Magazine Culture

Ariana Grande – My Everything (review)

Publié le 24 août 2014 par Urbansoul @urbansoulmag

For the English version, click RIGHT HERE.

Mon amour pour Ariana Grande est incommensurable. J’aime tout chez la jeune femme de 21 ans à commencer bien entendu par sa voix, en passant par son minois à la Cheryl Cole et son attitude mi-pin up, mi-princesse. Et c’est justement à la manière d’un conte de fées que démarre son second album, My Everything. Délicate mais orchestrale à la fois, Intro s’inscrit dans l’univers féérique d’Ariana et sans aucun doute de ma petite soeur avec qui j’ai écouté ce disque et qui s’est écriée dès les premières notes « Je veux qu’on joue cette chanson à mon mariage ! ». La bulle éclate cependant dès le morceau suivant avec le tonitruant Problem qu’on ne présente plus, accompagné de son fameux saxophone qui a également fait le succès du Thrift Shop de Macklemore & Ryan Lewis et du Talk Dirty de Jason Derülo. C’est parti pour le quart d’heure top 50 avec One Last Time, une production de David Guetta, Why Try signée par Mr OneRepublic alias Ryan Tedder et Benny Blanco (Katy Perry, Maroon 5) et Break Free, en featuring avec Zedd. Je m’amuse d’ailleurs à qualifier cette première partie de « boite à singles » (et je mets ma main à couper que One Last Time ou Why Try seront prochainement exploités) : si j’écoute volontiers ces titres et comprends bien qu’ils permettent à Ariana Grande de s’aventurer sur un autre terrain et de repousser ses limites, je ne peux m’empêcher de penser que cela ne lui ressemble pas et n’est de fait que le résultat d’un formatage. Parce qu’il faut bien rentabiliser tout ça, y compris le flux impressionnant de collaborations que l’on compte dans la suite de l’album…

Définitivement plus orientée R&B 90′s, la seconde partie affiche parmi ses crédits Big Sean (déjà présent sur Right There sur Yours Truly), Cashmere Cat, Childish Gambino, The Weeknd et A$AP Ferg. Les invités sont surprenants mais leurs participations ne sont jamais inutiles, les plus réussies selon moi étant Best Mistake et Be My Baby de par l’harmonie qui y règne. Évoquant l’infidélité mais avec un homme pour rival, Break Your Heart Right Back étant sans aucun doute le morceau qu’il me tardait le plus de découvrir car il faut bien avouer que son sujet sort de l’ordinaire. Malheureusement, je regrette la façon dont il a été traité : j’espérais qu’Ariana et Childish Gambino y aillent plus franchement plutôt que d’à peine l’effleurer via quelques pronoms masculins jetés ci et là. J’en viens même à me demander si le thème n’a pas été changé en fin de création, sans doute portés par l’excellent (et très intelligent !) sample d’I’m Coming Out de Diana Ross, Ariana ayant elle-même expliqué au cours d’une interview qu’elle aurait dû être trompée avec une fille à l’origine. Complètement envoûtant, le duo avec The Weeknd, Love Me Harder, aurait également pu être un cran au-dessus si elle avait joué le jeu : malgré des voix qui se marient très bien, j’ai été frustrée de voir Ariana Grande rester si sage face à Abel qui ne cesse de faire monter la température. Et tout retombe justement à plat à l’arrivée du morceau suivant, Just A Little Bit Of Your Heart. Co-écrit par Harry Styles (des One Direction, oui oui), il nous plonge à nouveau dans une mer douce et sucrée et donne naissance à l’un des pires arrangements de tracklist au monde puisqu’il est suivi de Hands On Me, up-tempo sexy enregistré avec A$AP Ferg, avant de voir l’album se clôturer avec My Everything (dont j’attends avec impatience de pouvoir écouter la version symphonique qu’elle a récemment préparée car je trouve la ballade bien trop fade telle qu’elle est actuellement).

Si tous les featurings tiennent la route, je pourrais cependant reprocher aux artistes de mener la danse car ce sont finalement eux qui suscitent l’intérêt à chaque fois, même si Ariana Grande délivre à chaque fois une prestation impeccable. Car ce qui continue finalement à lui manquer, c’est bien une identité musicale. Là où on la comparait à Mariah Carey dans son premier album malgré l’injection d’influences doo-wop, Ariana joue cette fois au caméléon en passant avec aisance d’un genre à l’autre sans jamais affirmer ses vraies couleurs pour autant. C’est encore plus intriguant lorsque l’on sait qu’elle était réticente à des titres devenus singles comme Problem et Break Free mais que ses morceaux préférés sont exactement les mêmes que les miens, à savoir les pistes R&B qui ne bénéficieront sans doute pas de la même exposition. Je ne peux m’empêcher d’être perplexe face à sa démarche commerciale, elle qui clame dans Billboard qu’elle rêvait d’un album à la India.Arie quand elle avait 14 ans et qui décrit régulièrement Imogen Heap comme l’une de ses déesses. En attendant de voir Ariana Grande adopter l’audace de ses idoles, je me contenterai largement de My Everything, qui sera sans aucun doute la bande-originale de bon nombre de filles pendant leur grand rituel de préparation avant une sortie nocturne…

À écouter d’urgence : Best Mistake, Love Me Harder, Be My Baby, Break Your Heart Right Back.
Ariana Grande My Everything, dans les bacs le 25 août (Universal Music).


Retour à La Une de Logo Paperblog