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INTERNATIONAL > Irak : le fantôme de Saddam plane sur les djihadistes

Publié le 26 juin 2014 par Fab @fabrice_gil

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Un membre de l’EIIL (Emirat Islamique en Irak et au Levant) ©Reuters

Les djihadistes continuent d'étendre leur territoire au nord et à l'ouest de Bagdad. Grâce à une alliance -de pure circonstance- avec d'anciens officiers de Saddam Hussein.
Comment l'Émirat islamique en Irak et au Levant (EIIL) a-t’il pu s'emparer sans difficultés de Mossoul (3 millions d'habitants)? Par quelle diablerie quelques milliers de djihadistes étendent-ils si facilement leur territoire? Hier, alors que le secrétaire d'État américain John Kerry, en visite surprise à Bagdad, promettait un soutien face à cette "menace existentielle" pour l'Irak, l'insurrection sunnite prenait al-Walid, cinquième ville depuis ce week-end à tomber dans son escarcelle.
Il n'y a, en réalité, pas de déferlement de l'EIIL. Derrière cette "vague", il y a une coalition de groupes sunnites bien implantés localement, qui se soulèvent contre le pouvoir chiite de Bagdad, à mesure que les pick-up des djihadistes avancent. "L'EIIL n'a pas pénétré seule dans Mossoul, mais avec quatorze autres factions", explique un dirigeant du parti Baas clandestin au site spécialisé Al-Monitor.
L'ancien parti socialiste et panarabe de Saddam Hussein a été interdit après l'éviction du dictateur par les Américains en 2003. L'armée et l'État ont été purgés et des cadres au chômage se sont fondus dans une myriade de mouvements tels l'Armée des moudjahidines, l'Armée islamique, ou encore Ansar al-Sunna. Forte de milliers d'hommes ne serait-ce qu'à Mossoul, l'Armée de l'ordre naqshibendi, née après la pendaison de Saddam, fin 2006, semble toujours obéir à Izzat Ibrahim al-Douri, 70 ans, n°2 du régime déchu, qui n'a jamais été capturé ! Son portrait est apparu sur les murs de Mossoul, le 9 juin dernier, quand les insurgés y ont pénétré…
Ces groupes prospèrent sur le mécontentement des sunnites (20 % de la population), au pouvoir sous Saddam et marginalisés par le gouvernement chiite de Nouri al-Maliki. L'an dernier déjà, plusieurs soulèvements à Mossoul, Kirkouk et dans l'Anbar (ouest), avaient été réprimés par des bombardements. Maliki a perdu ses soutiens sunnites en coupant les vivres aux "réveils" (milices tribales mises sur pied par les Américains avant leur retrait en 2011).
Pour les spécialistes de l'Irak, l'alliance entre l'EIIL, adepte du djihad international, et les Naqshibendi, d'inspiration soufi et enracinés dans les tribus, ne durera pas. "Pour l'heure, ils mettent leurs différences entre parenthèses, explique Hassan Hassan, expert basé à Abu Dhabi. Mais au fond, l'EIIL considère l'idéologie des Naqshibendi comme anti-islamique et les anciens serviteurs de Saddam rejettent l'extrémisme de l'EIIL."FG

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