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CHATEAU DE BONAGUIL - SAINT-FRONT-SUR-LEMANCE (Lot-et-Garonne)

Publié le 10 septembre 2014 par Aelezig

Le château de Bonaguil est situé à la charnière du Périgord et du Quercy. Le château est classé Monument historique en 1914, la chapelle en 1963.

Le château de Bonaguil est un des derniers châteaux forts construits. Il est bâti sur un éperon calcaire qui domine d'une trentaine de mètres le confluent de deux étroites vallées, sur un affluent de la Thèze. Il présente la particularité de ne pas défendre une position stratégique : le château ne protège pas une ville, ni le passage d'un fleuve, ni une vallée importante ou une route commerciale.

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Histoire

Le nom signifierait « Bonne Aiguille » ou « Bonne Eau ».

Un premier château de Bonaguil est construit entre 1259 et 1271, probablement par Arnaud La Tour de Fumel.

La première mention dans un texte date de 1271, dans une charte qui répertorie les biens du roi de France Philippe III le Hardi. À cette date, Bonaguil est une seigneurie vassale du fief de Tournon et les principaux bâtiments du château sont un donjon de forme polygonale allongée et un logis rectangulaire, situé à l'ouest du donjon au-delà d'une étroite cour intérieure large d'une dizaine de mètres. La forme particulièrement oblongue (3 fois plus long que large, ainsi que ses extrémités effilées) du donjon a été strictement dictée par les dimensions et la forme du support rocheux sur lequel il s'élève. La pointe nord du donjon, dont la maçonnerie épaisse de plus de trois mètres forme un angle d'environ 65°, est dirigée du côté probable de l'attaque : l'étroite crête située immédiatement au nord de la forteresse.

Dans la cour du château, une faille verticale naturelle dans la roche a permis de forer un puits profond de 48 m. Dès le début de son existence, le château est donc approvisionné en eau.

Les seigneurs du lieu combattent dans le parti du roi d’Angleterre pendant la guerre de Cent Ans. Le château est pris plusieurs fois, incendié et abandonné, mais reste toujours propriété de la famille de Fumel.

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Le 11 novembre 1380, Jean de Fumel-Pujols, baron de Blanquefort et propriétaire du château, épouse l’héritière de la puissante famille languedocienne des Roquefeuil, Jeanne Catherine de Roquefeuil, et abandonne son nom pour celui plus prestigieux de son épouse. Leur fils Antoine hérite des importants biens des deux familles. Le fils de ce dernier, Jean de Roquefeuil épouse Isabeau de Peyre. Le couple aura neuf enfants. Jean et son épouse résident épisodiquement à Bonaguil (à l'instar de tous les nobles fortunés qui possédaient plusieurs châteaux) ce qui l'incitera à réaliser quelques aménagements dans l'austère forteresse.

Jean de Roquefeuil procède à quelques aménagements, autant défensifs que de confort. Des quatre fils de Jean, c’est le troisième, Bérenger, qui survit aux autres et hérite en 1483, de tous les biens de ses parents. Auparavant, Bérenger a fréquenté la cour du roi de France Louis XI où son père l'avait probablement fait entrer comme page. En 1477, il épouse Anne du Tournel au Château Royal d'Amboise. Il appartient sans doute au cercle des personnages de la cour assez proches de Louis XI car ce dernier, réputé pour sa pingrerie, lui octroie néanmoins une confortable pension. Revenu de la cour après la mort de son père, Bérenger de Roquefeuil vivra quelques années entre son château de Castelnau-Montratier à une trentaine de kilomètres de là et un de ses autres châteaux, Blanquefort. Il possède désormais en tout une vingtaine de châteaux et près de trente baronnies. En 1495, Bérenger fait de Bonaguil sa résidence principale, où il a engagé, une dizaine d'années auparavant, d'importants travaux pour transformer, agrandir et renforcer considérablement la vieille forteresse de ses parents. Ses démêlés avec les seigneurs voisins pourraient être à l'origine de sa volonté de rendre le château imprenable.

Quand Bérenger meurt en 1530 à l'âge de 82 ans, le château de Bonaguil, avec ses hautes tours et murailles, n’est déjà plus adapté aux techniques militaires de l'époque. Dans l'intervalle, les canons ont fait de considérables progrès : ils peuvent tirer de plus en plus loin et avec plus en plus de force. Malgré ces faiblesses, Bonaguil demeure pour l'époque une forteresse imposante qui peut tenir longtemps en respect une troupe peu nombreuse et mal aguerrie.

Charles, le fils de Béranger de Roquefeuil dilapide la fortune de son père, et ses fils Honorat et Antoine héritent d’une fortune bien amoindrie. Au cours des guerres de Religion, les deux frères combattent dans les camps opposés, et le château est pris en 1563. Une première restauration a lieu en 1572. Endetté, Antoine doit remettre au sire de Pardhaillan la forteresse en 1618, avant de pouvoir la racheter quelques années plus tard.

Son fils Antoine-Alexandre est marquis, mais laisse à sa seule fille Marie-Gilberte, un château en mauvais état et des coffres vides. Mariée dès la mort de son père le 9 juillet 1639 (à treize ans) au marquis de Coligny-Saligny, lieutenant des gendarmes de la Reine, elle se consacre au relèvement et à l’entretien du château. Elle se remarie en 1655 avec Claude-Yves de Tourzel, marquis d’Allègre, dont elle a une fille qui épouse Seignelay, ministre de la famille de Colbert.

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François de Roquefeuil, parent éloigné qui avait quelques droits sur le château, en prend possession en 1656, le conserve près d’un an et le restitue totalement pillé. Marie-Gilberte réside à Paris les dernières années de sa vie, et laisse à l’abandon le château, jusqu’à sa mort en 1699. Il passe ensuite aux Montpeyroux : François-Gaspard de Montpeyroux, qui n’y habita presque jamais, puis sa sœur qui le vend en 1719 à Jean-Antoine de Pechpeyrou-Beaucaire. Le fils de celui-ci vend le château à Marguerite de Fumel (il revient donc à la famille qui le fit construire...), veuve d’Emmanuel de Giversac, en 1761, qui y fait quelques travaux de confort.

Marguerite de Fumel séjourne en effet régulièrement au château de Bonaguil. Elle le fait donc aménager pour le rendre plus agréable et plus confortable. De nouveaux appartements sont construits au sud, en dehors de l’enceinte intérieure, bénéficiant ainsi d’une meilleure exposition. La châtelaine donne des fêtes. Les sept ponts-levis sont transformés en ponts-dormants. Une partie des remparts est abattue afin de donner une vue sur la vallée.

C’est le neveu de Marguerite de Fumel, Joseph-Louis de Fumel qui en hérite en 1788. Il émigre dès octobre 1789, et le château est adjugé comme bien de la Nation. Tout le mobilier est dispersé, les toits, planchers et boiseries démontés en 1794. Lorsqu’après Thermidor, les Fumel récupèrent le château, ils le vendent.

Il passe de mains en mains jusqu’à son achat en 1860 par la commune de Fumel, qui obtient le classement comme Monument historique (1862).

A voir un jour !

D'après Wikipédia


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