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Tour 2014 : Nibali sur la voie royale, les Français en embuscade

Publié le 16 juillet 2014 par Ptimek

Après les abandons de Chris Froome et Alberto Contador, et son début de Tour personnel très convaincant, Vincenzo Nibali apparaît en position de force pour ramener le maillot jaune à Paris. Que peut encore craindre l’Italien ? Que peuvent espérer les Français, présents en masse dans le Top 10 du classement général ? Tour d’horizon à l’heure où la 101e Grande Boucle entre dans sa deuxième moitié.

Et dire qu’il n’était censé, au départ, être que le troisième homme, le trouble-fête du duel attendu entre Christopher Froome et Alberto Contador… Au fil de dix premières étapes très animées, l’Italien Vincenzo Nibali a fini par devenir le grandissime favori du Tour de France 2014. D’abord en raison de ses propres prestations, qui l’ont vu conquérir le maillot jaune avec panache à Sheffield (2e étape), avant de le consolider dans la terrible étape des pavés (5e étape), puis le reconquérir, après la parenthèse Tony Gallopin, au terme d’un premier grand rendez-vous de montagne remporté en solitaire, à La Planche des Belles Filles (10e étape). Mais aussi en raison des abandons successifs des deux favoris annoncés, Froome (5e étape) et Contador (10e étape), tous les deux victimes de chutes.

La malchance, plus grand adversaire de Nibali

Voilà donc le Requin de Messine débarrassé de ses deux rivaux les plus coriaces sur le papier, et nanti d’une confortable avance de plus de deux minutes sur tous ses poursuivants. Surtout, Nibali a montré, sur les rampes vosgiennes où s’était révélé Froome en 2012, qu’il était réellement un cran au-dessus de la concurrence (ou du moins ce qu’il en reste) lorsque la route s’élève. Ainsi, si le plus gros des difficultés reste à venir dans cette Grande Boucle, avec deux étapes dans les Alpes, trois dans les Pyrénées et un exigeant contre-la-montre individuel de 54 km la veille de l’arrivée à Paris, le Sicilien est plus qu’idéalement lancé, à 29 ans, vers son premier succès dans le Tour, lui qui a déjà remporté le Giro (2013) et la Vuelta (2010).

Fort de son expérience des grands Tours et du sang froid impressionnant qu’il a montré depuis le début de l’épreuve, Nibali semble à l’abri d’une défaillance. Même si les impondérables de la Grande Boucle ne se résument pas à ça, seule une chute semble en réalité en mesure de l’empêcher de succéder à Marco Pantani, dernier Italien en jaune sur les Champs-Elysées, en 1998. La course a déjà réservé tellement de surprises jusqu’ici qu’une telle hypothèse n’est bien sûr pas à écarter, mais, parce qu’il n’y a quasiment aucun risque qu’il tombe dans la suffisance, Nibali a donc désormais comme plus grand adversaire la malchance.

Bardet, Pinot et Péraud peuvent rêver d’un podium

Si tout rentre enfin dans l’ordre dans ce Tour un peu fou, on devrait donc assister à une course aux places d’honneur dans la deuxième partie du programme. Dans cette optique, les mieux placés sont évidemment Richie Porte (2e à 2’23″ de Nibali) et Alejandro Valverde (3e à 2’47″). Bien entourés, l’Australien, devenu le leader de l’équipe Sky depuis le retrait de Froome,  et l’Espagnol, chef de file de la puissante formation Movistar, se sont pour l’instant montrés solides, sans plus. Leur marge sur leurs poursuivants, en termes de temps comme de jambes, est cependant ténue, et il n’est pas dit que le podium restera figé d’ici aux Champs-Elysées.

En embuscade, se tapissent en effet plusieurs  outsiders dangereux, dont la plupart sont français. Au matin de la 11e étape, ils sont ainsi quatre tricolores entre la quatrième et la huitième place. Si Tony Gallopin (5e à 3’12″) devrait logiquement, étant donné ses difficultés en haute montagne, rétrograder au classement dans les Alpes, Romain Bardet (4e à 3’01″), Thibaut Pinot (6e à 3’47″) et Jean-Christophe Péraud (8e à 3’57″) peuvent de leur côté se montrer ambitieux. Pour ces trois coureurs, le top 10 était l’objectif initial, mais les aléas de la course font qu’ils peuvent désormais viser plus haut, et pourquoi pas monter sur le podium à Paris, ce qu’aucun Français n’a réussi depuis Richard Virenque en 1997.

Encore en apprentissage, Bardet (23 ans) et Pinot (24 ans) se sont pour l’instant montré très prudents. Le premier, désormais porteur du maillot blanc de meilleur jeune, confiait d’ailleurs avoir des fourmis dans les jambes après la dernière étape vosgienne. « J’en ai un petit peu marre de suivre, a-t-il glissé dans L’Equipe, j’ai envie de passer à l’offensive dans les Alpes ». Pinot, de son côté, reste pour l’instant persuadé que « rester dans la roue de Nibali » est le meilleur moyen de garder sa place parmi les meilleurs. Coéquipier de Bardet au sein d’AG2R, l’une des meilleures équipes du peloton, Péraud a lui aussi un gros coup à jouer. A 37 ans, l’ancien vététiste réalise la meilleure saison de sa carrière sur route (débutée en 2010) et semble dans la forme de sa vie. Plus performant que ses deux jeunes compatriotes contre-la-montre, le Toulousain a les atouts pour faire mieux qu’en 2011 (9e à Paris). Dans le meilleur des cas, il pourrait même constituer avec Bardet un duo de franc-tireurs capable de dynamiter la course. A n’en pas douter, et malgré le double coup de semonce Froome-Contador, la suite de ce 101e Tour de France reste extrêmement alléchante…


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