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L'autre corps : scène et exhibition

Publié le 04 juin 2014 par Onarretetout

l'autre corps carreau du temple

« Nul ne sait ce que peut un corps. » C’est une phrase de Spinoza qui a déjà été commentée et notamment par Gilles Deleuze. Denis Guénoun l’aborde à sa manière dans un spectacle en création, qui croisera plusieurs disciplines (théâtre, danse, vidéo…) et fera la part belle à l’étonnement devant les capacités du corps : capacité de se mouvoir, d’exprimer, de rencontrer, de trouver des rythmes, d’être en scène. La question reprise ainsi par Denis Guénoun trouve un écho dans le laboratoire SeFeA (Scènes Francophones et Ecritures de l'Altérité) que dirige Sylvie Chalaye au sein de l’Institut de Recherche en Etudes Théâtrales de la Sorbonne Nouvelle. Ainsi, à l’occasion de l’ouverture du Carreau du Temple, à Paris, l’une et l’autre ont proposé une journée d’étude à propos du « corps en scène : enveloppe ? énergie ? matière ? espace de projection ? abîme de désir ? »

Deux performances, celle de Bintou Dembélé, danseuse de hip-hop, et celle de Chantal Loïal, extraite de son solo « On t’appelle Vénus ». Et des tables rondes auxquelles participaient danseuses, comédiens, metteurs en scène, auteurs. 

Sans entrer dans le détail de l’après-midi, je me permettrai de noter que les performances, c’est-à-dire les mouvements des danseuses sur scène, ont en quelque sorte rendu le plateau au corps de l’artiste. En effet, des tables étaient disposées sur la scène en début d’après-midi, accueillant les paroles croisées des débatteurs. Il a fallu les retirer pour la première performance et, bien que la question se soit posée à chaque fois que le débat reprenait, les tables n’ont jamais été remises sur la scène. Denis Guénoun le pressentait sans doute quand il disait son malaise d’être assis sur une chaise devant une table dominant une salle en gradin. La suite s’est déroulée devant la scène, les intervenants étant ainsi au même niveau que le public. Et toutes les questions qui ont occupé les échanges - la représentation, la nudité, le corps comme objet, la marionnette - me reviennent sous cet aspect : l’émotion première, la pensée première, aussi complexes soient-elles, parfois sont peu de chose face à un corps qui garde ses mystères et ses aptitudes insoupçonnées, sur la scène.


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