Magazine Culture

[critique] Obvious Child : Confessions Intimes

Publié le 21 août 2014 par Vance @Great_Wenceslas

Comédie romantique résolument moderne dressant le portrait d'une jeune femme proche de la trentaine contrainte de prendre des décisions difficiles qui vont conditionner sa future vie d' « adulte », derrière des dialogues crus voire trash, Obvious Child aborde avec beaucoup de réalisme et de tendresse cette insaisissable période de doutes que traduit la sortie de l'adolescence.

[critique] Obvious Child : Confessions Intimes

Obvious Child, c'est d'abord un court-métrage réalisé par Anna Bean, Karen Maine et Gillian Robespierre en 2009, plébiscité dans les festivals et visionné par 40 000 spectateurs sur internet. Interprété par la jeune et talentueuse humoriste et auteur Jenny Slate, il racontait, pour citer Gillian Robespierre, l'histoire d' « une fille se faisant larguer, qui a une aventure d'un soir, suivie d'un premier rendez-vous dans le cadre d'un centre de planning familial ». Encouragées par les nombreux retours positifs et soutenues par Rooftop Films, le Tribeca Film Institute, l'Independant Filmmaker Project, la San Francisco Film Society et surtout par la productrice indépendante Elisabeth Holm, les trois amies ont eu la détermination nécessaire afin à faire de ce court un long-métrage visible au cinéma. Pour cette nouvelle expérience, Gillian Robespierre s'en tire avec les honneurs. Obvious Child peut effectivement être vu comme une comédie, une comédie romantique même puisqu'elle en suit la plupart des codes, mais le film est en réalité un peu plus. A dire vrai, on sourit plus que l'on ne rit franchement devant. Un constat que la tonalité amère de l'œuvre tend à amplifier : derrière des dialogues extrêmement crus, grossiers, et un humour parfois vraiment trash, se cache un film profondément juste et émouvant, d'une lucidité troublante aux antipodes de ce que les Rom Com ont pour routine de montrer. Car il y est question de sujets avec lesquels on n'a pas l'habitude de plaisanter : le personnage de Donna Stern, cette jeune humoriste New-Yorkaise, se fait larguer, perd son travail, tombe enceinte et décide d'avorter. Elle va remettre en question ses certitudes, se confronter au regard de ses parents, et lorsqu'elle devra prendre des décisions qui conditionneront sa future vie d' « adulte », elle va apprendre peu à peu à croire en elle. Le scénario se repose tout entier sur cette notion de « choix » d'avenirs qui vont pousser le personnage à commencer à s'assumer. Autrement dit, en ancrant son film dans la réalité en se débarrassant du trop-plein de naïveté et de guimauve inhérents aux traditionnelles romances vues sur grand écran, la réalisatrice arrive à capter l'attention de ses spectateurs qui ne sauront jamais réellement où cette histoire va bien les mener.

[critique] Obvious Child : Confessions Intimes

Voilà ce qui fait le sel de ce touchant récit : des personnages crédibles, bourrés de défauts, auxquels il est finalement très facile de s'attacher. Le début de romance entre Donna et Max s'avère touchant de maladresse et Gillian Robespierre filme le jeune couple en devenir avec beaucoup de tendresse. On regrettera juste que l'activité d'humoriste de Donna ne soit pas davantage mise en avant, notamment pour pousser le contraste entre sa propension à déballer sa vie privée dans les moindres détails les plus embarrassants sur scène devant d'illustres inconnus et son incapacité à réellement communiquer avec ses proches. On 

[critique] Obvious Child : Confessions Intimes

retiendra le charme un peu gauche de ses interprètes, avec une Jenna Slate très convaincante n'hésitant pas à se livrer avec beaucoup de sincérité et Jake Lacy, très drôle dans son jeu de gentil candide aux mimiques parfois proches de celles de Hugh Grant.

Obvious Child ose, émeut, et malgré son apparence « graveleuse » fait preuve paradoxalement de pudeur et de modestie. Un film lucide, subtil et moderne.

Note moyenne au Palmarès : 3,24/5

[critique] Obvious Child : Confessions Intimes

Titre original

Obvious Child

Mise en scène 

Gillian Robespierre

Date de sortie

03/09/14 avec Paradis Films

Scénario 

Gillian Robespierre, Anna Bean, Karen Maine & Elisabeth Holm

Distribution 

Jenny Slate & Jake Lacy

Photographie

Chris Teague

Musique

Chris Bordeaux

Support & durée

2.35 : / 1 83 minutes

Synopsis : La vie de la jeune Donna Stern n'a rien de particulier : un petit ami, un job dans une librairie, sa bande de potes, des parents divorcés... Mais, chaque soir, sur une scène de Brooklyn où elle interprète son numéro de stand-up, ce quotidien banal devient une source inépuisable de sketches. Avec un humour ravageur et souvent cru, Donna y déballe sa vie intime, ne prend rien au sérieux, se moque de tout et surtout d'elle-même. Mais, coup sur coup, Donna perd son travail, se fait larguer par son petit ami, déprime, a une aventure alcoolisée d'un soir et... tombe enceinte. Dès lors, Donna va devoir assumer ses choix et grandir un peu, mais peut-être aussi rencontrer l'amour au moment où elle s’y attend le moins. 

[critique] Obvious Child : Confessions Intimes
[Cinéma] Obvious Child, de Gillian Robespierre

[Cinéma] Obvious Child, de Gillian Robespierre

Obvious Childde Gillian Robespierre(Etats-Unis, 2014)Sortie le 3 septembre 2014Elle est sympa Donna, et l'actrice Jenny Slate sait très vite rendre ce personnage attachant, avec ses airs de ...

http://cinematheque.over-blog.net/article-cinema-obvious-child-de-gillian-robespierre-124203935.html

Critique du film par Phil Siné


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Vance 6006 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazine