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Grant Morrisson et Frank Quitely – Justice League, L’autre Terre

Par Yvantilleuil

Grant Morrisson et Frank Quitely - Justice League, L'autre TerreGrant Morrisson est un scénariste qui adore dépoussiérer les vieilles choses. Ici, il s’attaque aux personnages du Syndicat du Crime, une version maléfique de la Ligue de Justice, créée par Gardner Fox et Mike Sekowsky dans les années soixante et qui était rangée dans les placards de DC Comics depuis la fin des années quatre-vingt.

Quand on s’imagine Grant Morrisson s’attaquant au concept des Terres Parallèles et dépoussiérant les versions inversées des célèbres super-héros de DC dans ce monde alternatif, on s’attend tellement à un récit hyper compliqué qu’on aurait presque tendance à prendre préventivement une aspirine. Et bien non, à la surprise générale, l’auteur offre un scénario hyper accessible où la Justice League est appelée à la rescousse par Alexander Luthor, le dernier héros d’une planète jumelle de la Terre, où le Syndicat du Crime fait régner la terreur.

Mais attention, accessibilité ne rime pas forcément avec simplicité. Le scénariste écossais ne se contente en effet pas de proposer une belle baston entre la JLA (Justice League of America) et le CSA (Crime Syndicate of Amerika), qui se conclurait pas une cuisante victoire du Bien sur le Mal. Il évite d’ailleurs toute confrontation entre les deux équipes et se concentre sur l’essence même des deux mondes. Chacune des équipes se retrouve ainsi dans le monde de l’autre, mais aucune ne parvient à modifier l’ordre naturel des choses, le Mal triomphant toujours dans l’un et le Bien dans l’autre. Cette fatalité qui, dans un environnement qui, par nature, est vouée à privilégier le Mal, transforme chaque bonne action en une anomalie qu’il faut corriger, est approfondie avec intelligence par l’auteur, sans pour autant complexifier inutilement l’histoire.

L’autre force du récit est la caractérisation des personnages, Morrisson s’en donnant à cœur joie avec les versions maléfiques de Superman (Ultraman), Batman (Owlman), Wonder Woman (Superwoman), Green Lantern (Power Ring) et Flash (Johnny Quick). Quel plaisir de découvrir une version bad-ass de Superman , un Gordon chef de la mafia de Gotham ou une Superwoman en salope perverse.

Visuellement, Frank Quitely propose une mise en images d’une lisibilité exemplaire et force est de constater que le duo de "All Star Superman" fonctionne de nouveau à merveille. L’ouvrage est en plus agrémenté d’un bonus de près de quarante pages, comprenant notamment des extraits du script original et de nombreux croquis.

Profitant de la publication de l’event « Forever Evil », qui replace également les membres du Syndicat du Crime sur le devant de la scène, Urban Comics a donc la bonne idée de revenir sur cette très bonne collaboration entre Grant Morrison et Frank Quitely.

Retrouvez d’ailleurs cet album dans mon Top de l’année !


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