La petite boîte aux souvenirs

Ce week-end, je suis rentrée chez mes parents et comme à mon habitude j’ai feuilleté quelques pages de journaux intimes, noircis il y a quinze ans. Ces retrouvailles furtives avec le passé m’ont permis de replonger aux coeurs des étés de mon adolescence.

Chaque année je recevais des cartes postales d’amis qui partaient chez leurs grands-parents à Balaruc-les-Bains ou Six-Fours-les-plages. J’ai des classeurs entiers remplis de correspondances estivales qui sentent bon le sable chaud coincé entre les doigts de pieds. Lorsque je les ouvre, c’est comme un petite boîte à musique, en sortent des hymnes mythiques tels que Alane de Wes ou encore Tic Tic Tac de Carrapicho.

A la fin du collège, avec un groupe de potes, on a enterré dans le jardin de Délice (non pas le jardin des délices, Délice était le nom d’une camarade de classe) une boite contenant des choses qui nous tenaient à coeur. On est revenu quelques années plus tard, mais on a jamais retrouvé la boîte.

Je ne me souviens pas de tout ce que j’avais enseveli mais ce qui me vient en tête là tout de suite, c’est… un petit porte-clé acheté lors d’un voyage scolaire en Allemagne représentant deux jeunes gens qui forniquent, un dessin dédicacé par Diego Aranega car j’aimais tant les vannes de Focu qui paraissaient dans XL le magazine que je lui avais écrit, ainsi qu’une lettre à moi-même.

Dans cette lettre, il y avait deux questions ultra-importantes que je posais à ma future moi:

Bon, t’as changé?
Alors, tu l’as pécho B?

Sache, petite, que… ouais, j’ai bien pécho B. Tu peux rayer ça de ta to-do.

Quand à savoir si j’ai changé, je dois dire que l’évolution est spec-ta-cu-lai-re. Je ne porte plus cet appareil dentaire ridicule qui me faisait flipper pour mon premier roulage de pelle. Ensuite si tu pensais être une drama queen à 14 ans, attends de voir le cru 2007, tu ne vas pas être déçue. Maintenant je suis une femme, une vraie. Je ne serre plus la main des mecs pour leur dire bonjour (fun fact, j’avais une peur bleue de faire la bise aux garçons), je leur claque les fesses et gère leur compte Tinder. Tu seras sans doute soulagée de savoir que tu ne passes plus tes vacances en Ardèche. Sauf que… tu es maquée avec un Ardéchois. Je n’ai plus peur des chats, j’en ai même un! Je sais que tu était complexé par tes petits seins, mais sache qu’ils ne définiront jamais qui tu es. Il y a bien un garçon qui m’a demandé d’y remédier, mais fuck off quoi. Tu apprendras que faire de bons cookies a plus de valeur que faire un 90C. Tu es toujours aussi myope, ça, ça n’a pas changé. Ce dont je suis le plus fière aujourd’hui c’est d’avoir un peu moins peur de parler en public.
Sur ce, je t’ai fait une petite playlist de chansons qui te rappelleront les moments importants de ta vie.