Magazine Cinéma

N'oublie jamais - 7,5/10

Par Aelezig

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Un film de Nick Cassavettes (2004 - USA) avec Ryan Gosling, Rachel McAdams, James Garner, Gena Rowlands, James Marsden, Joan Allen, Sam Shepard, David Thornton

Pour les grands grands sentimentaux.

L'histoire : Une belle maison de retraite. Une jolie vieille dame, atteinte d'Azheimer. Un ami lui lit régulièrement une histoire, celle de Noah et d'Allie, qui vécurent une histoire d'amour contrariée et passionnelle. Elle adore. Mais il faut lui lire et lui relire encore, car elle oublie et se demande même régulièrement qui est ce monsieur qui l'aborde tous les matins avec son cahier sous le bras. En tous cas, nous partons à notre tour dans le passé. Noah, jeune homme sans le sou, rencontre la jolie Allie, fille de riches bourgeois. Ils tombent amoureux l'un de l'autre, mais les parents d'Allie lui interdisent de continuer à le voir...

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Mon avis : Une très belle histoire d'amour, les plus romantiques adoreront ! Une des plus jolies et des plus boulersantes du cinéma. Avec de jolies images d'un passé reconstitué (l'histoire de Noah et d'Allie autrefois) et d'une région envoûtante (Caroline du Sud), des acteurs charmants (même si Ryan est assez moche avec la barbe, sur la fin...), alors tout jeunes et prometteurs, et une Gena Rowlands magistrale, forcément.

On ne sait pas trop de quoi vit Noah... Vous imaginez donc que ça m'a agacée !!! Certes, son père a vendu sa maison pour aider son fils, mais ce n'était pas un palais, et vu l'état de délabrement de l'immense demeure que Noah entreprend de restaurer, il en faut des paquets de dollars ! Il faut aussi de l'huile de coude, et en admettant qu'il y passe tout son temps de loisirs, il doit bien aller bosser quelque part pourtant. Faut le faire pour rénover en sept ans pareille merveille. Toujours ouvrier ? Mais où prend-il l'argent, alors ? On subodore que le garçon façonne de belles pièces d'ébénisterie (on voit Allie qui en découvre quelques unes dans l'atelier) ; sans doute les vend-il. Mais ça n'est pas très explicite. Je sais, je suis casse-bonbons avec mes questions trop pragmatiques... Mais je suis perfectionnisme, j'aime le détail bien fini. Dès que quelque chose accroche, ça m'emporte dans mes réflexions bêtement matérialistes, prête à décocher mes flèches bolchéviques... et du coup ça m'écarte du film. Dommage.

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Tiens, c'est comme la fin : un peu mélo tout de même ! Voire un peu pathos. Difficile de faire autrement, puisque nous avons Alzheimer en toile de fond. L'histoire est tellement jolie qu'on ne se moquera pas des flots d'eau de rose, ça reste crédible et on espère à tous les malades ces minusucles moments de lucidité. Je ne crois pas que, dans la vie, ça soit possible ; mais le message du film étant que l'amour infini crée des petits miracles, on va y croire très fort nous aussi.

Le film fait bien évidemment penser à d'autres histoires d'amour sur fond d'amnésies diverses : Se souvenir des belles choses (bien joli), Loin d'elle (trop pathos, et mal fichu) ou encore le méconnu mais charmant Amour et amnésie avec l'adorable Drew Barrymore, pour ne citer que ceux-là

Ce qui me mène vers une ultime méchanceté : pourquoi la maladie d'Alzheimer (et ses variantes) est-elle si photogénique qu'elle donne matière à tant de films ? Loin de moi l'idée de blesser les familles concernées. Mais je ne cesserai de clamer l'injustice qui frappe les victimes de Parkinson, autre maladie abominable du grand âge, qui n'intéresse personne. Et qui (vous l'aurez compris, m'a touchée de près) est bien plus épouvantable encore. Parce que si un Alzheimer perd la mémoire et que ce n'est pas drôle, il ne souffre pas physiquement, et en plus, il n'est pas conscient de sa maladie puisqu'il oublie tout. Il ne vit donc pas la lente, horrible et douloureuse (physique et mentale) déchéance de toutes ses fonctions, l'une après l'autre. A choisir, moi, je vous dis que la décision serait vite prise.

C'est un truc qui me gonfle. Je vous invite donc à penser un peu plus souvent aux malades de Parkinson, ignorés, voire moqués à cause de leurs infirmités (je me souviens combien cela me blessait d'entendre toutes ces blagues sur le pape Jean-Paul II, qui souffrait un martyre et a tenu le coup jusqu'au bout).

Voilà, c'est dit.

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Mais que cela ne vous empêche surtout pas de voir N'oublie jamais, une très belle histoire d'amoûûûr !!! Sachez cependant que la critique a été sévère de la part des professionnels : trop mélo. Les spectateurs, eux, ont adoré.

A noter sur la fin, Noah feuillette un album de photos de sa vie vie avec Allie. On y voit en fait Gena Rowlands (la mère du réalisateur) et John Cassavettes, couple mythique de Hollywood.


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