pas vraiment certains aspects de son histoire (notamment le passé colonial français, le grand banditisme dans sa globalité) e nous permet pas nécessairement de voir tout ce que l’on pouvait attendre de De Guerre Lasse. Fort heureusement que Jalil Lespert et le reste du casting parviennent à surélever certains moments de faiblesses. Il y a aussi Tchéky Karyo (Belle et Sébastien) en père de famille plutôt touchant. Je dois avouer que ce n’est pas le registre dans lequel j’ai l’habitude de le voir mais après Belle et Sébastien l’an dernier (très bon film d’ailleurs) je suis heureux de le voir poursuivre dans cette direction.
Note : 6/10. En bref, un polar sombre qui souffre de quelques facilités mais qui séduit malgré tout.


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