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La Planète des Singes : l’affrontement

Par Evilredfielduniverse

Ce n’était pas forcément un pari gagné de remettre à jour une saga à la fois aussi culte et ringarde que la Planète des Singes avec Charlton Heston par un Hollywood à la source de plus en plus tarie de l’entertainment. Je ne parlerais pas de la tentative complètement ratée de 2001 qui ouvrit tout de même quelques portes concernant la vision des singes notamment. Aujourd’hui, grâce à la motion capture et un casting, Andy Serkis en tête, qui a fait un travail incroyable pour se déplacer et se mouvoir comme un singe, l’animation est absolument époustouflante. Dès la première image (que l’on voit dans la bande-annonce) de César, peinture de guerre sur le visage, bras levé dans son arbre, la pluie tombant sur ses poils qui bougent sous le poids des gouttes, le visage luisant, on réalise tout de suite que l’animation va atteindre un niveau rarement égalé. Et c’est le cas, tout le long du film, on ne peut être qu’impressionné par la perfection (quasi) atteinte. Contrairement aux premiers films qui mettaient en scène des hommes déguisés en singes mais habillés en homme, sans aucun effort de ressemblance avec eux ; à la version de Tim Burton dans laquelle les acteurs déguisés en singes se déplaçaient comme eux ; dans cette nouvelle saga, nous avons affaire à de « vrais » singes.

 

la planete des singes l affrontement dawn of the planet of the apes 30 07 2014 2 g [CINÉMA] Notre critique de La Planète des Singes : laffrontement

J’ouvrirai sur une parenthèse en parlant du titre français, banalement intitulé La planète de singes : l’affrontement, tandis qu’en anglais Dawn of the planet of the apes se traduirait par L’aube de la planète des singes, qui, en plus d’être plus saillant, en dit plus long sur l’histoire. Le titre français limite le film à un seul aspect. Tout ça pour dire que parfois, ceux qui valident les titres VO-français devraient être virés. Parenthèse refermée.

 

dawn of the planet of the apes pics 7 [CINÉMA] Notre critique de La Planète des Singes : laffrontement

Contrairement au premier épisode où l’on voyait principalement César et son « père » Will Rodman, L’affrontement, à l’inverse, est beaucoup plus axé sur les singes. Ils vivent à présent en autarcie dans la forêt aux abords de San Francisco depuis leur fuite à la fin du premier. Mais l’histoire se déroule 10 ans après et l’humanité a été décimée par le virus qui servait à prévenir de la maladie d’Alzheimer. Exit donc James Franco, Jonathan Lithgow ou autre Frida Pinto. Bonjour Gary Oldman, Jason Clarke (que l’on a pu voir notamment dans Zero Dark Thirty) et Keri Russell (les trentenaires se souviendront d’elle pour son rôle dans la série Felicity). Peu d’acteur vraiment connu du grand public donc mais qui permet de se focaliser sur des singes en images de synthèse. Car finalement l’histoire est beaucoup plus axée sur eux que sur les humains.

Alors oui, certains ont pu dire que les singes étaient une métaphore de l’homme et qu’ils répètent perpétuellement les mêmes erreurs. Le film, à mon sens, va un peu plus loin. Les hommes vivent retranchés dans une colonie basée derrière des murs dans une ancienne gare. Ils ont rebâti un semblant de vie normale mais n’ont plus d’électricité. Ils sont aux abois et se comportent, face à la menace, comme des bêtes traquées. Les singes, eux, vivent tranquillement dans leur forêt. Ils ont su parfaitement s’adapter à leur environnement et il y a même une école. Ils sont finalement plus humain que jamais. Tout va bien dans le meilleur des mondes. Jusqu’à une rencontre fortuite entre singes et humains. La réunion ne va pas très bien se passer et les vieilles blessures vont refaire surface. Les singes veulent se venger du mal qui leur a été fait dans les laboratoires, ceux que Koba résumera à César en lui montrant chacune de ses blessures. Koba est le bras droit de César, mais aussi le plus belliqueux. Il veut la guerre, César la paix. Koba fera tout pour qu’il en soit ainsi.

la planete des singes l affrontement photo 53456d6d73e2b [CINÉMA] Notre critique de La Planète des Singes : laffrontement

De l’autre côté, chez les humains, le gentil Malcom tente de maintenir une paix fragile mais c’est sans compter sur la bêtise et la peur de Dreyfus, sorte de gouverneur improvisé de la colonie. César et Malcom vont devoir s’allier mais César ne fait pas confiance facilement aux humains, bien que Koba lui reproche de les aimer plus que les singes. Ca lui vaudra une bonne paire de baffes.

Le film a quelque chose d’amusant aussi car César doit faire face à de multiples problèmes d’humains : sa femme enceinte, sa relation avec son autre fils, les responsabilités de chef, les humains… Bref, ça n’est pas de tout repos pour lui.

Les humains et les singes ne se comprennent pas, ils n’arrivent pas à communiquer et leur seule réaction en est la guerre. Que l’on soit humain, singe ou autre, toute société nouvelle, malgré les efforts, répétera toujours les mêmes erreurs. Il y aura toujours un fruit pourri dans l’arbre qui contaminera tous les autres. C’est le triste constat que fera César à Malcom avant de partir et de coller son front sur le sien, une des plus belles images du film. Un homme et un singe ont fait la paix mais pourtant leur deux peuple devront partir en guerre, c’est inéluctable. On peut résonner une personne à la fois, mais pas un peuple tout entier. Les singes, dans leur volonté de ne pas être comme les hommes et de se venger, vont être fourbes, manipulateurs, jaloux, envieux, assassins, apeurés, violents, bref, humain. Finalement c’est une vision assez pessimiste qui nous est montrée car sans espoir. Malgré la plus grande et la meilleure volonté, nous échouerons toujours et quand on voit les différents conflits actuels dans le monde, quand on regarde les JT ou qu’on ouvre son journal, on ne peut faire que le même constat. Il sera toujours plus facile d’éradiquer l’inconnu que de l’apprivoiser.

Un film certes hollywoodien dans son ampleur et sa mise en scène (Matt Reeves aux commandes à qui l’ont doit le génial Cloverfield) mais à l’aspect bien sombre. Le film se termine comme le début (t’inquiète c’est pas un spoil), sorte de perpétuel recommencement de la guerre, seul moyen de communiquer. Alors oui les singes ont des mitraillettes et montent à cheval, oui ils parlent et ça fait rire certaines personnes dans la salle mais n’oublions pas que c’est la planète des singes et que bientôt, il n’y aura plus que ça sur Terre !

La planète des singes : l’affrontement est un grand film hollywoodien, intelligent, aux effets spéciaux absolument époustouflants et pour une fois, la 3D ne se ressent pas (en tout cas d’habitude j’ai mal à la tête ou je sens que mes yeux ont du mal à s’adapter mais là je vous raconte ma vie alors je referme la ) Quand Hollywood fait des remakes, suites, prequels, reboots, comme celui-ci, je dis oui. 


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