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Le géant égoïste

Publié le 14 mai 2014 par Dukefleed
Le géant égoïsteTranche de vie autour du néo libéralisme violent
Le Nord de l’Angleterre, un quartier populaire de Bradford ; le décor du film social réaliste de tradition anglaise est posé. Arbor, un jeune garçon de 13 ans, compense sa petite taille par une gouaille incroyable et une tronche de petite frappe. Il est indomptable, une boule de nerf toujours en rébellion. Cet enragé injurie ses profs, pique des crises en toutes circonstances et va même jusqu’à exiger des flics qu’ils se déchaussent avant d’entrer chez lui. Seul Swifty, son copain issu d’un milieu encore plus défavorisé que le sien, trouve grâce à ses yeux et le comprend. Ce dernier est aux antipodes d’Arbor ; mou, doux, gentil, peu dégourdi ; il forme avec le roi de la débrouille d’Arbor, une association improbable. Ces deux, après s’être fait exclure de l’école, décide de gagner de l’argent en s’associant avec le ferrailleur du coin : Kitten. Ils dérobent et ramassent tous les matériaux ferreux qu’ils dénichent pour les vendre à Kitten. Ce dernier organise des courses de chevaux illicites ; Arbor est attiré par l’argent, Swifty, lui, rêve de courir avec le cheval de Kitten.Mais qui est donc « Le géant égoïste » du film ? Kitten, l’ogre qui profite et abuse de ces jeunes ados ; le système social vicié ; cette forme de capitalisme violent laissant bon nombre d’individus sur le bord de la route ; ou tout simplement le petit Arbor, plein d’autorité et d’une influence totale et quasi exclusive avec Swifty. Clio Barnard, jeune réalisatrice, arrive à point nommé avec ce premier long pour prendre la relève d’un Ken Loach en pré retraite. Son film est dans la droite ligne de l’héritage néo réaliste social anglais ; naturalisme brut et modestie des effets. Même si ce film peut avoir un goût de déjà vu ; l’absence de perspective de toute une population engloutie dans la misère fait froid dans le dos ; car à travers ces 2 ados, Clio filme tous les oubliés du progrès : familles décomposées, chômeurs, junkies, enfants déscolarisés,…La réalisatrice parvient tout de même à éviter tout forme de misérabilisme.Clio Barnard originaire de ce coin d’Angleterre a fait appel à deux jeunes du coin aussi ; des amateurs très éclairés. Conner Chapman et Shaun Thomas sont des novices exceptionnels et sidérants de vérité.Du bon film social britannique et une réalisatrice à suivre.
Sorti en 2013

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