La plus belle soirée de ma vie

Jeu de rôle macabre et fantastique
Le Docteur Rossi, qui n’en est en fait pas un, tombe en panne sur une route de montagne Suisse en suivant une belle motarde toute de cuir noir vêtue. Au milieu de nulle part, il se fait remorquer jusqu’à un château où trois vieux magistrats l’accueille bien volontiers dans un jeu étrange. En effet, leur passe temps favoris est de recréer des procès. S’immisçant dans la vie du docteur, ils vont y trouver source à accusations diverses et variés. Jeu, réalité, rêve ; étrange histoire.Ce film d’Ettore Scola méconnu par beaucoup est un objet de fascination pour certains. Très marqué 70’s, je fais partie de ceux qui ont su faire abstraction de cet esthétisme si particulier pour entrer sans retenu dans ce film si particulier à la frontière entre comédie, fantastique, horreur, polar,… Il s’agit d’un véritable conte qui m’a personnellement beaucoup fait penser au « Bal des vampires » de Polanski avec cet homme plongé dans un univers étrange. Je pense aussi qu’il a pu inspirer Fincher pour « The game ». Ce film est un OVNI, en effet ; le spectateur est perpétuellement balloté entre le sentiment que le Docteur est victime d’un jeu et qu’il est réellement au cœur d’un procès monté de toutes pièces par de vieux désœuvrés. Le repas gargantuesque devant lequel les hôtes se plongent rappelle bon nombre de films italiens de la même époque ; les situations sont délectables.Réussir le final d’un film aussi étrange est une gageure. Là Scola, nous renvoie au début du film avec cette fille à moto. Symbole de sa mort inéluctable qui l’a conduit à sa dernière bonne soirée ? La réponse reste en suspens, car après nous avoir donné la réponse à ce jeu à 10’ de la fin ; Scola nous retourne à nouveau dans un finish brillant.Enfin ce film est aussi l’occasion de voir des monstres du cinéma dans, pour certains, un de leur dernier film : Michel Simon, Charles Vanel, Alberto Sordi, Pierre Brasseur,… De les voir jouer tous ensemble rajoute au plaisir…Difficile à trouver, mais incontournable
Sorti en 1972