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Interview … Zimmer

Publié le 29 juillet 2014 par Dealerdemusique

        Zimmer c’est l’opposé même de ces DJs qui explosent subitement et on ne sait pas pourquoi. Baptiste (de son nom) a au contraire longtemps préparé le succès qu’il commence à connaitre aujourd’hui. A coup de mixtapes, de remixs et de compos personnelles depuis 3 ans, Zimmer s’est fait une place au soleil sans jamais quitter son « Horizontal disco ». Vous avez pu entendre récemment Sensify Me ou son remix de Don’t Wanna Dance de MØ. Sa disco house, sensuelle et entraînante, nous paraissais parfaite pour célébrer l’été, c’est pourquoi nous avons voulu lui poser quelques questions !

 

DDM: Pourrais-tu te présenter rapidement ?

Zimmer: Je m’appelle Baptiste, je vis à Paris et je fais de la musique sous le nom de Zimmer.

Comment en es-tu venu à faire de la musique ta vie ?

Pour être honnête, je n’ai jamais imaginé pouvoir vivre de ma musique. C’était simplement un hobby en parallèle de mes études de design. Je ne me suis jamais donné d’objectif, j’ai juste essayé de toujours avancer tant que je prenais du plaisir. Mon premier single chez Discotexas en 2011 a eu un petit buzz et m’a mis dans le circuit. Ensuite les dates  et les releases se sont enchainées crescendo jusqu’à ce que ça devienne mon métier. Par rapport à d’autres artistes qui connaissent un succès fulgurant, ça a été un processus très naturel et progressif.

Comment définirais-tu ta musique ?

Tropical, feel-good, house, disco, dreamy et catchy.

Quel est ton processus de création ?

Je commence toujours par la mélodie et les chords. Lorsque j’ai une boucle qui me plait, je l’arrange pour en faire un morceau. Je travaille essentiellement sur un laptop avec Ableton, un clavier midi et des synthés virtuels. Ça me permet de faire de la musique n’importe où, ce qui est indispensable parce que je suis beaucoup sur la route. Par exemple j’ai écris Galapagos dans l’aéroport de Mexico City ou encore mon remix de MO à Miami. En revanche pour terminer les morceaux j’ai besoin d’être chez moi, dans mon studio.

Comment est-tu entré dans ton label, Roche Musique ?

Cézaire et Kartell sont des copains depuis plusieurs années. On a toujours eu la volonté mutuelle de faire quelque chose ensemble, il fallait juste trouver la bonne opportunité. Après 2 ans chez les portugais de Discotexas j’avais envie d’être sur un label parisien. Le timing collait bien pour eux aussi et du coup on a sorti Sensify Me en Juin dernier. (Ndlr : Roche Musique sera au Social Club le samedi 2 Août)

Qu’est ce que ton label t’apporte ? Une aide créative ? Logistique ? Un accompagnement ?

Roche Musique c’est avant tout une bande de potes. On est tous plus ou moins au même stade de développement, du coup on est confrontés aux mêmes problèmes. Chacun a des talents différents et complémentaires. Par exemple je demande souvent des conseils côté production, et j’en transmets côté DJ set et promo. Au fond on est un peu comme des camarades de classe, certains sont forts en maths, d’autres en philo, mais tout le monde révise ensemble.

Quelles sont tes relations avec Savoir-Faire ?

Je suis en management et booking chez eux depuis l’automne dernier. Ils m’aident à professionnaliser mon activité musicale, et m’ouvrent beaucoup de portes, autant sur le live que la production. Quand on connaît les coulisses de l’industrie musicale, on se rend compte qu’une structure comme Savoir Faire est indispensable pour passer au next level. Ils ont une vraie stratégie de développement sur le long terme. Quand je vois ce qu’ils ont pu faire avec Gesaffelstein ou Brodinski, je me dis que je suis entre de bonnes mains.

Ça fait 3 ans que tous les mois tu réalise un mix. C’est une manière de t’amuser ? de garder un lien avec ton public ? De te faire connaitre ?

A la base je fais des mixes mensuels parce que je cherche beaucoup de musique tout les mois, et que j’ai envie de la partager. J’adore ce rôle de taste maker. Dans la culture DJ, et les charts mixs mensuels ont un rôle important. J’ai essayé de modifier ce concept en proposant un objet artistique complet, avec un artwork, un titre et du coup un concept spécifique à chaque mix. Mes tapes sont construites comme un roman, avec une intro, des péripéties et une conclusion. C’est un challenge de faire ça tous les mois avec quasiment que des nouveautés et des exclus. Donc oui je le fais parce que ça m’amuse, et aussi comme tu le dis parce que ça créé un lien fort avec mon public. Quand des personnes viennent me voir après les shows, ils me parlent quasi systématiquement des “Zimmer Tapes”. Il y a une attente tous les mois. Certains m’ont dit que mes mixtapes devenaient le soundtrack de leur vie. Quand j’entends ça, je me dis que la mission est accomplie.

Que penses tu de la scène parisienne (et française) actuelle ?

C’est une bonne période pour la scène parisienne. Beaucoup de jeunes artistes émergent, les soirées sont pleines, de nouveaux festivals apparaissent. On sent un vrai engouement pour la musique électronique côté public. En revanche ce que je regrette c’est que cette scène est assez divisée. Teki Latex a d’ailleurs écrit un article très intéressant sur le sujet (le lien de l’article) : en somme la scène est divisée en deux, les puristes de la House et de la Techno comme à la Concrete, et la scène plus « pop », dans la lignée French touch 2.0, Ed Banger et Social Club. Comme Teki le dit très justement, ces 2 scènes s’ignorent royalement. Je regrette aussi que les plus anciens de la scène aient du mal à prendre en compte la nouvelle génération. Je pense que c’est beaucoup dû à une question de légitimité. Celle de ma génération est plutôt basée sur internet, Soundcloud et YouTube, alors que les plus anciens sont dans un dogme plus classique basé sur le poids des labels. Mais en réalité, je ne suis même pas sûr que la notion de scène géographique ait encore beaucoup de sens avec internet. Les scènes sont mondiales et basées sur les affinités musicales.

Une anecdote de live ?

C’était une pool party à Los Angeles en Juin dernier. La fête promettait d’être incroyable, sur le rooftop d’un hôtel à West Hollywood, avec une vue panoramique sur LA, 800 personnes attendues, et un paquet de copains dans le coin à ce moment. On arrive à l’hôtel, tout semble parfait, sauf  qu’on n’entend pas de musique. Et là je me rends compte que le DJ est déjà à fond : il n’y avait pas de sound système, tout juste les enceintes intégrées de l’hôtel et un minuscule retour. Rien qu’avec les discussions des gens on n’entendait rien. Grosse frustration pour le public et pour moi. Du coup je joue en back to back avec un copain pour faire passer le temps plus vite. A la fin de mon set, il me reste encore quelques disques à jouer, je coupe le retour quelques secondes. Et là je me rends compte que la musique qui est diffusée n’est pas la mienne ! L’hôtel m’avait coupé sans même me prévenir. J’étais vert de rage. Heureusement le reste de la soirée a été assez incroyable.

En septembre tu vas entamer ta première tournée américaine ! Des appréhensions ? Excité ?

En fait c’est ma cinquième tournée US ;) (Ndlr: Je me suis trompé, ça arrive à tout le monde…) En ce moment j’y vais tous les 3 mois. Comme j’ai été assimilé assez tôt dans ma carrière à la scène Nu Disco US avec des artistes comme Moon Boots ou Goldroom j’ai la chance d’avoir un bon following là-bas.  Je suis toujours excité de jouer en Amérique. C’est très différent de l’Europe, les DJ sets sont plus courts mais le public est bouillant et moins difficile. Les États-Unis c’est aussi mon deuxième pays puisque j’y ai passé une partie de mon enfance. A chaque fois je retrouve mes repères, c’est plaisant. D’ailleurs je pense aller vivre quelques mois à Los Angeles cet hiver.

« Zimmer » (chambre en allemand) et « horizontal disco » dans ta description, on dirait que tu veux faire de la musique pour deux haha  je me trompe ?

Ça fait partie de mes inspirations ;)

Qu’est ce que tu écoutes en ce moment ?

La discographie de Lucio Battisti et beaucoup de musique club pour avoir de nouvelles choses à jouer en DJ set. Je viens notamment de découvrir pas mal de classiques House que je n’avais pas comme Into Orbit de Future Four.

Quels sont tes futurs projets ?

Je passe beaucoup de temps en studio pour préparer mes prochains singles. L’objectif est de sortir au moins 2 singles ou un EP dans la deuxième partie de 2014, ainsi qu’un ou deux remixes. J’ai aussi envie de plus de collaborations, en particulier sur les voix.  On a plusieurs pistes. A plus long terme je commence à penser écrire un album, mais plutôt pour 2016. Niveau DJ sets la rentrée est chargée avec les US, le Canada, le Liban et l’Asie dans la foulée. On commence à regarder aussi vers l’Australie et l’Amérique du sud, et les gros festivals pour 2015. J’adore être sur la route et tourner. Partager la musique est mon plus grand plaisir.

Un dernier mot pour la fin ?

Profitez de l’été, c’est la meilleure période de l’année.

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Nous rappelons que Zimmer mixera avec son label, Roche Musique, au Social Club le samedi 2 Août (Event) et le 23 Août au Wanderlust.

Camiel E.


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