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Le Bruit des autres, Amy Grace Loyd

Publié le 21 juillet 2014 par Antigone

lebruitdesautres

 "La nuit dernière, elle a tapé sur le plancher de sa chambre, au-dessus de la mienne, du moins je crois. Un-deux-trois, une pause, puis encore un-deux-trois. Ai-je tout inventé, dans un demi-sommeil ? Avec un manche à balai, j'ai répondu. Oui, j'étais là. J'étais là."

Celia maîtrise tout depuis la mort de son mari, même son chagrin, qu'elle a enfermé hermétiquement avec leur livre préféré dans un sachet en plastique. La vie n'a pas de prise sur elle. Propriétaire d'un immeuble dans Brooklyn, elle tient fermement à ce que chaque locataire respecte l'intimité de ses voisins. Alors lorsque George lui propose une sous-locataire, tandis qu'il partira quelques temps en voyage en Europe, Hope, Celia est contrariée. Elle a à coeur de choisir scrupuleusement les personnes qui entrent dans ses appartements. Finalement, fascinée et attachée par les choix audacieux et douloureux de cette jeune divorcée qui bouleverse l'immeuble par ses cris et ses épanchements, Celia tangue...

Voici le troisième et sans doute le dernier titre que je lis sur le thème des immeubles [après L'immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes et Je ferai de toi un homme heureux]. Ici, ce qui m'a assez vite étonnée est l'exploration sans tabou du deuil et de la perte. Celia et Hope ont cela en commun, elles ont perdu toutes les deux l'homme qu'elles aimaient et elles n'imaginent pas vivre sans lui. Mais Celia a pris de l'avance et elle reconnaît chez Hope les signes évidents d'une auto-destruction annoncée. Alors, elle surveille, elle se met en danger pour quelqu'un d'autre qu'elle, et finit par s'ouvrir. C'est ce qui m'a le plus plu dans ce titre, l'éveil de Celia... et j'ai été surprise - je l'avoue - par la volupté qui se dégageait de ces pages. Pour autant, je regrette peut-être un peu la fin que Amy Grace Loyd a choisi, presque trop belle, quoique réconfortante. Je crois que les fins à la mode Asterix et Obelix (assez courantes au cinéma, le sanglier en moins) m'agacent un peu (peut-être parce que cela arrive si peu dans la vraie vie ?!)... Cela dit je vous recommande tout de même ce premier roman qui a le mérite d'accrocher son lecteur, et que Richard Russo vous conseille très chaudement en quatrième de couverture (belle référence).

Editions Stock - 20€ - Mars 2014

Les lectures, très enthousiastes, de Clara et Cathulu ! Je suis moins séduite que vous, les filles.


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