Ne quelque part - 4/10

Un film de Mohamed Hamidi (2013 - France) avec Tewfik Jallab, Fatsah Bouyahmed, Jamel Debbouze

Scénario simplissime et cliché.

L'histoire : Paris. Le père de Farid est hospitalisé et supplie son fils d'aller en Algérie pour empêcher l'expropriation de la maison qu'il avait fait construire pour sa famille, dans l'espoir d'un retour au "bled". Farid se fait prier... il n'est jamais allé dans le pays de ses parents, il va passer son diplôme d'avocat, il doit emménager avec son amoureuse "française". Mais il finit par accepter, devant le désarroi de son père. Là-bas, il va découvrir ses racines et ses cousins...

Mon avis : Bon, je sais, vous allez encore m'en mettre plein la figure, car c'était l'échec assuré ! Un film français ! Mais... comme je le disais à Ronnie, faut que je rentabilise mon abonnement Canal+. Et puis, je voyais là quelque chose de prometteur : tous les intervenants sont "issus de l'immigration" comme on dit (est-ce que quelqu'un pourrait nous pondre un vocable plus intéressant et moins con ?) et, comme ces jeunes-là émergent partout en ce moment et c'est tant mieux, j'osais penser qu'ils auraient une fraîcheur, un renouveau, à nous apporter...

Ben non. Que les fachos se rassurent et arrêtent de nous pomper l'air avec leur intégration : ils sont bien intégrés, les moufflets ; ils font aussi gnangnan que les "Français de souche" (est-ce que quelqu'un... voir plus haut).

L'histoire n'est qu'un énorme cliché, maquillée en récit initiatique, et même si les scènes tournées en Algérie sont plutôt sympas, sincères et authentique, ça reste bien creux et assez barbant... il ne se passe rien, et j'ai horreur du vide. Pour les fans de Jamel Debbouze, et contrairement à ce que semble suggérer l'affiche, je vous préviens qu'on ne le voit qu'au début et qu'il ne fait pas le pitre. Ce n'est pas un film comique. Et puis un petit reproche... à part les jeunes filles à marier, yeux baissés, on ne peut pas dire qu'il y ait de rôles féminins très forts ! Mmm... pas bien, ça.

Un peu pénible : tout le monde parle arabe forcément, donc la majeure partie du film est sous-titrée. Ca m'agace ; j'ai jamais aimé les sous-titres. Mais ça me redonne envie d'apprendre cette langue... Envie qui retombe régulièrement - hélas - quand je vois à la télé les facéties de ces gros tarés de l'Etat Islamique. Faut pas mélanger, je sais, mais les gars, je veux dire vous tous petits musulmans de France et de Navarre, et d'ailleurs, levez-vous pour dire avec nous que ce sont de gros tarés... sinon les gens assimileront votre silence à une discrète approbation...

Inch'Allah.

Sinon, la révélation du film, c'est ce magnifique Tewfik... Plutôt bon et super beau gosse.

Etonnement ce matin, quand je regarde les critiques sur Internet : tout le monde adoré ! Le petit monde intello-bobo parisien aurait-il fait dans le politiquement correct ? Ne serait-il pas de bon ton d'encenser un film du moment qu'il est fait par des franco-arabes ? Ca m'énerve...

Je me rangerai quant à moi aux méchants commentaires des Fiches du Cinéma : "Entre épopée villageoise et quête identitaire, "Né quelque part" ne fait qu'affleurer ces deux genres demeurant dans un style très convenu et une image trop lisse" et de Télérama : "Le premier film [de Mohamed Hamidi] (...) abuse un chouia des bons sentiments pour faire passer son message réconciliateur".

Mais bon, les petits loups, Français aux origines étrangères, ne relâchez pas vos efforts ! Votre opinion, votre ressenti, vos sentiments, votre culture... on a un appétit énorme de vos prochains films !