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A Vyssotski : Status Quo, In the Army Now

Publié le 24 juillet 2014 par Danymasson

Extrait du roman chronique inachevé... 

Vodka,  Neva et Perestroïka

1987, Bruxelles, Leningrad. Juin l’absence de nuit, le jour qui n’en finit pas. La Neva  dans le Golf de Finlande et qui finit sa course et qui se jette à flots perdus, comme un plongeur fou qu’on attend plus, dans la Baltique.

Le Musée de l’Ermitage, Inga ses yeux bleus, Tolstoï, Dostoïevki. Et la musique qui donne une ambiance teintée d’irréel.

Perestroïka, Gorbatchev, Vyssotski, ses poèmes chantés, ses poèmes de révoltes. « Révoltes » avec un s, parce qu’il ne s’agissait pas d’une simple révolte contre le système, mais d’une révolte plus globale, plus encrée dans la population, dans son nationalisme sentimentaliste, révoltes contre les énergies négatives.

Sa poésie longtemps cachée qui se vendait par centaines de milliers d’exemplaires, CDs chantés, livres, pamphlets, sous le manteau. Des mots Cachés et célèbres. Et lui, si visible sur les écrans de cinéma, souvent dans des rôles de méchants à la mine patibulaire, mais si adulé, si aimé. 

Vlada parlait des gens, de leur vécu. Il écrivait de cœur à cœurs. Il aimait jouer les méchants, lui le « Petit Prince des sans voix».  Le Tzar des libertés.

Star, Tzar,  rîmes avec Vyssotski. Aurélien préfère tout de même Tsar. Star est un

vocable tellement édulcoré  et galvaudé. Vlada c’est du rock, c’est un roc.

Son refus de l’arbitraire, son refus de se corrompre, de corrompre les siens. Il n’a rien renié, rien quitté. Il a juste résisté. Résisté aux sirènes d’Hollywood, aux appels de l’argent.

Marina Vlady, ses pommettes d’ange, ses yeux qui nous emportaient dans les chants slaves et tziganes. Et l’écho de la musique…

Sur le bateau :

   oh oh tu fais partie de l’armée maintenant, oh oh … 

   tu sera le héro pour le voisin 

   oh oh…In the army now… 

La chanson et la musique de Status Quo sort des enceintes du bateau mouche qui fait le trajet des longues nuits blanches du mois de juin sur la Neva.

Un vent de liberté dans les cheveux et dans tes yeux, une nuit de juin sur la Neva et cet accent qui chante. « Ia nié panimayou”. « Hraracho » (prononcez Karacho). « Spaciba ». « Spaciba ».

Et Pouchkine en français aimais tu dire.

   Ecoute et lis Pouchkine en Français.

   Je t’écoute …

   Ferme les yeux, ne pense à rien, prend l’air qui vient de la Baltique, laisse toi aller.

Et ta voix chantante, de ton accent slave, tu murmures  tout en mélodie, les vers de Pouchkine…

Je t'aime, chef-d'œuvre de Pierre


J'aime cette grâce sévère,


Le cours puissant de la Neva,

Le granit qui borde sa rive,


Près des canaux les entrelacs 
des grilles,

et les nuits pensives,


Leur ombre claire, leur éclat.

 

Au revoir la Neva. Adieu Leningrad. Saint – Petersburg n’est déjà plus si lointaine et attend son retour. Aurélien ne le saura que bien plus tard. L’histoire suit son cours, trébuchante, rebondissante, quelquefois imprévisible, quelquefois moins. Mais toujours en mouvement. L’histoire.  

Aurélien s’en va vers le Sud. Vers une autre ville. Les yeux bleus lui manquent. Elle restera gravée à jamais sans sa mémoire.

A Kiev, plus au sud, plus loin durant le périple. Aurélien sera interviewé par des médias après son échange de points de vues de l’histoire, avec le guide du Musée Lénine.

Les Soviétiques posent des questions alors que ses compagnons de voyage l’ont excommunié, rejeté. Ce n’est pas la première fois. Il n’est plus de la famille depuis Gdansk.

L’affaire du Musée Lénine :

Visite du Musée. Un guide d’une trentaine d’années. Tableaux, photos, articles, livres et traités historiques.

Arrêt sur tableau. Le sujet Lénine en 1919 avec ses collaborateurs de l’époque. Mise en scène presque comme la Cène de Jésus et ses apôtres. Dans la Cène, il se peut que manque Marie Madeleine, sur le tableau en face duquel ils sont stationnés. C’est certain, un personnage est absent. Trotsky.

   ­il manque quelqu’un. Trotsky,

   Non ?

Blasphème !

Le nom à ne pas prononcer. Même en cette période. Le débat fut clos par le guide après quinze minutes, durant lesquelles Aurélien n’est ni prêt à céder, et ne cédera pas de terrain sur une valeur pour lui incontournable. L’histoire.

C’est comme s’il s’entendait dire que la Shoah n’avait pas existé, que John Reed n’a pas écrit « Dix jours qui ébranlèrent le monde ». Inadmissible.

Le guide lui dit

    Ici Monsieur vous êtes au Musée Lénine et pas au Musée Trotsky .

Fin du parcours quelques peux agitée devant un autre tableau. Fin du parcours. Et avant qu’Aurélien n’ouvre la bouche, le guide s’adresse à ses auditeurs,

   et ici non plus vous ne verrez pas Trotsky.

Derrière Aurélien et le groupe, derrière des vitres, il y a des photos et un tableau de Vladimir Vyssotski qui à l’air de faire un clin d’œil amusé à Aurélien. Vladimir. En cage.

Gost on the wall ©DanyMasson

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