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Toxicité du Roundup et d'un OGM : Séralini republie son étude controversée

Publié le 25 juin 2014 par Blanchemanche
Le Monde.fr avec AFP | 24.06.2014 
Le professeur Gilles-Eric Séralini à Bruxelles en septembre 2012.
Le professeur Gilles-Eric Séralini à Bruxelles en septembre 2012. | AFP/JOHN THYS
Un rebondissement de plus dans l'affaire de l'étude controversée du professeur Gilles-Eric Séralini sur la toxicité de l'herbicide Roundup et du maïs OGM NK603 : celui-ci a annoncé, mardi 24 juin, qu'elle allait être de nouveau publiée. 

Cette étude avait d'abord paru en 2012 dans la revue Food and Chemical Toxicology, qui l'avait ensuite retirée, remettant en cause la méthodologie. « Les résultats présentés, s'ils ne sont pas incorrects, ne permettent pas de conclure », avait estimé le responsable éditorial de Food and Chemical Toxicology.

Mardi, le professeur Séralini a de nouveau dénoncé la concomittance entre ce retrait et l'arrivée dans le comité éditorial de la revue de Richard Goodman, « un biologiste qui a travaillé plusieurs années chez Monsanto », la firme qui produit l'herbicide Roundup, et qui a breveté le NK603, conférant au maïs modifié une tolérance à ce même produit.Lire : OGM : l'étude polémique du professeur Séralini désavouée« OPACITÉ SUR LES DONNÉES DES INDUSTRIELS »« Nous avons eu des propositions de cinq éditeurs pour republier l'étude et nous avons choisi Environmental Sciences Europe (groupe Springer) car cette revue fonctionne en “open source”, ce qui va permettre de mettre à la disposition de toute la communauté scientifique les données brutes », a indiqué Gilles-Eric Séralini.Enrichi de nouvelles analyses statistiques, l'article s'appuie sur les mêmes données que la publication de 2012. Celle-ci, selon ses auteurs, avait démontré des effets toxiques du Roundup, l'herbicide le plus utilisé au monde, sur des rats, relevant « de graves perturbations hépatiques et rénales, ainsi que des hormones sexuelles et l'apparition de tumeurs mammaires ».
« Nos travaux ne sont pas une étude de cancérogénèse mais de toxicité chronique », a insisté Gilles-Eric Séralini pour répondre aux critiques sur sa méthode. Le type et le nombre de rats utilisés, l'une des critiques mises en avant par ses détracteurs, « est conforme aux études de toxicologie conduites dans le monde entier, et notamment par les industriels », a-t-il fait valoir.Le biologiste a réitéré sa demande de publication des données brutes des études de toxicité conduites par les industriels dans le cadre de l'homologation de leurs produits. « Nous livrons aujourd'hui nos données brutes, nous aimerions qu'il en soit de même pour les industriels comme Monsanto », a déclaré M. Séralini.« L'opacité sur les données des industriels est aujourd'hui complètement anormale, c'est une anomalie scientifique », a-t-il estimé.« TRANSPARENCE SCIENTIFIQUE »Winfried Schröder, éditeur pour la revue Environmental Sciences Europe, a indiqué souhaiter, en republiant cet article, « permettre une discussion rationnelle » sur ces travaux. « Le seul objectif est de permettre la transparence scientifique et, sur cette base, une discussion qui ne cherche pas à cacher, mais bien à se concentrer sur ces controverses méthodologiques nécessaires », ajoute-t-il.Les conclusions de l'étude du professeur Séralini sur les effets sur les rats du maïs NK603 et de l'herbicide Roundup fabriqués par Mosanto avaient été rejetées par l'Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) et l'Agence nationale desécurité sanitaire (Anses) en France. Mais elles ont nourri un débat d'une ampleur inédite sur les protocoles utilisés pour tester les OGM et sur les lacunes des connaissances sur la toxicité à long terme des pesticides et des OGM résistants à ces pesticides.Lire la chronique (en édition abonnés) : OGM : que reste-t-il de « l'affaire des rats » de Séralini » ?Les agences sanitaires française et européenne avaient ainsi recommandé que soient conduites des études sur les effets à long terme de la consommationd'OGM, quasiment inexistantes aujourd'hui. Des appels d'offres ont été faits dans ce sens par l'Union européenne. L'équipe du professeur Séralini a toutefois critiqué les protocoles retenus par ces agences, estimant qu'ils étaient « trop limités dans le temps » et qu'ils se concentraient « sur la cancérogénicité et non sur la toxicité générale à long terme ».

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