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Making OFF

Publié le 31 juillet 2014 par Olivier Walmacq

making off

genre: horreur, gore, trash (interdit aux - 18 ans)
année: 2012
durée: 1h20

l'histoire: Cédric Dupuis, rêvant de célébrité, décide de réaliser le plus grand film d'horreur de tous les temps avec ses amis, mais découvrant à ses dépends les joies d'un tournage et d'une équipe non professionnelle, il va dans un excès de colère tuer quelqu'un. Suite à ce meurtre, il se rend rapidement compte que désormais il n'a plus d'autre solution que de réaliser son propre documentaire.  

la critique d'Alice In Oliver:

Le cinéma français et le genre horrifique... On ne peut pas vraiment dire que cela soit une grande histoire d'amour ! D'ailleurs, le dernier grand film d'horreur français date de 2009 et se nomme Martyrs de Pascal Laugier. Depuis, c'est le désert ou presque même si certains réalisateurs ont tenté plusieurs incursions dans le genre horrifique. Mais que ce soit Vertige, le nullissime Humains, Frontière(s) ou encore Ils, aucun de ces films n'a vraiment convaincu.
Certaines de ses productions ont même sombré (involontairement) dans le nanar.

De ce fait, le cinéma français s'est peu à peu désintéressé de l'épouvante, des zombies ou autres monstres de pacotille. Pourtant, certains réalisateurs s'obstinent. C'est par exemple le cas d'Olivier Bureau avec Making OFF, sorti en 2012. Autant dire que l'on attendait pas grand chose de ce nouveau long-métrage horrifique pour toutes les raisons évoquées dans le premier paragraphe de la chronique. Ensuite, il faut bien reconnaître que personne n'a évoqué le cas de Making OFF et que le film n'a pas vraiment été suivi par les médias ou les journeaux.
Qu'à cela ne tienne, Making OFF est tout simplement le meilleur film d'horreur français depuis... le fameux Martyrs (que j'ai déjà cité) !

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Visiblement, Olivier Bureau possède de solides références. Certes, comme je l'ai déjà souligné, Making OFF est un film d'horreur français. Pourtant, au niveau de sa tonalité (particulièrement gore tout de même), on pense parfois au cinéma horrifique allemand, et notamment aux films de Jorg Buttgereit, entre autres, Nekromantik. Mais pas seulement.
Making OFF a aussi le mérite de ne pas trop se prendre au sérieux. J'ai cité le cinéma allemand comme principale référence, mais par son côté bis et cynique, on pense aussi parfois à C'est Arrivé Près de Chez vous.

Toutefois, au-delà ses références, Making OFF possède surtout son propre style et une véritable originalité malgré un point de départ assez banal. Néanmoins, c'est le traitement opéré par Olivier Bureau qui fait toute la différence. Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario.
Attention, SPOILERS ! Cédric Dupuis, rêvant de célébrité, décide de réaliser le plus grand film d'horreur de tous les temps avec ses amis, mais découvrant à ses dépends les joies d'un tournage et d'une équipe non professionnelle, il va dans un excès de colère tuer quelqu'un.

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Suite à ce meurtre, il se rend rapidement compte que désormais il n'a plus d'autre solution que de réaliser son propre documentaire. Certes, présenté comme cela, le scénario est plutôt classique. Mais très vite, Olivier Bureau exploite son matériel pour laisser place à l'hystérie générale.
D'ailleurs, au niveau du style et de son humour (particulièrement cynique), Making OFF n'est pas sans rappeler le trop méconnu The Last Horror Movie. C'est probablement la principale influence d'Olivier Bureau. Dans Making OFF, la violence monte aussi crescendo et se permet toutes les folies et toutes les excentricités.

En vérité, dans le film, la violence progresse en fonction de la psychologie (très fragile) de son personnage principal, qui obéit à ses pulsions les plus criminelles, persuadé qu'il est probablement un réalisateur de génie. A partir de là, c'est l'hystérie générale.
Olivier Bureau signe plusieurs séquences absolument jouissives (tout du moins, dans le sens sadique et "craspec"). C'est par exemple le cas lorsque le cinéaste assassine sauvagement une jeune femme (une actrice de son film en l'occurrence), la viole alors qu'elle est morte et fracasse sa tête plusieurs fois pour composer la musique de son nouveau film.
Making OFF ne montre pas de séquences de pénétration. Cependant, le sexe est omniprésent, tout du moins, dans sa forme la plus perverse puisqu'il est question ici d'urophilie, de coprophagie et de nécrologie. Oui, vous avez bien lu: vous n'êtes pas devant un film trash allemand, mais bien devant un film trash français. Une excellente surprise dans son genre ! Il faudra donc surveiller Olivier Bureau de près, de très près...

note: 15.5/20


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