Ouya s’allie avec Xiaomi

Ouya, qui avait fait plus de bruit que d’effet avec sa console aussi blindée de jeux indés qu’inapte à séduire un public formaté à la consommation de titres triple A se rapproche d’un géant chinois du mobile, Xiaomi.

Un précurseur main dans la main avec un outsider de taille

Il est difficile, aux yeux des Occidentaux, de saisir la mouvance du marché asiatique, et plus particulièrement de celui qui prend forme en Chine. Celui du mobile, par exemple, parvient de temps à autre à générer des sueurs froides à certains leaders du marché. Pour autant, la plupart des constructeurs chinois, déjà bien occupés à vendre leurs produits en interne et à subvenir à la demande plus que conséquente alimentée par un réservoir de consommateurs que bien des marques occidentales souhaiteraient toucher, n’ont pas trop le temps de s’inquiéter de ce qui se passe dans le reste du monde. Une aubaine pour certains Coréens et Américains, du moins pour le moment, qui n’ont pas à affronter cette menace de manière frontale.

D’autres, à l’image des constructeurs de consoles, tentent par tous le moyens raisonnables de s’établir en Chine. On pense à Microsoft, qui a déjà annoncé que sa One serait disponible en septembre dans l’Empire du Milieu. Du côté de Redmond, on doit tout naturellement se dire que vu le nombre de clients potentiels, il va forcément y avoir quelques containers de consoles qui trouveront preneur, même si, de toute évidence, le PC règne en maître dans le monde du jeu chinois, de par sa facilité d’accès (…). Sony et Nintendo lorgnent aussi sur ce marché, bien entendu. Money is money.

Mais, surprise, le petit trublion nommé Ouya, avec son cube renfermant des composants de smartphone associé à une manette, dont nombre s’étaient allègrement moqués, vient de faire un deal avec un géant chinois : Xiaomi. Géant contesté s’il en est, tant ses smartphones transpirent ce qu’on peut tout juste encore qualifier d’inspiration très « Apple », dans un pays où la copie reste, idéologiquement parlant, la meilleure façon d’apprendre. Xiaomi, pour autant, réalise de bons produits, qui cartonnent dans son pays d’origine, produits qui ne se cantonnent pas aux seuls téléphones intelligents. Et c’est là que l’alliance avec Ouya pourrait bien s’avérer payante, puisque dans le catalogue du constructeur, on retrouve des SmartTV et des Box pour téléviseurs.

Pour l’instant, même si l’accord passé est encore flou, il y a fort à parier que Ouya, qui avait déjà annoncé vouloir ouvrir sa ludothèque de titres indépendants à des constructeurs intéressés, fournira Xiaomi en contenu, tandis que ce dernier intègrera les services de l’américain dans ses produits.

Sur un marché chinois, qui vient à peine de voir l’interdiction des ventes de jeux vidéo partiellement levée, Ouya pourrait ainsi prendre une place de choix. Celle du jeu vidéo accessible financièrement, qui plus est rentable puisque nécessitant des moyens financiers peu élevés, grâce à un contenu très étoffé, généré par des développeurs indépendants. Ces mêmes développeurs, justement, que les pontes de l’industrie des consoles de jeux mettent même en avant dans leurs présentations « corporate » lors de grands événements, histoire de cacher la faiblesse des ludothèques de leurs récentes nouvelles machines.

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