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Poésie du kaveu polynésien

Publié le 18 mai 2008 par Argoul

J’ai fait la connaissance du kaveu sur l’île de Toau lors d’un périple sur les îles. Le kaveu ou crabe des cocotiers (Birgus latro) appartient à la famille des bernard-l’ermite. Il est connu pour sa capacité à casser des noix de coco grâce à ses fortes pinces. Il peut peser jusqu’à 4 kilos ! Imaginez qu’il vous courre dessus…

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Son corps est constitué d’une partie antérieure et d’un abdomen muni de 10 pattes. La paire antérieure est munie de grosses pinces. La couleur de son corps varie du bleu à rouge orangé. Ici en Polynésie les crabes que j’ai vus bien ficelés étaient tous de couleur bleue, ils étaient vendus au bord des routes ou dans les grandes surfaces des côtes Est et Ouest.

Le crabe des cocotiers est peu apte à la nage. Il a les yeux rouges, un odorat très développé, il vit dans des terriers qu’il creuse. Son alimentation, nocturne, est constituée de fruits, de noix de coco, de fruits du pandanus, d’œufs de tortue, de cadavres d’animaux en putréfaction, de petits crustacés… Adulte à 1 an, sa carapace durcit et ne nécessite plus la protection de coquilles d’autres gastéropodes. Les juvéniles, changent 4 fois de coquilles durant leur croissance et muent 3 fois avant de pouvoir circuler sans « protection » et quitter leur prénom de « Bernard ».

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On trouve dans le commerce des pièges pour attraper les crabes.

Recette : ce kaveu se prépare comme le homard, ou cuit dans du lait de coco. On consomme les œufs et le gras de l’abdomen. La chair serait non toxique mais… qu’a-t-il mangé ? Tama’a maita’i (bon appétit) !

Photo d’un kaveu qui va passer à la casserole sur le site Makatea.

La peintre Martiale a peint un kaveu tout bleu. Martiale est une Popaa née en 1956 à Montauban et installée à Tahiti depuis des années. Elle dessine et peint à l’huile depuis l’âge de neuf ans et a exposé entre autre en 1987 au Salon d’Automne à Paris.

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Un très joli poème de Turo Raapoto, « chef de file de la littérature du colonisé polynésien » selon Jean-Marc Pambrun (curieusement, aucune biographie d’auteur en français n’est accessible sur Google, mais seulement une notice du Vikipedia portugais !) :

Haere mai, haere mai ra
Tapae mai i te fare nei.
Haere mai e tama’a
Haere mai, haere noa mai.
Aita te ta’ata e tuo fa’ahou nei.
No te aha?
E pina’inati teie
No te aha? O te aha.

Mon essai d’une traduction que je souhaite la plus proche possible de ce beau texte

Viens, viens donc,
Arrête-toi à la maison.
Viens manger
Viens, viens simplement.
Les gens n’appellent plus
Pourquoi ?
Ce n’est qu’un écho aujourd’hui
Pourquoi ? Pourquoi ? 

Sabine


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