Magazine Cinéma

Lady Oscar

Publié le 18 juin 2014 par Olivier Walmacq

lady_oscar

genre: aventure, musical
année: 1979
durée: 2h05

l'histoire: Une jeune femme est prise dans le tourbillon de l'histoire dans les années qui précédent la Révolution francaise. Elevée par son père comme un garcon, nommée officier dans la garde personnelle de la reine, elle est amenée par son amour pour un ami d'enfance à se ranger du côté du peuple.  

la critique d'Alice In Oliver:

Certes, je ne suis pas un grand fan de Jacques Demy mais je reconnais qu'il appartient aux grands noms du cinéma français, notamment pour avoir réalisé Les Parapluies de Cherbourg, Lola, Les Demoiselles de Rochefort ou encore Peau d'Âne, pour ne citer que ceux-là.
Toutefois, même les plus grands cinéastes possèdent au moins un film tout pourri dans leur filmographie. C'est par exemple le cas de Lady Oscar, réalisé en 1979. Lady Oscar est bien évidemment l'adaptation d'une bande dessinée japonaise (manga), La Rose de Versailles (en français), et qui donnera lieu à une célèbre série animée.

Jacques Demy a donc eu la malheureuse idée d'adapter la version cinématographique. Autant le dire tout de suite: c'est un très mauvais film. C'est même une merde, une sombre merde et allons-y, une bonne vieille grosse merde moisie et bien puante qui reste longtemps au fond du calbut.
Désolé d'être aussi insultant à l'égard de ce... euh... film... Mais là, tout de même, il s'agit d'une très grosse faute de goût. D'ailleurs, Lady Oscar est aussi un film de commande passé à Jacques Demy. La commande provient d'un producteur japonais, Mataichiro Yamamoto, détenteur des droits du manga d'origine.

24875e-image-de-Lady-Oscar-995

C'est donc Jacques Demy qui a été choisi car il est habitué à tourner en anglais mais aussi pour faciliter l'accès aux monuments historiques, sans quoi le film aurait été réalisé en studio en Angleterre. D'ailleurs, la majeure partie du film a été tournée au château de Versailles.
Les grands moyens sont donc au rendez-vous pour cette production incroyablement ringarde et datée. Il s'agit d'une adaptation reniée par Jacques Demy lui-même. D'ailleurs, Lady Oscar ne sortira même pas en France mais bénéficiera tout de même d'une sortie vingt ans plus tard en vidéo.

Toutefois, le long-métrage a rencontré un joli succès au Japon, mais uniquement là-bas hein... Au niveau de la distribution, Lady Oscar réunit Catriona McColl, Barry Stokes, Christine Böhm, Terence Budd, Martin Potter et Patsy Kensit, cette dernière interprétant Lady Oscar jeune.
Attention, SPOILERS ! 
Lady Oscar naît en 1755, la même année que l'archiduchesse Marie-Antoinette d'Autriche, future reine de France. Elle est la sixième et dernière fille du général de Jarjayes, qui désirait plus que tout au monde avoir un fils. La mère étant morte en la mettant au monde, le général décide d'en faire un garçon : il la prénomme Oscar François, lui donne des vêtements masculins, lui apprend le maniement des armes et lui adjoint un compagnon de jeu de son âge, le fils de sa nourrice, prénommé André.

ladyoscar1

Les années d'enfance passent dans l'insouciance, jusqu'à ce jour de 1775 où le général annonce à chacun des deux jeunes gens sa destinée selon son rang : Oscar, jeune aristocrate, est nommée officier dans la garde personnelle de la reine Marie-Antoinette, André, simple roturier, sera garçon d'écurie aux étables royales. Oscar passe pour un homme aux yeux de la cour, mais pas pour André qui en est amoureux depuis toujours. Vous l'avez donc compris: l'action du film se déroule à la veille de la Révolution Française. Sauf qu'à la base, l'histoire nous est contée par des japonais.
Déjà, à l'origine, le souci de reconstitution historique n'était pas le souci majeur de l'oeuvre originale.

Mais là, on atteint les plus hauts précipices de la bêtise, le tout concentré sur deux heures et cinq minutes de bobine, donc plus de deux heures de vide intersidéral et de néant total. Fidèle à son cinéma, Jacques Demy tente laborieusement d'imposer son univers via quelques séquences musicales à coucher dehors et de nombreux décors aux teintes très colorées.
En résumé, si vous aimez les couleurs criardes, kitsches et ringardes à base de rouge, de mauve et de violet, vous serez en terrain conquis. Sinon, pour le reste, je ne vois pas trop où réside l'intérêt de ce film... historique ??? Ah... bon...

ladyoscar15

C'est par exemple le cas lorsque l'on fait connaissance avec un Robespierre trentenaire alors qu'il n'était âgé que de 18 ans à l'époque. Même chose pour le règne de Louis XIV, à peine esquissé dans le film. En gros, le souverain n'a régné que deux ou trois ans sur la France...
Bref, j'en passe et des meilleurs (enfin, des pires !). A cela, ajoutez une héroïne naïve et pour le moins stupide qui découvre par hasard que la pauvreté règne dans les rues de Paris (alors qu'il s'y balade tous les jours mais bon...). Jacques Demy pousse le vice jusqu'à proposer une scène de cuite entre notre héroïne et son meilleur ami. On croit rêver !
En gros, Lady Oscar étonne par sa bêtise permanente et finit par devenir un nanar malgré lui (donc un nanar involontaire). Bon, de là à en redemander, il y a un fossé (pour ne pas dire une précipice) que je n'oserai pas franchir.

note: je passe !
note nanardeuse: 14/20


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Olivier Walmacq 11545 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines