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De Sarkozy à Valls: risque djihadistes et diversions politiques

Publié le 17 juillet 2014 par Juan

Bernard Cazeneuve : « Nous sommes face à un... par FranceInfo

Les attitudes changent, les hommes aussi, les majorités parfois. Mais il y a une constante dans l'action politique de cette dernière quinzaine d'année, la phobie de ceux qui nous gouvernent pour le danger islamiste.

La dernière lubie concerne les départs de (forcément) jeunes Français pour les divers fronts djihadistes, en particulier en Syrie et en Irak.

Notre ministre de d'intérieur, le pourtant calme et posé Bernard Cazeneuve, a présenté un projet de loi en Conseil des ministres le 9 juillet dernier. 


Il en a résumé ainsi la motivation:
"Tous ces jeunes qui partent, ont fréquenté la violence, une violence absolument épouvantable avec des tortures, des décapitations, des crucifixions (...) et qui reviennent après avoir été détruits par cette fréquentation de la violence barbare, représentent un risque pour notre pays. Ils sont préparés à commettre des actes d’une extrême violence partout en Europe et notamment dans notre pays lorsqu’ils sont ressortissants français. Il faut donc nous protéger".
1. Il est assez dans le cours des choses qu'un ministre de l'intérieur s'occupe de telles affaires. le terrorisme islamiste est une réalité, la menace existe. L'embrasement du (si) Proche Orient a commencé. Cela fait partie des missions de la Place Beauvau que de s'atteler aux départs pour le Djihad de quelques centaines de Français.
2. Le phénomène est marginal. De l'aveu même du gouvernement, on parle de quelques centaines de personnes concernées, moins d'un millier.  Pourtant, le gouvernement dramatise, évoquant un "défi sans précédent".
3. Pire, le gouvernement cède à la boulimie législative que l'opposition dénonçait hier quand Nicolas Sarkozy était ministre de l'intérieur puis Président de la République. Après les Loppsi I et II, et la douzaine d'autres textes sécuritaires votées ou prononcés en une décennie de diversion sarkozyste, il s'en est trouvé au sommet de l'équipe hollandaise pour croire qu'il manquait encore un texte...  Il y eut une loi en décembre 2012, puis un "plan de lutte contre la radicalisation violente et les filières terroristes" en avril 2014, qui débouche notamment sur cette nouvelle loi.
"Si l'arsenal juridique français, renforcé par la loi du 21 décembre 2012, permet de lutter contre les actes de terrorisme de façon à la fois efficace et respectueuse de l’Etat de droit, les événements récents ont montré que la législation doit être adaptée pour prendre en compte des évolutions inquiétantes, qui concernent la nature des actes et le comportement des auteurs."
4. La nouvelle loi réduit les libertés publiques, notamment la libre-circulation des ... citoyens français eux-mêmes. Elle créé en effet une "interdiction administrative de sortie du territoire". Cette dernière sera "limitée dans le temps", et "édictée sous le contrôle du juge". La procédure sera-t-elle contradictoire ? Pour renforcer "la répression de l’apologie du terrorisme et de la provocation à des actes de terrorisme", le projet de loi autorise "le blocage administratif de sites internet faisant l’apologie du terrorisme ou y provoquant". On croyait que l'ineffable Loppsi l'autorisait déjà...
5. Enfin, le texte comprend pénalisera "les actes préparatoires aux crimes terroristes" (sommes-nous dans Minority Report ?) , "même s’il s’agit d’une entreprise individuelle". Fallait-il comprendre que les autorités françaises ne pouvaient s'attaquer qu'à des terroristes agissant en mode collectif ?

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