Magazine Cinéma

Traffic - 5/10

Par Aelezig

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Un film de Steven Soderberg (2001 - USA) avec Michael Douglas, Benicio Del Toro, Catherine Zeta-Jones, Don Cheadle, Dennis Quaid, Miguel Ferrer, Luis Guzman, Steven Bauer, Erika Christensen, Amy Irving, Topher Grace

Comment stopper la drogue ? On peut pas.

L'histoire : Robert Wakefield, juge prestigieux de l'Ohio, est sollicité par le gouvernement pour monter un rapport destiné à faire l'état des lieux de la drogue aux USA et des moyens à mettre en place pour lutter contre le fléau. Strict et autoritaire, donneur de leçons, il va devoir affronter l'objet de son étude dans sa propre maison lorsqu'il découvre que sa fille, seize ans, se drogue... Helena, riche bourgeoise des quartiers chic de San Diego, Californie, assiste à l'arrestation de son mari, Carl, un homme d'affaires respecté ; il est en fait trafiquant. Tous leurs biens sont bloqués et Helena, enceinte, qui ne soupçonnait rien, se trouve abandonnée par tous ses amis, criblée de dettes dont elle ignorait l'existence et sous la menace permanente que son fils soit enlevé, si elle ne paie pas... Des flics protègent Eduardo Ruiz, employé par Carl, afin qu'il puisse témoigner contre lui à son procès... Et au Mexique, Javier, flic corrompu, se balade entre cartels, politiques et flics US...

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Mon avis : Destins croisés sur les membres de deux cartels de la drogue, leurs dealers à différents niveaux de responsabilité, leurs embrouilles, les politiques qui luttent contre eux, les corrompus de tous bords et les usagers. Un film sombre, pessimiste, qui met en avant l'impuissance des gouvernants face au commerce le plus lucratif du monde... et donc pas près de disparaître. Quand un trafiquant tombe, il y en a dix mille qui attendent pour prendre sa place. Ici tous les personnages se trouvent à un moment ou un autre dépassés par les événements ; la drogue contrôle tout, qu'on le veuille ou non.  

Amusant, les personnages qui se croisent dans les rues, liés à la même histoire, sans se connaître ou se reconnaître. J'adore cette technique.

Interprétation remarquable de Catherine Zeta-Jones, dans un étonnant personnage, qui cache bien son jeu ! Et de Benicio Del Toro ; même si l'on ne parle pas espagnol (voir plus loin) : on peut se contenter d'admirer son beau visage douloureux ; ce type a une présence incroyable. La preuve, je n'ai rien capté à son rôle, mais je l'ai trouvé génial ! Michael Douglas, lui, est égal à lui-même : excellent, mais comme d'hab.

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MAIS...

Si le fond est vraiment bien... j'ai été TRES agacée par la forme. Décidément, pour moi - et à part la saga des Ocean et Erin Brockovich - il y a toujours quelque chose qui cloche dans les films de Soderbergh.

D'abord, il y a toute une partie du film qui m'est passé au-dessus, ce qui a donc altéré ma compréhension de l'ensemble. En effet, toutes les scènes qui se passent au Mexique, et elles sont très nombreuses, sont en espagnol... sans sous-titres ! C'est quoi ce délire ? Je ne parle pas espagnol, moi, voyez-vous. Qu'il s'agisse d'une décision du réalisateur, des studios ou des distributeurs, franchement j'aimerais bien savoir le pourquoi de la chose ! Pendant toutes ces séquences, je me suis grave efforcée de comprendre un peu, grâce à mon italien... mais des clous, oui. Une langue, ça ne s'invente pas. Ca se saurait. J'ai fini par abandonner, et dès que l'écran devenait jaune, je m'énervais...

Je n'ai trouvé que des éloges concernant ce film sur Internet... ma parole, tout le monde  parle espagnol en France ???

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Quand l'écran devenait jaune, disais-je... Car, oui, en effet, Soderbergh nous inflige des filtres couleurs absolument inexplicables. Soit il nous prend pour des idiots et nous met un code couleurs pour qu'on comprenne bien les changements de milieu (bleu pour Robert et sa petite famille, jaune sépia pour les Mexicains, couleurs naturelles pour les flics, idem pour Helena, mais avec une accentuation du jaune, doré, joyeux (San Diego n'est pas loin du Mexique, ça doit être pour ça !) ; soit il voulait faire un truc esthétique... et s'est complètement planté, parce que c'est exaspérant. Franchement bizarre, et tout à fait inutile. Je dirais même nuisible puisqu'on perd du temps à essayer de piger le symbolisme qu'il a dû vouloir mettre là-dedans ! Ca et l'espagnol...

Donc voilà, je ne fais pas partie de ceux qui ont encensé ce film... j'ai pas tout compris et j'ai trouvé les couleurs très moches. 4 Oscars pourtant (entre autres récompenses)...

Cet article a été programmé car je suis absente jusqu'au 25 mai. Je répondrai à vos commentaire dès mon retour.


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