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Correspondances d'Eastman : L'intime et l'écriture de soi

Par Venise19 @VeniseLandry
Correspondances d'Eastman : L'intime et l'écriture de soiAssisté hier au premier Café littéraire des Correspondances d’Eastman : Journal et autofiction : l’intime et l’écriture de soi. Beaucoup apprécié ce Café, de même que Marsi, Lucie Renaud (rédactrice en chef de La Recrue) Maxime Jobin de la Recrue et Marc-André qui y ont aussi assisté.  En présence de quatre auteurs généreux : Louise Portal, Éric Simard, Lynda Dion et Claire Legendre et une animatrice qui a su y faire en leur accordant toute la place qu’ils étaient capables d’occuper : Catherine Voyer-Léger.
J’ai trouvé ces auteurs qui sont généreux de soi sur papier, extravertis, ce qui donne bien sûr les meilleurs Café, étant en représentation devant leurs lecteurs. Sur les quatre, c’est en définitive Claire Legendre qui reste un mystère pour moi, celle-ci est moins volubile, ou peut-être était-elle noyée par notre parlure québécoise, qui sait.
Très intéressante la question qui leur a été posée à savoir si pendant l’écriture de leur journal (parce qu’ils en tiennent ou en ont tous un jour tenu un) ils s’imaginaient déjà être lus. Chez Éric Simard, c’est le « oui » le plus catégorique. Ce dernier est le directeur littéraire de Lynda Dion et Catherine Voyer-Léger et il m’a fait réfléchir en racontant une anecdote. Il est directeur littéraire et à ce titre pousse les écrivains sous son aile à se dépasser, à transformer leurs textes jusqu’à en faire un le produit le plus littéraire possible. Il est également auteur, il est également lu par un directeur littéraire qui lui a un jour dit : non, l’approche que tu as prise ne va pas du tout. Il a dû retravailler sa matière du tout au tout pour finalement aboutir « Sur le mouvement naturel des choses ».
Vous avouerez que pour les écrivains en devenir, et même ceux qui ont brisé la frontière de la publication, c’est une leçon à retenir. Il y a du travail, beaucoup de travail derrière tout texte publié (ou devrait y avoir du travail !), du vécu à l’état brut de l’autofiction ou du romancer. On peut conclure que le vrai « moi » à l’état brut n’existe pas ou s’il existe ne serait pas intéressant.
On s’est justement posé la question jusqu’à quel point le « vrai » attirait le lecteur. Il y a divergences en la demeure mais le oui remporte. Louise Portal en a témoigné, son conjoint, auteur lui aussi, qui écrit des récits vécus remportent assez souvent la palme des achats après les conférences qu’ils donnent tous les deux.
Chose certaine, l’unanimité se fait autour d’une question : tout texte romancé est autofictif, parce qu’il part de soi. Celle qui va dans les extrêmes sur cette question est Lynda Dion pour laquelle écrire de la fiction n’a aucun intérêt, et ce n’est pas par manque d’imagination, précise-t-elle.  Quand elle parle d’elle dans ses publications, c’est elle tout en étant pas elle et que de toutes manières, la réalité existe-t-elle vraiment ? Qui peut se vanter de la posséder, puisque nous sommes tous, tant que nous sommes des interprétations de celle-ci.
Pour ces quatre auteurs, qu’importe qu’il y ait une histoire ou non, c’est leur univers vu par leurs sens dont il est question. Personnellement, l’image d’une scène de marionnettes m’est apparue : Les auteurs à histoire articulent des marionnettes (leurs personnages), mais c’est à ne pas s’y tromper, ce sont eux qui se cachent derrière la scène, tandis que les auteurs catégorisés « autofiction » se présentent à visage découvert. Une question que j’aurais aimée poser: comment on aborde la critique quand on se présente moins voilée sur la scène littéraire ?
Mais j’en ai posé une autre : qu’est-ce qu’ils désiraient que le lecteur retiennent de leur œuvre ? Pour Louise Portal, serons-nous surpris d’entendre « l’amour et la lumière », pour Éric Simard, déranger, bouleverser, provoquer, une réponse des plus franches pour Claire Legendre, « être aimé ». Il me manque les motivations de Lynda Dion, j’avoue ne pas m’en souvenir, n’ayant retenu que son désaccord avec la prémisse de ma question qui tournait autour de l’importance accrue du lecteur pour les auteurs qui écrivent en partant de soi, comparativement à la personne qui écrit des histoires à saveur historique par exemple.
De cette rencontre, je retire pleins d’enseignements, de renseignements et de réflexions et le goût de lire et relire Louise Portal. Le 12 août, j’achète un livre québécois et ce sera La mouvance de mes jours de la très belle collection Écrire de la maison d’édition de notre grand VLB - Victor Lévy Beaulieu.
Plusieurs Café et spectacles à venir aux Correspondances d'Eastman et il y a encore des places pour vous !
P.S. : Promis, je n'oublie pas mon appareil photo pour le prochain Café !!

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