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Edge of tomorrow

Publié le 19 juillet 2014 par Olivier Walmacq

Un soldat enrolé de force se retrouve dans une faille temporelle où il revit sans cesse le même jour, à savoir la raclée du débarquement normand face à des extraterrestres... 

Edge Of Tomorrow : Affiche

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Tom Cruise a beau être un modèle de beauté, il a souvent cassé son image trop lisse que le public lui .repproche souvent. Dans Magnolia de Paul Thomas Anderson, il apparaissait comme un gourou pervers et machiste aux cheveux sales. Dans Entretien avec un vampire de Neil Jordan, il était une pure pourriture allant jusqu'à mordre une gamine afin de la faire vivre éternellement. Dans Tropic Thunder de Ben Stiller, il incarnait un producteur type Harvey Weinstein à la fois exécrable et terriblement jouissif. Même dans des films où il apparaît comme la star, l'acteur peut se montrer sous un jour différent comme chez Steven Spielberg (un flic s'étant enfermé dans son travail après la disparition de son fils dans Minority Report, un ouvrier divorcé doublé d'un père raté dans La guerre des mondes) ou Stanley Kubrick (un homme à la femme désirable mais qui doute de ses capacités à l'aimer et plus si affinités dans Eyes Wide Shut). Il continue de prouver cela avec Edge of tomorrow de Doug Liman. Dès les premières secondes, on le voit en train de baratinner de show en show, de chaîne de télé et chaîne de télé sur la réussite probable des armures de guerre créées pour le conflit alien sur Terre. Il apparaît également comme un gradé de par son costume. Sauf que le couperet tombe assez vite: il n'est qu'un coco fait pour la communication, un lobbyste comme on peut le dire au même titre que l'était Aaron Eckhart pour les compagnies de tabac dans Thank you for smoking de Jason Reitman. 

Edge Of Tomorrow : Photo Tom Cruise

Alors quand on lui annonce qu'il va aller au front de gré ou de force afin de montrer que ce soldat médiatique en a dans le ventre, il est plutôt sceptique, d'ailleurs il se défile mais ses supérieurs ont tout préparé pour le garder et limite s'en débarasser. Le portrait qui nous est présenté est largement pessimiste: ce type n'a rien d'un gradé et encore moins d'un militaire. Il a beau avoir de la bouteille il est moins expérimenté que la plupart des jeunots présents dans son escouade G. C'est tout le paradoxe de cet homme: il vend la guerre mais ne va pas au front car il n'en est pas capable. Sans compter que plus il va faire la guerre, plus il sera expérimenté mais pour se faire comprendre, il a intérêt à être convaincant. Dit comme cela on peut voir Edge of tomorrow comme très pessimiste. Pourtant, le film a un humour morbide décapant n'hésitant pas à mettre Tom Cruise en parfait tocard baratineur et beuglant à qui veut l'entendre "comment on enlève la sécurité?!". Evidemment, le film devient de plus en plus sérieux au fur et à mesure qu'il gagne en enjeux, mais il garde toujours son humour de manière jouissive. Ainsi, on s'amuse énormément à compter le nombre de morts (trente à l'oeil nu), mais Liman a l'ironie de jouer des ellipses temporelles à deux moments (le passage dans la maison et celui dans le bureau de Brendan Gleeson), engendrant ainsi le doute chez le spectateur qui ne sait alors plus où en est le compte. C'est terriblement bête mais cela fonctionne, d'autant que le montage s'avère habile.

Edge Of Tomorrow : Photo Tom Cruise

Les plans ne sont quasiment jamais les mêmes, il y a toujours une modification et surtout les morts ou tout du moins les situations les amenant sont souvent jouissives. Ma préférée est peut être celle du camion qui PG-13 oblige est résumée par un arrêt en dessous de la voiture et d'un plan avec Cruise avec son packtage comme quand il arrive! Une manière efficace comme en trouve beaucoup et notamment lors d'un montage de différentes morts alignées histoire de montrer la difficulté conséquente de cette bataille. D'ailleurs, Emily Blunt se fait un plaisir pour le dézinguer plus d'une fois au cours du film, déclenchant souvent de beaux fous rires. Un peu comme dans un jeu-vidéo quand vous perdez, vous revenez souvent au début d'une action ou au début du niveau. Dans Edge of tomorrow, ce point de vue est totalement assumé et n'est curieusement pas répétitif car justement le montage passe très bien la pillule. D'autant que le réalisateur peut compter sur son duo d'acteurs principaux. Tom Cruise est impeccable comme souvent, jouant une fois de plus l'autodérision avec un héros qui n'en est pas un. Emily Blunt est convaincante en femme d'action, confirmant que l'on peut être l'héroïne d'un gros film et ne pas passer pour la potiche de service (c'est les femmes qui vont adorer). On se délecte de quelques seconds-rôles par ci, par là comme Bill Paxton, jubilatoire dans son discours sur les militaires. On regrettera toutefois la fin quelque peu foireuse, tout du moins pas forcément logique et surtout une chanson de John Newman qui est complètement hors-sujet et qui a probablement été prise parce qu'il y avait les mots "now" et "again", en rapport avec le temps et la répétition. Ne cherchez pas plus loin le placement de cette chanson juste après le visage ébahi de Tom Cruise! Comme quoi en ce moment dans les blockbusters il vaut mieux éviter les chansons en générique de fin, cela évite de gros ratés musicaux (remember The Amazing Spider-man 2).

Edge Of Tomorrow : Photo

Doug Liman signe son meilleur film depuis La mémoire dans la peau avec ce divertissant film de guerre science-fictionel. Une éternité donc.

Note: 16/20


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