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Critique Ciné : 22 Jump Street, potacherie à la fac

Publié le 05 septembre 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

22 Jump Street // De Phil Lord et Chris Miller. Avec Channing Tatum et Jonah Hill.


Après avoir délivré La Grande Aventure Lego, Phil Lord et Chris Miller sont déjà de retour mais cette fois pour mettre en boîte la suite de 21 Jump Street alors qu’ils étaient déjà à l’origine du reboot de ce qui était au départ une série télévisée avec Johnny Depp (ce dernier avait même fait un caméo mémorable dans le premier volet). Ce second volet part du bon pied dès le départ alors que l’épisode est clairement fait comme un épisode de série. En effet, nous avons droit à un petit « Previously on 21 Jump Street » bienvenu qui nous permet de nous remémorer ce qui c’était déroulé dans le premier volet. La suite est tout aussi jouissive, reprenant quelques références au premier (notamment des apparitions de Rob Riggle et Dave Franco) mais aussi en tentant de se moquer de l’idée de faire une suite. Tout au long du film cela devient même un running gag que de dire que les suites sont prévisibles, qu’elles se montent comme le précédent sur une mécanique sans surprise. Tout le monologue du Deputy Chief Hardy au début du film est d’ailleurs brillant, racontant que personne n’en avait rien à faire du reboot de 21 Jump Street, que cela avait tellement bien fonctionné que le studio en a voulu plus. A ce même moment Jenko, incarné par Channing Tatum va même faire une référence au personnage de l’acteur dans White House Down

Les deux policiers Schmidt et Jenko, après être retournés au lycée pour mettre à découvert un nouveau réseau de trafiquants, retournent cette fois-ci à la fac pour démanteler un trafic de drogues.

On retrouve tout au long de ce script l’humour décapant de Phil Lord et Chris Miller. Se pose alors rapidement les bases d’une intrigue assez classique dans son ensemble. En effet, nous raconter les aventures d’un trafic de drogue sur un campus ce n’est pas nouveau mais c’est traité avec tellement de dérision. Le film accepte ce qu’il est et ce que veulent faire notre duo de réalisateurs. Cela devient donc un film meta, bourré de références à la pop culture. Il ne s’arrête jamais de faire des références. Puis 22 Jump Street s’intéresse aussi à la relation crypto-gay des deux héros. D’ailleurs, cela va donner lieu à des scènes anthologiques où la limite entre la réalité et ce que l’on pense comprendre est assez minime (la scène chez le psy de l’école était tout de même assez brillante dans son genre). 22 Jump Street se moque aussi, au travers du Chief Hardy de ce que peut faire le film (notamment la résolution qui se veut dans un premier temps similaire à celle du premier volet, rappelant encore une fois la critique du début du film où tout est prévisible). Car oui, même si le film se moque un peu de tout ça, on sait pertinemment qu’il est prévisible et que l’on ne vient pas le voir pour son histoire de trafic de « whyphy » à prononcer « wifi » (oui, c’est le nom de la drogue).

Chris Miller et Phil Lord s’amuse au milieu d’une bande son détonnante, d’un duo d’acteur au sommet de sa forme et avec un script qui envoie répliques sur répliques. Channing Tatum et Jonah Hill c’est vraiment un duo qui fonctionne. Ce n’était pas facile je suppose de trouver un duo d’acteur qui puisse avoir une telle alchimie mais l’on se rapproche énormément de l’alchimie qu’il avait entre Will Smith et Martin Lawrence dans Bad Boys par exemple (et encore plus dans le second volet, comme c’est le cas pour 22 Jump Street). Ecrit par Rodney Rothman (Saturday Night Live), Oren Uziel et Michael Bacall (21 Jump Street, Scott Pilgrim), 22 Jump Street est donc la comédie de l’année. Elle détrône dans mon esprit Nos chers Voisins (sortie plus tôt cet été avec Seth Rogen et Zac Efron). Elles ont pourtant un lien toutes les deux, au delà de Dave Franco (déjà vu dans le premier volet) que vous pourrez voir à un moment du film mais je ne vais pas vous le révéler ce serait vous gâcher la fin. En parlant de fin, le générique de fin de 22 Jump Street est brillant. Je crois que je n’en avais pas vu un aussi original depuis un sacré bout de temps.

Note : 9/10. En bref, une excellente comédie, surpassant son premier volet.


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