EGYPTE : retour à la case “militaire” avec le sourire !

J’ai longtemps hésité à écrire ce billet, car mon sentiment premier est que les égyptiens – comme beaucoup de peuples arbes –  ne sont pas prêts ou ne sont pas faits pour la démocratie! C’est dur à dire, mais je le dis, avec beaucoup d’amertume, de déception et même de désespérance.

Décidément les égyptiens ne changeront pas!

Il y a à peine deux ans et demi ce peuple a surpris le monde entier en boutant hors du palais présidentiel Housni MOUBARAK, pur produit de l ’armée, installé au pouvoir  pendant 30 ans et cinq mandats!

Le monde entier croyait l’ère des présidents-généraux révolue, à commencer par la majorité des égyptiens eux-même!

Après Mohamed Neguib, après Jamal Abdelnasser, après Anouar Assadat, après Housni Moubarek, le peuple égyptien avait besoin de souffler, de relever la tête, de se prendre enfin en charge!

Le monde s’est dit que le peuple égyptien s’était réveillé de la torpeur dans laquelle l’entretenaient les militaires, en jouant l’insidieuse musique de la paix avec Israël et la fanfare de l’Égypte mère du monde.

Le peuple égyptien s’est secoué l’espace de quelques mois, à peine  le temps de passer du joug des militaires au carcan des islamistes !

Dans la réalité quotidienne, il  a changé la peste par le choléra  ou vice-et-versa ; il est tombé de Charybde en Sylla : peu importe!

Mais après des centaines de morts inutiles, le petit paysan du Nil n’était pas plus libre, le cairote des faubourgs n’avait plus de travail, l’économie était encore plus sinistrée.

Et le cycle normal de le vie politique de ce pays a repris : un  général devenu par miracle maréchal a claqué des doigts, et comme par miracle 30 millions d’égyptiens ont suivi son appel du 30 juin 2013!

Impossible que parmi ces 30 millions, il n’y ait pas eu des égyptiens qui aient manifesté contre le pouvoir militaire à Maidane Tahri, à Alexandrie, à Port-Said ou Suez, à Ismaëlia, à Assouan.

Pourtant ce sont ces mêmes égyptiens qui ont voté massivement pour un nouveau militaire, qui n’a aucune légitimité pisolitique, aucun programme économique, aucune perspective d’avenir pour l’Égypte que de vagues promesses “pharaoniques” nécessitant  plus de 100 milliards de dollars dont le pays ne dispose pas du moindre premier petit million!

Mais qu’importe! Les Egyptiens, ahl al-nokta, ont tranché! Avec le sourire habituel!

Un militaire est de nouveau à la tête de l’état égyptien : la boucle est bouclée et la récréation – tragique et meurtrière – est finie. Jusqu’au prochain sursaut du peuple égyptien!

P.S. : Faut s’attendre à mieux dans d’autres pays arabes? J’en doute au vu de ce qui se passe en Libye, en Syrie! Au vu de la mascarade électorale qu’a vécu l’Algérie! Au vu du retard enregistré dans le processus électoral en Tunisie .Au vu de la manière dont notre PJD  croit diriger le pays alors qu’il est dans l’obligation  de s’allier avec ses adversaires d’hier pour avoir un semblant de majorité!

Démocratie…..Démocratie…..Si proche et si lointaine!