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Qui s’oppose à l’"Energiewende" loi sur les énergies renouvelables et, surtout, pourquoi ?

Publié le 09 juillet 2014 par Blanchemanche
PAR OLIVIER
Une fois n’est pas coutume, l’article qui suit n’est pas de moi. Il s’agit d’une traduction (par ma pomme, ce n’est pas évident, holala, n’hésitez pas à me corriger s’oppose l’) d’un article d’une entrepreneuse autrichienne du solaire à propos d’Energiewende.s’oppose l’Pourquoi le publié-je ? Tout simplement, parce que, si j’ai souligné dans mon précédent article sur la transition allemande combien l’Energiewende reste plébiscité par les Allemands, malgré les paradoxes et les scandales, j’ai fait l’impasse sur l’intéressante réappropriation citoyenne de la question de la production énergétique.Cet état de fait n’est pas sans poser question ni causer des blocages forts, c’est ce que vous allez pouvoir lire ci-dessous…s’oppose l’

Le monde d’aujourd’hui est fossile !

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Part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie en 2011, source: Wikipedia, Photo: (c) energiefacetten / Jan Ulrich VolkertDans le débat plein d’émotion sur l’"Energiewende" et la «EEG» (loi sur les énergies renouvelables) en Allemagne, beaucoup ont tendance à oublier la situation actuelle de l’énergie en Allemagne, en Autriche et dans le monde en général. Tous ces systèmes d’énergie sont encore très dominé par les combustibles fossiles. Même si le pourcentage est "seulement" de 70% en Autriche, les énergies non renouvelables en Allemagne représentent encore une énorme part de 87,8% de la consommation d’énergie finale .Pardonnez-moi l’usage des chiffres de 2011, seule l’Allemagne maintient à jour la publication de ses productions énergétiques. Pour l’Union européenne, l’Autriche et le monde, cela semble être une tâche impossible. Des chiffres comparables sont particulièrement difficiles à trouver. La situation actuelle sera au-dessous ou au-dessus des chiffres mentionnés dans le graphique de quelques points, mais cela ne change pas le message essentiel qui est que le monde est encore très dépendant des combustibles fossiles en 2013.

L’énergie est le véritable centre du pouvoir dans le monde

Ce que beaucoup ne réalisent pas est que, en plus du secteur financier, le secteur de l’énergie siège aussi dans les couloirs du pouvoir. Dans de nombreux pays, les services publics sont les entreprises les plus rentables et très souvent la propriété ou au moins co-propriété de l’Etat.Voici juste un extrait de la valeur de marché des plus grandes compagnies d’électricité en mars 2012 (source :Statista).

EntreprisePaysValeur sur le marché

GDF SuezFrance58,3 milliards de dollars US

E.ONAllemagne49,1 milliards de dollars US

EDFFrance45,7 milliards de dollars US

EnelItalie35,4 milliards de dollars US

RWE GrouAllemagne29,9 milliards de dollars US

Duke EnergyUSA28,10 milliards de dollars US

CEZ GroupRépublique Tchèque23,3 milliards de dollars US

Si ces services publics était la seule propriété de l’État, l’argent retournerait d’une manière ou d’une autre dans la société. Mais ce n’est généralement pas le cas, il va plutôt dans les poches de cadres très bien payés des co-propriétaires privés.Je ne sais pas si vous connaissez l’aphorisme des politiques qui affirme n’agir que pour servir le public et non pour l’argent, car ils gagneraient beaucoup plus dans le secteur privé. J’ignore s’il y a que les autrichiens pour dire cela, mais j’ai toujours l’habitude de me demander de quel genre de travail du secteur privé ils parlent. Un membre du gouvernement officiel en Autriche gagne environ € 17 000 brut par mois, un salaire que les citoyens ordinaires qui travaillent dans le secteur privé ne peuvent que rêver. Avec un salaire mensuel de 5 000 € vous pouvez déjà vous considérer comme très bien payé.Eh bien, après quelques années dans le secteur de l’énergie, je pense que j’ai maintenant une vague idée de ce que ces hommes honorables ont en tête. Ils évoquent sans nul doute les très convoités échelons supérieurs des sociétés de la finance ou de l’énergie, où non seulement quelques «dérisoires» 17 000 € mensuels sont versés, mais aussi quelques millions en bonus. Il est très commun que d’anciens politiciens obtiennent de tels postes. L’exemple le plus connu est notre ancien Chancelier Wolfgang Schüssel, qui est maintenant au conseil d’administration de RWE.Il est clair que le monde politique et le secteur de l’énergie travaillent à l’unisson et que les bénéfices sont bien distribués. Mais voilà maintenant qu’arrivent ces misérables énergies renouvelables qui veulent rebattre les cartes.

Un jeu de puissances inégal ?

Il semble presque ridicule qu’avec un tel déséquilibre – tant en termes de parts que de ressources financières – on puisse imaginer un rapport de puissance équitable entre les systèmes d’énergies anciennes et nouvelles. Des personnes sur la scène de l’énergie depuis bien plus longtemps que moi, m’ont laissé entendre que les pionniers des énergies renouvelables étaient considérés comme des cinglés dont on se moquait. Les lois sur les énergies renouvelables (EEG) ne sont passées que parce que personne n’imaginait que cela puisse constituer une menace réelle sur le système en place. Maintenant qu’il devient clair que l’approvisionnement renouvelable à 100% n’est pas une utopie mais un objectif réaliste, les grands fournisseurs d’énergie s’inquiète que "La Grande Bouffe" n’arrive à échéance, et personne ne veut en assumer la responsabilité.

Destination finale : les énergies renouvelables

Nous en arrivons à une question fondamentale. Comment tout cette richesse sera redistribuée si ce n’est pas seulement quelques entreprises mais d’innombrables citoyens qui feront de l’argent ? Les bénéfices des Majors de l’énergie vont se réduire mais l’État souffrira aussi de percevoir moins de de taxes sur les ventes de pétrole, carburants ou gaz. C’est un problème sérieux, si l’on en croit les chiffres, non seulement pour l’État, mais aussi pour nous tous.Les pays membres du G7 perçoivent, chaque année, des taxes sur l’énergie d’un montant d’environ 700 milliards de dollars US. Dans un monde basé sur les énergies renouvelables – et donc le soleil – rien de ce qui va dans vos voitures ou qui chauffe vos logements ne peut être taxé (à part la biomasse).En 2011, l’Allemagne a récolté 40 milliards d’euros de taxes sur l’énergie. Le Trésor Public va essayer de garder cette source de revenus. Nos politiques continueront à manifester peu d’intérêt dans la transition tant qu’ils ne seront pas satisfaits par les impôts qui vont de pair avec la vente des installations de production d’énergies renouvelables. C’est une énorme somme d’argent, puisque l’énergie est payée 20 ans à l’avance. Le seul problème : si la centrale fonctionne dix ans de plus que prévu, le Trésor perd 10 années de vente d’énergie. Encore plus troublant : tout cet argent est distribué au hasard à beaucoup, beaucoup de constructeurs et d’exploitants d’installations, et pas seulement à quelques uns avec qui vous pourriez vous entendre pour vous réserver une place après votre votre vie politique … Bon d’accord, cette dernière phrase est peut-être un peu trop cynique, mais je tiens à insister sur les problèmes sociologiques et les difficultés inhérentes à la transition.

L’inégal pouvoir médiatique

L’argent gouverne le monde, il est donc peu surprenant que des agences de communication vivent très bien en œuvrant à expliquer que la transition énergétique est complètement absurde et ne marchera jamais. Ils ont déjà fait du très bon boulot, la preuve en est qu’il y a déjà beaucoup de gens qui croient réellement que c’est une tâche impossible. Soyez bien conscient que la force de frappe médiatique n’est pas la même entre les Majors des énergies fossiles et les acteurs des énergies renouvelables. Nourris pendant des années par le système en place, les adversaires d’Energiewende attaquent sans vergogne. Au lieu de travailler sur les solutions,Energiewende s’empêtre dans des scandales. Récemment, une nouvelle voix s’est élevée et a réellement une chance de se faire entendre au-delà des médias de masse. Je parle d’EnergieBlogger, dont j’ai contribué à la naissance. Cet article est, d’ailleurs, un produit de ce réseau. Il est apparu dans un numéro de Energiefacetten puis sur Ecoquent-Positions.com.PS: Cet article ne relève pas d’une théorie du complot de plus, il s’agit juste de mes observations faites au cours des années, étayées par quelques chiffres intéressants.

À propos de l’auteur

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Cornelia Daniel-Gruber est un entrepreneur autrichien, elle conseille les entreprises dans la mise en œuvre de systèmes solaires thermiques et photovoltaïques. C’est aussi une blogueuse engagée dans le domaine des énergies renouvelables, connue pour rendre simple et accessible la compréhension du monde complexe de l’énergie. L’article original a été publié le 16 août 2013, en allemand, sur Ecoquent-positions puis en anglais sur Power-to-the-people.net.

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