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Tony Joe White - "Tony Joe" - 1970 Rhino

Publié le 27 mai 2014 par Audiocity

Tony Joe White -

Il n'est jamais trop tard pour continuer d'apprendre de nos aînés, de même qu'il ne sera jamais mal venu de reconnaître ses erreurs, ou plutôt ses manquements, voire son incompétence partielle en matière de connaissances fondamentales de ce que devrait être, mais sans manichéisme aucun (quoique), le "bon" chemin musical à emprunter, celui menant vers le salut de notre art, vers la révélation ultime de "l'évidence artistique" ou de l'incontestable beauté populaire et anti-conformiste, cette voie si chère au coeur d'amateurs mélomanes en quête de vérités essentielles et de sensations fortes. Aujourd'hui je m'incline devant le génie de cet homme que je n'ai découvert qu'il y a peu (pardon, Ô maître des marais), et qui depuis ne quitte plus mon esprit comme ma platine de salon.


Les "Inrocks" invoquent un "trésor de rock" pour qualifier l'artiste... A l'ère du tout numérique, lui continue de travailler sur un 16 pistes analogiques depuis son studio de Louisiane, comme à la grande époque. D'ailleurs rien dans sa musique n'est fait pour se donner un genre "contemporain". C'est qu'il est en dehors de ces considérations, préférant de loin "jammer" avec ses potes sur des riffs immortels qui jamais ne périssent plutôt que de céder à la tentation de l'innovation ou de la modernité. Il faut dire qu'il sait y faire, c'est même un orfèvre en la matière. Depuis plus de 40 que le swamp rock est son credo, son imagerie première, jamais il n'a manqué une occasion de faire groover sa guitare sur des intonations caverneuse à la Isaac Hayes, le plus souvent agrémentées de cuivres chaux et de rythmiques binaires imparables. Un peu à l'instar de Miles Davis qui considérait qu'l ne servait à rien de placer trop de notes dans une composition, il connait la cuisine minimaliste et n'use que des syllabes et des accords essentiels... La vérité en somme.


Profondément ancrée dans son environnement natal, la musique de Tony Joe n'a pas perdu une ride et continue d'égrainer un savoir faire hors-norme. Pour en avoir fait l'expérience, je peux dire que la couleur qui s'en dégage continue d'agir sur plus d'une ou deux générations, et que même nos chers adolescents construits à l'ère de Deezer et du mp3 répondent comme par miracle positivement à des compositions écrites en 1969 : un trémoussement s'installe, une tête qui suit le rythme augmentée d'un pied qui bat la mesure, et rapidement l'envie de danser s'empare de vous... C'est le deuxième effet Tony Joe, son côté "voodoo black" implicite, celui qui survient après que vous vous soyez d'abord pris une grosse claque de décibels, surpris par la qualité et l'énergie des compositions.


Aussi amis lecteurs et mélomanes, aujourd'hui l'heure est à la joie et au bonheur, car plus que l'heureuse satisfaction d'avoir à vous faire partager cet instant magique en très bonne compagnie, sachez qu'il sera possible de voir Tony jouer solo (guitare-voix-harmonica) au New Morning le 7 juillet prochain lors d'un passage éclair à Paris faisant suite à une tournée européenne entamée il y a peu pour la promotion de son dernier LP. Un vrai régal en perspective, et beaucoup d'excitation à refréner d'ici là... 

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