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[critique] Mademoiselle Julie : beauté surannée

Par Vance @Great_Wenceslas

Adaptation de la pièce de théâtre éponyme, Mademoiselle Julie par Liv Ullmann est une œuvre dont le classicisme et la sobriété frôlent souvent l'immobilisme. Mais malgré son aspect suranné voire figé, l'on pourra apprécier la qualité des dialogues et le jeu remarquable des trois interprètes, à commencer par une Jessica Chastain captivante dans le rôle de ce personnage insondable.

[critique] Mademoiselle Julie : beauté surannée

Cette pièce suédoise écrite en 1888 par August Strindberg a déjà fait l'objet de nombreuses adaptations au cinéma, notamment en 1951 par le réalisateur Alf Sjöberg qui s'était vu recevoir le Grand Prix du Festival à Cannes, puis en 1999 par Mike Figgis. En outre, le personnage de Mademoiselle Julie fut interprété par de nombreuses grandes comédiennes, dont Juliette Binoche, Fanny Ardant, Isabelle Adjani ou Emilie Dequenne. L'on pouvait se demander ce que cette énième variation allait bien pouvoir apporter à une histoire maintes fois racontée.

 Particulièrement sensible à ce récit traitant des apparences et du regard porté par les autres en décalage avec ce que l'on est réellement, Liv Ullmann (metteur en scène reconnue mais également la femme d'Ingmar Bergman, ayant incarné le premier rôle dans onze de ses films) choisit l'épure. Contrairement aux autres versions, il n'y a que trois interprètes pour se donner la réplique dans son œuvre dont l'action se déroule principalement à huis clos. Filmé avec classicisme, ne cherchant jamais l'esbroufe ou, dans une moindre mesure, à raconter son histoire par des cadrages spécialement suggestifs, Mademoiselle Julie fait davantage penser à une pièce de théâtre quelque peu désuète. Consciente de ce qui pourrait être un reproche, Liv Ullmann préfère tout miser sur la qualité des dialogues et la performance de son casting. Il faut avouer que les échanges entre les trois acteurs sont captivants, une réussite à mettre au crédit de leur évidente alchimie et de leur impressionnante interprétation plutôt qu'à celui de l'histoire en elle-même. Ils ont l'aubaine avec ce film d'explorer une très large gamme d'émotions, dans le rôle de ces individus cloisonnés par leur condition sociale et se transformant peu à peu pour dévoiler (ou au contraire enfouir) leur véritable personnalité. Qu'il s'agisse de Samantha Morton, apportant beaucoup de sagesse à son personnage, de Colin Farrell, troublant dans la peau de cet homme fier aux réactions imprévisibles rêvant de s'élever socialement, ou de Jessica Chastain, arrivant parfaitement à retranscrire toute l'ambiguïté de cette Miss Julie, tous trouvent dans ce film l'occasion de faire preuve de leur talent.

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Il s'agit sans aucun doute de la meilleure raison de voir ce Mademoiselle Julie si tant est que l'on ne soit pas réfractaire à cet aspect théâtre filmé.

Nico

[critique] Mademoiselle Julie : beauté surannée

En 1890, en Irlande, pendant le fête de Saint Jean, Mademoiselle Julie, fille d'un baron joue séduit le valet de son père, John, sous le regard de sa fiancée la cuisinière, Kathleen.

En lisant le sypnosis et sans connaître la pièce de théâtre d'origine suédoise, l'histoire semble légère mais petit à petit, nous découvrons une héroïne profondément malheureuse et tragique. 

La mise en scène très théâtrale n'est pas rythmée, et fait penser à une pièce

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filmée. Heureusement que le film est porté par une actrice sublime : Jessica Chastain qui est magnifique et vaut à elle seule le détour.

Je ne conseille pas ce film aux âmes sensibles ni aux personnes qui cherchent un film joyeux.  Cecilia

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Titre original

Miss Julie

Mise en scène 

Liv Ullmann

Date de sortie

10/09/14 avec Pretty Pictures

Scénario 

Liv Ullmann, d'après August Strindberg

Distribution 

Jessica Chastain, Colin Farrell & Samantha Morton

Photographie

Mikhaïl Krichman

Musique

Support & durée

 35 mm / 133 min

Synopsis : 1890, Irlande. Tandis que tout le monde célèbre la nuit des feux de la Saint Jean, Mademoiselle Julie et John, le valet de son père, se charment, se jaugent et se manipulent sous les yeux de Kathleen, la cuisinière du baron, jeune fiancée de John. Ce dernier convoite depuis de nombreuses années la comtesse voyant en elle un moyen de monter dans l’échelle sociale.

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