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conflit des intermittents du spectacle et art contemporain

Publié le 06 juillet 2014 par Lilioto

Le conflit des intermittents du spectacle renoue avec les enjeux sociétaux et la réelle place de la culture dans le champ politique et son imbrication dans son registre social. 

Le rapport entre les élus, les collectivités territoriales et les acteurs réels de la culture (les auteurs créateurs et les techniciens) en France n'est plus possible, c'est fini ! Dans tous les cas, dans le théâtre, la danse, l’art contemporain ou les arts plastiques, le cinéma d’auteur, la régression de notre liberté d’expression engendrée par la dégradation récursive des scènes alternatives face au monopole d’état et à la puissance financière des grandes structures privées ont transformé durablement nos conditions de travail ou nos conditions vitales nécessaires à la bonne marche de création artistique. Nous sommes de plus en plus exposés à l'esclavage culturel et au renoncement permanent face à des délits grossiers de favoritisme et des conflits d'intérêts au sein d'une culture financièrement cadenassée par ce monopole d'état manipulé par des élus et certains technocrates au service des leurs propres intérêts, il n'y a plus rien de démocratique. Les magouilles politiques au sein de la culture sont la marque culturelle permanente des partis politiques français qui ne représentent plus que de vieux arrières mondes décatis, des clans politico-affairistes englués dans les scandales qui ne règnent sur le pays et la culture que grâce à l'opacité de la gestion de l'argent public et aux privilèges claniques de leur caste. 

La majorité des citoyens ne se reconnaissent plus dans ces partis politiques qui flinguent systématiquement tout ce qui relève de l’expérience du sensible, de l'expérience du singulier, de l'expérience de l'esthétique, des champs alternatifs culturels ou artistiques. Ces partis ou clans politiques n'ont que mépris pour tous ceux qui ne partagent pas leurs "contre-valeurs", leurs reniements, leurs renoncements ou tout simplement leurs combines ou parfois leurs escroqueries dit l'artiste plasticien Lili-oto. 

Le mouvement des Intermittents du spectacle doit dépasser le cadre étroit et catégoriel de la nature de son conflit. Il est évident que c'est la culture et la créativité artistique contemporaine qui sont en danger depuis plusieurs décennies, et non pas uniquement le statut des intermittents du spectacle au pôle emploi. Nous sommes clairement en danger, nous artistes et notre créativité comme le reste de la population ; ouvriers, commerçants, techniciens, artisans, ingénieurs, professions libérales… C’est l’opacité financière et le refus du dialogue culturel qui sont les principales armes de nos adversaires comme la non représentation des artistes créateurs dans les pôles de décisions, la censure, le traité transatlantique et ses graves dangers pour la culture européenne, dangers pour le statut d’auteur, dangers pour le registre juridique de la propriété intellectuelle, dangers d’impuissance face à la surpuissance financière écrasante (industriels et financiers) des commanditaires, dangers de la paupérisation récurrente des auteurs créateurs dans l’art contemporain alors que les institutions d’art contemporain dépensent en centaines de millions d’euros par an, la situation scandaleuse des poètes, des petits théâtres, des petites associations artistiques, des musiques alternatives, etc…. C’est un pan entier et majoritaire de la création contemporaine non officielle (c’est-à-dire qui n’a pas l’aval des élus, des technocrates et des riches commanditaires) qui est menacé. C’est aussi sur le fond,  l’avilissement de la liberté d’expression, la déchéance de la liberté de création artistique (puisque les commissaires d’exposition exigent le statut d’auteur créateur, un scandale et une grave escroquerie!) et la déliquescence de notre propre liberté autonome de diffusion qui sont en jeu dans cette culture déstabilisée et fragilisée. Nous sommes exposés à la même rhétorique qui fleurissait pendant les années 20 et pendant la crise des années 30 dans la bouche du grand patronat et des prédateurs financiers qui ont éconduit l’Europe dans le fascisme. Il est évident que la disparition de ces trois libertés culturelles fondamentales : expression, création, diffusion sont programmées depuis trois ou quatre décennies par ces démolisseurs mondiaux de la finance et de l’industrie avec leurs technocrates conseillers à leurs bottes.

C’est la déshumanisation de notre société comme en 1929 qui est le fer de lance de tous ces destructeurs d’une humanité qui fait sens… vous dit l’artiste Lili-oto, et ne compter pas sur Aurélie Filippetti ministre de la culture pour soutenir la culture en France, les bourgeois et barons socialistes adhérents au Siècle à Paris comme Aurélie Filippetti sous l’ère Sarkozy ont été les meilleurs complices de cette pernicieuse globalisation ultra libérale qui assassine nos libertés et nous envoie tous dans la misère sociale. Depuis que François Hollande est au gouvernement, les français découvrent qu'il n'y avait pas d'opposition politique au parlement et au sénat face à Sarkozy ou à Chirac, mais un consensus mou et partagé autour des enjeux mondiaux de l'implantation du néo libéralisme comme unique vecteur économique.

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