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Gerorges Best, le cinquième Beatles

Publié le 26 août 2014 par Emmanuel S. @auxangesetc

Ironie de l’histoire, j’ai commencé  la lecture du livre « Le cinquième  Beatles » (Vincent Duluc, Stock) juste après « La vie sexuelle des super héros » de Marco Mancassola.

De Georges Best, j’avais le souvenir d’un vieux poster d’un vieux magazine de mes seventies. Un beau mec brun aux cheveux longs ceint dans un maillot rouge sur short blanc. L’image est un peu piquée par le gris du temps. Celui de ma mémoire de quarantenaire.

Merci aux Inrocks, sans eux jamais je n’aurais su que Vincent Deluc, journaliste à  L’équipe, avait lâché son Mac pour redonner vie à Georges Best avec un stylo BIC 4 couleurs. Rouge pour les années foot à Manchester United. Vert pelouse pour l’espoir et le rêve offerts à ceux qui l’ont vu jouer. D’hier à demain. Le  bleu azur de ses plus belles fulgurances, « J‘ai dépensé  tout mon argent dans les voitures, l’alcool et les femmes. Tout le reste je l’ai gaspillé« . Le noir pour la dépression et l’addition à l’alcool, payée cash en cirrhose du foie.

Un récit à l’ancienne. En mode nostalgie des années 60 et 70. Les pattes d’eph. Les minijupes. Le swinging london. Et madame Ponti d’Homécourt qui vient téléphoner à la maison parce qu’on est les seuls du quartier à avoir le téléphone…

Une plume enlevée  quoiqu’un peu lourde par moment, la vie de Georges en roman ne devrait pourtant souffrir d’aucune faiblesse.

Un  récit épique. Haletant. Émouvant. Celui d’un mythe. Icare au foie brûlé par l’alcool, les idées sombres et les jolies femmes. Georges Best, c’est la star d’avant le star-système généralisé du foot à fric, un héros déjanté, brillantissime, avec et sans alcool, séducteur sans coeur ni labeur, il n’a jamais su trouver sa place en dehors d’un terrain de foot. Ni même en dedans.

Maradona good, Pelé  better, Georges Best. Epitaphe imprimée  sur un tee-shirt le jour de ses obsèques suivies par des centaines de milliers d’Irlandais. Best, un monument qui a donné son nom à un aéroport. « Le cinquième  Beatles » ou l’histoire d’un dribble à la vie. Avec la mort en arbitre.  Même  si vous n’aimez pas le foot, la légende de Georges Best romancée par Vincent Duluc vous conduira pour le pire, et surtout le meilleur, sur la voie d’une vie qui ne carburait qu’au super. Bien loin de nos vies ordinaires…

Les larmes me sont montées aux yeux en refermant le bouquin, la nostalgie est un ballon noir et blanc pris dans le mailles d’un filet vintage.

Extrait : « Le monde se partage depuis toujours entre ceux qui s’attristent que les héros s’abîment ainsi et ceux qui en sont soulagés. Cela les console de leur vie, ils affichent le même air de pauvre victoire quand ils constatent que l’idole du lycée est le type chauve du rayon bricolage qui sert ses anciennes conquêtes dans une ville immobile ».

Le cinquième  Beatles
Vincent Duluc
Éditions Stock
18,50 €
N’achetez pas vos livres sur Amazon mais chez le libraire du coin.

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Pour les nostalgiques. Comme moi…


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