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Art Rock # 9 - Samedi Soir

Publié le 08 juin 2014 par Euphonies @euphoniesleblog

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Art Rock 2014 - samedi 7 juin

Alors que St Brieuc se réveille ce matin sous un soleil tout hispanique, alors que dans quelques heures un majorquin va tenter de remporter son neuvième Roland Garros, alors qu’au moment où j’écris mon foie ressemble à une auberge espagnole, retour sur un samedi haut en couleurs et en émotions. Olé.

Hier après-midi à la passerelle, Totorro n’a pas failli à sa réputation, et confirme sa capacité à transcender le public de son post-rock érudit mais festif, puissant, sautillant et concentré. Dans un forum bondé, le groupe a présenté un set compact, ramassé et totalement irrésistible, donnant l’impression qu’il joue à chaque fois son dernier concert. Grosse impression donc, à revoir le plus vite possible.

Une autre belle surprise a enchanté la Grande Scène en début de soirée : les ukrainiens de Dakhabrakha (Da-Ka-Bra-Ka) qui remporte haut la main la palme du nom le plus écorché du festival (Kabraddadda, Dakadakrada, j’ai même entendu Abracadabra…) Heureusement, le quatuor marquera son passage à Art Rock pour une autre raison : succédant au gentillet Cats on Trees et sa pop acidulée, il emporta le public dans une émouvante messe folklorique, mélangeant les instruments, les influences et trois superbes voix aériennes. Les ukrainiens ont montré qu’on pouvait associer leur pays à autre chose qu’un conflit séparatiste :  l’union religieuse d’une vraie musique du monde.

Après le set nerveux et plutôt bien ficelé de Casseurs Flowters, survitaminé par un Dj Pone très en forme, ce fut le temps des retrouvailles, celles de -M- avec les briochins. Dix ans après son dernier passage, le barnum musical de l’artiste est toujours aussi spectaculaire. L’heure est pour moi à la réconciliation : un peu lassé des dernières productions studios du dandy-rock (subliminal…) j’avais complétement perdu de vue combien Matthieu Chedid est une bête de scène capable de rallier tout un public à sa cause. Bien sûr, il y a toujours moyen de faire la fine bouche : trop ceci, pas assez cela. N’empêche qu’hier soir, le showman cosmico-lunetté a une nouvelle fois démontré ses talents d’entertainer, embarquant la Grande Scène dans un concert souvent interactif, généreux de son temps, de son énergie et de son sens du visuel. Sûrement l’un des temps forts du festival.

La soirée pouvait alors se finir en beauté, sur les mélodies élégantes et attachantes de Saint-Michel. Et pour ceux qui n’avaient pas encore les jambes déglinguées par des heures de station debout, restait l’option Salut c’est cool qui tint toutes ses promesses de joyeux bordel, invitant les premiers rangs du Forum à les rejoindre sur scène dès le premier morceau, dans un mantra foutraque et loufoque. On a frôlé la catastrophe dans la foulée, une panne technique ramenant les festivaliers au sol, mais ne gâchant pas la bonne humeur de sales gosses bien décidés à en découdre avec les limites du musicalement correct. Pari plutôt réussi.

3h00 du mat’ et l’air est encore chaleureux. Allez, une sangria, un gaspacho et au lit. Olé. 

En complément, premier rendez-vous sur quatre d'une émission spéciale Art Rock, revenant sur les meilleurs moments du festival. Invité inaugural, Gaétan Roussel.


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