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Regoregitated Sacrifice

Publié le 11 septembre 2014 par Olivier Walmacq

regoregitatedsacrifice

Genre: gore, trash, hardcore (interdit aux - 18 ans)
Année: 2008
Durée: 1h05

L'histoire: Angela Aberdeen, 19 ans, actrice porno boulimique, se suicide le 5 avril 1994, le même jour que la rock star Kurt Cobain. Dans son "Voyage" vers l'enfer, elle pénètre dans une dimension parallèle où son cerveau subit une série de visions cauchemardesques. Elle va alors être accompagnée dans sa damnation par deux soeurs siamoises envoyées par le diable afin de tourmenter les humains par le sacrifice de la régurgitation. 

La critique d'Inthemoodforgore:

Claude Lelouch (mais qu'est-ce qu'il vient faire ici, celui là ?) a dit un jour: "Le pire n'est jamais décevant". En temps normal, je fais aisément ma devise de cette citation. Oui, nombre de bouses cinématographiques se sont révélées jouissives au point de devenir des classiques de la nanardise. D'ailleurs, Naveton Cinema, référence en la matière, regorge (!) de ces pépites inénarrables. Mais le cas de Lucifer Valentine est différent. Avec lui, le pire... hé bien, c'est le pire ! Point barre.
Vous avez aimé Slaughtered Vomit Dolls ? Ses actrices camées et neurasthéniques, sa caméra qui donnait le tounis et ses incessantes déglutitions? Alors soyez heureux car vous allez adorer Regoregitated Sacrifice. Avec cet opus, deuxième volet de la trilogie Vomit Gore, Lucifer Valentine a voulu choquer le spectateur et à tout prix... Pour cela, le réalisateur (faut le dire vite) américain a sorti l'artillerie lourde: séparation de soeurs siamoises au hachoir, trio lesbien avec femme enceinte, évisceration puis strangulation par les boyaux, dégustation d'urine, introduction d'une araignée dans un vagin cousu par la suite et, surtout, des filles à poil qui passent leur temps à se vomir dessus. Bienvenue dans Regoregitated Sacrifice, une sacrée transe de joyeux pervers qui vont tout mettre en oeuvre pour vous retourner l'estomac !

Alors, effectivement, cet ovni mega trash se positionne sans conteste comme l'une des oeuvres les plus infamantes jamais réalisées. Mais la surenchère dans les excès n'a jamais fait un bon film. Elle en a même fait de sacrément mauvais, Regoregitated Sacrifice par exemple... Attention spoilers: Angela, 19 ans, est une actrice porno boulimique. Elle met fin à ses jours le 5 avril 1994, date du suicide de la star grunge Kurt Cobain. Dès lors, son esprit va se trouver confronté à un déluge de visions malsaines où sexe et souffrance seront intimement liés. Au même moment, deux soeurs siamoises sont envoyées sur terre par le diable afin de tourmenter les humains, les femmes en particulier...
A partir de là, l'histoire se résumera essentiellement à des tortures, actes de barbarie et rapports sexuels consentis ou forcés. Fréquemment, Angela fait des apartés face caméra pour raconter son parcours et les raisons de sa déchéance. On voit également, à la télévision, une petite fille qui semble sortir tout droit d'une vidéo familiale et que l'on devine être Angela.

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Entre temps, d'autres femmes seront soumises aux châtiments par les soeurs siamoises. Ces châtiments, la plupart du temps sexuels, seront accompagnés d'incessants vomissements sur les victimes. Le point culminant de l'abjection sera atteint quant un homme vomira dans le crâne sectionné d'un cadavre, reboira son vomi, le re-vomira et cela, plusieurs fois de suite... écoeurant !
Puis, il coiffera le crâne décapité d'un poulpe dont il sucera les tentacules afin de vomir et vomir encore (au fait, si vous êtes à table, bon appétit!). Sans transition, nous débarquerons dans une prairie pour découvrir une maison où les murs sont griffonés de nombreux témoignages d'amour à Kurt Cobain (il faudra m'expliquer le rapport!). Le film s'achèvera par une fellation sanglante prodiguée par Angela sur un homme dont on ne verra pas le visage. 

Il faut drôlement s'accrocher pour suivre pareille histoire et, surtout pour trouver un sens à cette litanie de tableaux obscènes ! Si j'ai tout bien compris (ce qui est loin d'être sûr), Lucifer Valentine nous propose sa vision bien personnelle d'un enfer lubrique et dégénéré. Cependant, j'avoue que j'ai laissé tomber toute idée de cohérence, le film étant lui même un immense foutoir.
A ce niveau, on est en droit de se poser quelques questions sur la santé mentale de notre cher ami Valentine. Le côté expérimental de son oeuvre ne lui donne pas tous les droits. Pourtant, il a clairement pris celui de satisfaire ses fantasmes morbides. Où veut-il en venir ? Nulle part. Quel est son but ? Aucun. Pour moi, ce film n'est rien d'autre qu'un very bad trip dans l'esprit dérangé d'un réalisateur qui ne prend son pied que dans la dépravation et la souillure de ses actrices impudiques. 

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Je serai également sévère avec la réalisation. Si je reconnais, de bonne grâce, quelques efforts sur les jeux de lumière ou les cadrages inventifs, la mise en scène de ce film est un véritable attentat au septième art. D'ailleurs, peut-on vraiment parler de mise en scène ? Avec son absence de trame scénaristique et sa succession de saynètes incroyablement confuses, Regoregitated Sacrifice se rapproche beaucoup plus du bordel (des)organisé que d'une réalisation cinématographique. Idem au niveau de l'interprétation qui tend plus à la performance qu'au vrai jeu d'acteur. 
Dans ce chaos (pour ne pas dire naufrage), on peut relever toutefois deux points positifs: la qualité des effets gore, convaincants pour un film au budget si microscopique, et une certaine recherche dans l'esthétisme. Les scènes passent fréquemment de la couleur au noir et blanc, alternent l'hyper ralenti et rythme frénétique, et des filtres satinés sont utilisés. Mais c'est quand même bien faible tout ça.

Slaughtered Vomit Dolls
n'était donc qu'un apéritif. Ce deuxième volet de la trilogie va beaucoup plus loin dans l'outrage à la personne et dans l'humiliation de l'être humain. Regoregitated Sacrifice est l'oeuvre la plus trash et décadente de Lucifer Valentine et s'adresse à un public adulte exclusivement. Le film flirte très souvent avec la pornographie pour y plonger carrément dans son final.
Sa violence dégradante peut vraiment heurter le spectateur non averti. C'est aussi l'opus le plus réussi du réalisateur, ce qui vous donne un aperçu de la médiocrité de l'ensemble de l'oeuvre. L'impasse est donc vivement conseillée, même pour les amateurs de films extrêmes. A ceux là, je conseillerai plutôt de lorgner vers le cinéma beaucoup plus fun d'un Costes ou d'un Yamanouchi. Et à Monsieur Lucifer Valentine, je conseillerai amicalement d'aller se faire soigner d'urgence. 

Note: 03,5/20
Note naveteuse: 13/30


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