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Equipes nationales ou “legions etrangeres”?

Par Citoyenhmida

La Coupe du Monde 2014 entame sa dernière ligne droite avec encore quatre équipes en course : le BRESIL et son histoire chargée de 5 trophées , l”ALLEMAGNE et son mythe d’invincibilité, l’ARGENTINE et son rêve de reconquête des sommets et les PAYS-BAS et son désir d’accéder enfin au Grall du football après trois tentatives avortées.

Ce quatuor ne doit pas cacher un phénomène très particulier qui touche le foot-ball mondial presque dans son ensemble.

La Coupe du Monde est une compétition réservée aux équipes NATIONALES des différentes fédérations . Les équipes sont donc formées par la sélection de joueurs de la même nationalité qui représentent ainsi leurs pays respectifs, ce qui provoque un engouement très particulier du public envers les formations nationales.

L’exécution des hymnes nationaux avant les matches donnent lieu souvent à des moments de très intense émotion, avec larmes et ferveur.

Pourtant, certains joueurs durant ces moments semblent de marbre, comme absolument pas concernés par la cérémonie : la concentration l’emporterait-elle sur l’émotion? Rien n’est moins sûr!

Il s’agit simplement de joueurs devenus “nationaux” par choix, souvent un choix guidé par des considérations matérielles liées au statut de joueur performants, capables d’apporter à l’équipe nationale expertise,  efficacité et éventuellement victoire!

Une rapide survol des équipes  ayant participé à cette coupe du monde nous éclairera sur ce phénomène.

La “NATI”, équipe nationale suisse est composée de joueurs portant des noms aussi “helvètes” les uns que les autres (comme Xherdan CHAKIRI, Gökhan INLER, Admir MEHMEDI entre autres)  ou ayant des “profils” très courants dans ce pays (comme Johan DJOUROU ou Gelson FERNANDES).

Exemple parfait d’intégration  de joueurs venus des Balkans ou de plus loin pour un pays qui il y a quelques mois à peine votait pour la limitation de l’immigration!

Les “FENNECS” qui ont dignement représenté l’Algérie et ont fourni l’un des meilleurs matchs qu’on pu voir durant cette Coupe sont formés presque en totalité (21 sélectionnés sur 23) de joueurs nés en France, dont 8 ont déjà évolué en équipe de France Junior.

Selon le président de la Fédération algérienne, le choix de ces joueurs pour le maillot vert  relève de motifs de cœur : on veut bien le croire!

On retrouve le même phénomène dans beaucoup d’autres équipes nationales, même parfois de très grandes équipes, avec peut-être moins d’acuité.

La France et l’Angleterre sont touchées par le phénomène : si les français alignent  le sénégalais Patrice EVRA,  les anglais comptent dans leurs rangs  le jamaïcain Daniel STRURRIDGE, le ghanéen Danny WELBELCK

Avec l’Espagne, le cas de du brésilien devenu espagnol DIEGO COSTA est très caractéristique, ce joueur ayant joué pour son pays d’origine avant de renoncer devant notaire à la Selecaô pour jouer avec la Roja une fois naturalisé.

La Hollande, avec Brahim AFELLAY et la Belgique avec Marouane FELLIANI et  Nacer CHADLI n’échappent pas à cette tendance.

Il en est de même avec la grande équipe de la MANNSCHAFT qui ne fait aucun scrupule à aligner le turc Mesut OZIL, l’albanais Shkodran MUSTAFI ou le ghanéen Jérôme BOATENG, dont le demi-frère continue à défendre les couleurs des Blacks Stars africains présents dans la même compétition.

En Italie, il existe même le mot “oriundo” pour désigner un sportif, et très fréquemment un footballeur ou rugbyman sud-américain qui, ayant des origines italiennes, est revenu au pays pour y faire sa carrière. Si la Scuadra Azzura n’a pas fait appel pour le moment à ces enfants de la Diaspora footballistique, il ne faut pas oublier  l’argentin Mauro Camoranesi qui a porté plus de 5o fois le maillot “azzuro” dans les années 2000. Vu les piètres résultats des Italiens, il n’est pas exclus que la fédération ait de nouveau recours à ce genre de recrutement.

Ainsi la Coupe du Monde de la FIFA semble être devenue plus une coupe du monde d’équipes de moins en moins “nationales” : certains perlent d’équipes de mercenaires!

Contentons-nous du termes de “légions étrangères” parce que ces équipes se battent parfois avec beaucoup de courage et de dévouement : peu importe les motivations de uns et des autres, du moment que le spectacle est assuré!

Et que les meilleurs gagnent!

PS : Peut-être sommes-nous en train d’assiter au même phénomène qu’en cyclisme où, sur les différentes compétitions – le Giro italien, la Vuelta espagnole, le Tour français – la notion de “équipe nationale” a totalement disparu au profit de celle d’équipes “commerciales”.

Comme le disait notre ami Christophe dans un récent commentaire, allons-nous vers des matches ADIDAS-NIKE?  Ou peut-être HUNDAY-COCACOLA  ou pire MACDONALD-BUDWEISER?

Ce genre de pratique peut donner lieu à des dérapages mais qui ne sont sanctionnés que dans les cas de petites fédérations : on a vu ainsi la GUINEE EQUATORIALE privée de CAN2015 pour “naturalisation abusive” d’un malheureux joueur!


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