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Blue Ruin - Critique

Par Nopopcorn @TeamNoPopCorn

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Une vengeance tant attendue !

Réalisé par Jeremy Saulnier, Blue Ruin raconte l'histoire de Dwight (Macon Blair) qui va se retrouver embarqué dans une impasse lorsqu'il va vouloir venger ses parents, en tuant l'assassin qui sort de prison après de nombreuses années.
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Le(s) plus

Bien après avoir décidé de fuir et de vivre tel un hermite suite à l'assassinat de ses parents, Dwight (Macon Blair) apprend la libération du meurtrier. Va suivre une vengeance tant attendue !

La scène de la préparation de Dwight pour sa revanche fait bien monter la tension et surtout il assez rare que ça arrive assez rapidement dans un scénario, on a plus l'habitude de retrouver ce genre de scène plutôt à la conclusion. Mais même si la vengeance se passe au tout début du film Blue Ruin et que cette partie est la plus captivante, l'histoire arrive à nous captiver tout le long avec les conséquences qu'engendre cette revanche et Dwight qui va tenter de se rapprocher de sa famille qui lui est totalement étrangère.

Le choix du titre Blue Ruin n'est pas involontaire, il fait référence à une vieille Pontiac Bonneville bleu passé que conduisait la sœur de Jeremy Saulnier, le réalisateur du film, lorsqu'elle était encore au lycée.
Mais ce n'est pas tout, la couleur bleu est omniprésente et on la retrouve dans chaque scène, que ce soit avec les portes, la voiture, la veste du personnage de Dwight (Macon Blair) le personnage principal, les chemises, la mer et plus encore. Cela peut paraitre un détail, mais contribue beaucoup à l'esthétique froide du film.

La mise en scène mise principalement sur une ambiance calme et sur le sang-froid du personnage principal, pour mieux nous surprendre à certains moments, comme lors de la scène saisissante et sanglante de l'affrontement entre Dwight et le meurtrier.

Blue-Ruin-Photo-Macon-Blair-02Assez inspiré des thrillers noir British, quelques scènes peuvent tordre les boyaux, comme lorsque Dwight retire une flèche de sa jambe ou une balle qui défigure un homme. Mais c'est également une des forces du film Blue Ruin, assez brut et naturel, on peut facilement se mettre dans la peau du vengeur.

Enfin, Macon Blair est saisissant dans son rôle de Dwight, d'ailleurs son apparence physique contribue beaucoup à nous troubler et à nous plonger dans un univers de thriller noir British.

Le(s) moins

On regrettera tout de même que le premier acte du film Blue Ruin soit le plus saisissant, ce qui donne une petite impression de longueur sur la suite, même si l'on a hâte de voir comment Dwight va se sortir du piège qui se referme sur lui.

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Conclusion

Avec son esthétique par moments très travaillée, son personnage principal captivant, son ambiance très inspirée du style British, au final Blue Ruin est un thriller noir simple mais efficace.

Ma note: 7/10


Blue Ruin

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Synopsis : "Un vagabond solitaire voit sa vie bouleversée lorsqu'il retourne à sa maison d'enfance pour accomplir une vieille vengeance. Se faisant assassin amateur, il est entraîné dans un conflit brutal pour protéger sa famille qui lui est étrangère."
Réalisé par: Jeremy Saulnier / Avec: Macon Blair, Devin Ratray, Amy Hargreaves / Genre: Thriller / Nationalité: Américain / Distributeur: The Jokers / Le Pacte
Durée: 1h32min / Date de sortie: 9 juillet 2014

Plus d'informations !

  • Les Anecdotes !


    Blue Ruin n'est pas encore sorti aux USA qu'il a déjà collecté un prix au festival de Cannes (le FIPRESCI) et s'est vu sélectionner dans certains des festivals les plus prestigieux : Sundance, Toronto, Rotterdam, Locarno et le Fantastic Fest, entre autres.

    Le premier film de Jeremy Saulnier, Murder Party, qu'il avait, tout comme Blue Ruin, écrit seul, avait déjà eu le prix du public au festival de Sundance en 2007. Quant à sa profession première, directeur de la photographie, il l'a majoritairement exercée auprès de Matthew Porterfield, qui sort justement en 2014 I Used to Be Darker, dont Saulnier signe une fois de plus la photo, tout comme celle de Blue Ruin. Cinéaste polymorphe, il multiplie les casquettes sur ses propres réalisations.

    Jeremy Saulnier a dit s'inspirer, pour Blue Ruin, du film Le Solitaire, de Michael Mann, où James Caan incarnait un personnage écrit sur mesure par le réalisateur, très proche de celui que joue Macon Blair : "tout ce qui fait partie de notre développement normal, ce que nous vivons comme expériences, il en est exclu, intentionnellement", disait Mann. C'est la précision des détails et l'authenticité propre à l'histoire du "Solitaire" qu'a voulu récupérer Saulnier. Il tire également son influence des oeuvres littéraires de Georges Pelecanos et Cormac McCarthy, merveilleux conteurs de leur Amérique contemporaine.

    Faute de financement suffisant pour finir son film, Jeremy Saulnier se servit du site de crowfunding Kick Starter pour réunir les fonds nécessaires à l'achèvement de la production de Blue Ruin. Il put ainsi récupérer un peu plus de 35 000 dollars et finir à temps pour présenter son long-métrage au festival de Cannes, avant de faire le tour des plus grandes rencontres cinématographiques mondiales.

    Jeremy Saulnier et Macon Blair, l'acteur principal de Blue Ruin, ne se connaissent pas d'hier. Anciens camarades de classe, ils se retrouvent professionnellement dès le premier court-métrage de Saulnier, "Goldfarb" (1998). Le comédien joue également dans le premier long-métrage du réalisateur, Murder Party (2007) avant de passer en tête d'affiche pour Blue Ruin.

    Blue Ruin marque aussi le retour de Stacy Rock, qui jouait déjà dans Murder Party à la fois en tant qu'actrice et cascadeuse.

    Blue Ruin est un film local et familial. Tourné dans la Virginie natale de son réalisateur et de son principal interprète, une grande partie des décors utilisés pour les scènes intérieures appartiennent à des connaissances de Jeremy Saulnier, des proches et membres de sa famille, qui lui permirent de tourner dans de véritables intérieurs de la région, sans avoir à y mettre de sa poche déjà trouée par l'auto-production du film.

    Le titre du film, Blue Ruin, est tiré du surnom de la voiture que conduisait la soeur de Saulnier lorsqu'elle était encore au lycée : une vieille Pontiac Bonneville bleu passé. C'est cette même ruine qu'habite Dwight au début du film. D'après le réalisateur, le titre se lit également à d'autres niveaux : il doit refléter le "ton du film, dur et brutal. C'est aussi une expression qui signifie débâcle", précise-t-il dans une interview.

    Voulant s'éloigner des codes du film de vengeance, où le héros devient souvent subitement un "tough guy" ou un "bad ass", Jeremy Saulnier chercha à marquer le ton du film via son personnage principal car, "à la différence d'un scénario typique, Dwight n'est ni un vétéran de guerre, ni un expert, c'est un assassin amateur, un assassin plutôt attachant je trouve". De même, il n'est pas question d'une simple vendetta dans Blue Ruin mais des sentiments contemporains que l'on peut ressentir face aux armes et à l'ultra violence, tout particulièrement aux Etats-Unis. C'est sur cet aspect de la culture américaine qu'a voulu se concentrer le réalisateur.

    Macon Blair se donna à fond pour avoir droit à son premier rôle principal, que voulait depuis longtemps lui donner son ami et réalisateur Jeremy Saulnier. Ainsi, avant même que le film ne soit financé, il se laissa pousser sa barbe pendant huit mois, sans jamais la laver. Durant le tournage, l'acteur n'a pas bénéficié de doublure, c'est bel et bien lui qui passe à travers une vitre, saute d'une fenêtre et boit du sang véritable.

    Devin Ratray, que l'on connaît principalement pour avoir été Buzz McCallister de Maman j'ai raté l'avion (1990), avait d'abord auditionné pour un autre rôle que celui de Ben Gaffney dans Blue Ruin, mais le réalisateur le trouvait trop jeune. Jeremy Saulnier, persuadé de son talent, le prit pour jouer Ben sans même lui refaire passer une audition.

    Blue Ruin n'a pas d'autre but, selon les dires de son réalisateur, que de divertir le spectateur. Il ne se veut pas un film à message ou militant, encore moins un film thérapie. Bien que Jeremy Saulnier ait un avis tranché sur certaines questions polémiques qui peuvent ressortir dans le film, comme le port des armes à feu, il ne souhaite pas en faire l'argument de Blue Ruin, pour ne pas détourner le spectateur de l'histoire et de son personnage. L'autocensure entre même en ligne de compte : "J'ai d'ailleurs enlevé certaines répliques du film qui paraissaient trop moralisatrices aux vues des récents événements tragiques". Il fait bien évidemment référence aux fusillades qui eurent lieu dans les universités de Columbine de 1999, de Virginia Tech en 2007 et à l'école primaire Sandy Hook en 2012.

Et vous qu'avez-vous pensé du film Blue Ruin ?

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