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Critique Ciné : The Salvation, western classique

Publié le 10 septembre 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

The Salvation // De Kristian Levring. Avec Mads Mikkelsen, Eva Green et Jeffrey Dean Morgan.


En compétition officielle lors du dernier festival de Cannes, The Salvation était donc un film attendu au tournant. A la fois pour son côté western mais aussi car j’ai toujours des attentes vis-à-vis des films en compétition. Après avoir vu ce film, je dois avouer que je reste un peu sur ma faim. Si d’un point de vue visuel c’est irréprochable et Kristian Levring a fait un travail sensationnel, que le casting est au sommet de son art, le scénario s’engonce un peu trop facilement dans des facilités qui viennent gâcher le plaisir du spectateur (malheureusement). Car oui, bien que je n’attendais pas du tout une histoire alambiquée et hyper originale (comme cela avait déjà pu être le cas dans True Grit par exemple pour prendre un western moderne), je suis donc resté sur ma faim car j’avais envie d’une histoire un peu plus tatillonne sur certains détails mais bon, on ne peut pas tout demander. Du coup, on se retrouve avec un western qui emprunte pas mal de choses au genre, qui lui rend presque hommage. C’est joli dans son ensemble même si encore une fois avec une histoire un peu plus péchue on aurait certainement eu un film un peu plus efficace en son genre. Quoi qu’il en soit on ne peut rien reprocher à Mads Mikkelsen (Hannibal), effroyablement efficace dans le rôle de ce père de famille cherchant à venger la mort de sa famille.

1870, Amérique. Lorsque John tue le meurtrier de sa famille, il déclenche la fureur du chef de gang, Delarue. Trahi par sa communauté, lâche et corrompue, le paisible pionnier doit alors traquer seul les hors-la-loi.

Comme je le disais, la base de The Salvation est donc très classique. Le film ne cherche pas à trop en faire ou bien à nous envoyer sur un terrain différent de ce que l’on a l’haabitude de voir dans le monde du western. On est donc loin du dernier film de Tommy Lee Jones. Kristian Levring (The Intended, Den du Frygter) et Anders Thomas Jensen (Alle for to, Love is all you need) ont cherché avant tout à simplifier le récit afin de pouvoir accentuer les expressions des personnages. Kristin Levring cherche donc à montrer le visage d’une Eva Green (Penny Dreadful) muette. Et même muette elle en impose. D’une part par sa plastique irréprochable mais aussi d’autre part car le ton qu’elle emploie, cherchant à nous offrir quelque chose d’assez stoïque et froid tout en étant une femme effrayée par ce qui arrive autour d’elle (mais qui a envie de s’en sortir). A côté on retrouve un Jeffrey Dean Morgan (Magic Cty) qui fait du Jeffrey Dean Morgan. Cela pourrait être un problème mais c’est un véritable atout. Les scénaristes exploitent donc à merveille son personnage de fripon des années 1870. On retrouve ici un peu de Sergio Leone à la fois dans le personnage mais aussi dans sa manière d’être mis en scène.

D’ailleurs, la mise en scène est merveilleuse. Kristian Levring utilise quelques petites astuces qui font le charme de ce film et le sorte un peu de sa routine scénaristique. Je pense par exemple à toutes ces petites scènes où l’on a la caméra subjective qui est utilisée afin de montrer un autre point de vue que celui que l’on peut attendre. Certains cadrages forcent aussi le respect, ce qui rend The Salvation beaucoup plus impressionnant que l’on aurait pu le croire. Mais tout cela on le ressent surtout sur le moment. Une fois terminé, le film est presque oublié. Il ne reste pas grand chose de cette histoire qui se termine presque en catimini. C’est une fin logique, que l’on pouvait attendre mais il n’y a malheureusement pas de surprise là dedans. Reste alors peut-être quelques personnages secondaires bien exploités comme le Maire de la ville que j’ai adoré dans sa dualité d’homme complètement perverti par l’argent mais qui tente de faire croire aux habitants de sa ville que les choses vont pour le mieux et que même les méchants ne sont pas si méchants. Heureusement, tout le monde n’est pas dupe. La scène finale avec le shérif est par ailleurs très drôle et prouve à quel point l’être humain tente toujours de se ranger du côté qui l’arrange le plus.

Note : 7/10. En bref, un western réussi, très classique dans son scénario mais efficace et original de partout autour.


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