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Critique Ciné : Coldwater, sévices sur mineurs

Publié le 14 septembre 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Coldwater // De Vincent Grashaw. Avec P.J. Boudousqué, James C. Burns et Chris Petrovski.


Vincent Grashaw a écrit ce premier film quand il avait 18 ans en 1999. Bien évidemment le film a beaucoup évolué par la suite mais c’est un projet qui a mis beaucoup de temps à éclore. Entre temps, le réalisateur et scénariste a travaillé sur des court métrages mais également en tant qu’opérateur sur Bellflower. Pour un premier film, le choix du thème est quelque peu cinglant. En effet, nous plonger dans l’enfer de ces camps de redressement très isolés dans lesquels toutes sortes de choses sont faites sur des gamins qui bien qu’ils aient fait des bêtises ne méritaient peut-être pas un tel traitement. Ce n’est pas le premier du genre que je vois En effet, j’avais déjà pu voir Boot Camp (2008) de Christian Duguay. Un film assez médiocre dans son genre avec une Mila Kunis en femme d’action et Peter Stormare en grand baroudeur. Puis il y a eu le choc canadien, le brillant Dog Pound qui nous plongeait dans l’enfer des prisons pour mineurs. C’est d’ailleurs l’un des films les plus choquants que j’ai pu voir sur cette thématique. Ici on se retrouve donc à Coldwater, un camp pour mineurs très isolé dans lequel tous les traitements sont permis et surtout la torture de ces gosses qui au fond n’ont pas mérité ça.

Brad est un adolescent impliqué dans plusieurs petits délits. Ses parents décident de le faire emmener de force dans le camp de redressement pour mineurs très isolé de Coldwater. Les jeunes détenus sont coupés du monde extérieur, subissent des violences tant physiques que psychologiques et n’ont d’autre choix que de survivre ou de s’échapper.

Le scénario se veut assez travaillé. On sent que Vincent Grashaw a bien planché dessus pendant des années. Il a voulu que son film soit parfait et bien qu’il ne le soit pas totalement d’un point de vue scénaristique, il s’en approche malgré tout. Disons qu’il parvient à nous raconter l’histoire de Brad, un adolescent turbulent qui va avoir du mal à s’adapter aux règles et qui va tenter de faire le mur. Rapidement il va comprendre que ce n’est pas comme ça qu’il faut faire pour dénoncer les maltraitements qu’il y a ce camp et il va s’y prendre de façon bien plus perverse. C’est ça qui est assez intéressant, à mis chemin entre le film d’espionnage et le film de guerre. Il y a donc de la stratégie qui est menée de la part de Brad et ce sous les yeux de notre directeur complètement ravagé. Si globalement j’ai beaucoup aimé ce film, je dois avouer que j’ai été un peu laissé sur le carreau par tout ce qui se passe dans la manière dont c’est monté. On a l’impression que par moment le film fait de grosses ellipses temporelles et c’est dommage car c’est peut-être là que Coldwater aurait pu faire une pause, parler des sentiments de chacun et nous émouvoir car finalement, je n’ai pas été ému de tout le film (alors qu’un sujet aussi fort aurait très bien pu m’émouvoir).

C’est là que Vincent Grashaw tente de mettre tout ça en scène de façon assez terne tout en gardant dans son esprit qu’il ne faut pas non plus accabler tout le monde (il laisse donc quelques rayons de soleil enchanter un peu le décor ce qui rend le tout finalement assez singulier). La photographie est donc très belle, soignée. Il n’y a rien à dire de ce point de vue là, surtout que Vincent Grashaw, qui connaît forcément à la perfection son scénario met en avant ses moments les plus difficiles. Notamment cette scène de torture avec une aiguille sous un ongle. Je n’ose même pas imaginer la douleur que cela doit être. Je m’imagine déjà tomber dans les pommes de douleur tant cela doit être terrible. Mais cette scène est justement l’un des moments qui m’a le plus marqué dans un film qui aurait pu en faire un peu plus. Pas dans la démonstration de violence mais dans la démonstration de sentiments. J’aurais bien aimé avoir de la compassion pour ce jeune garçon mais je n’ai pas pu en avoir car le film ne m’en a pas laissé le temps. Finalement, Coldwater pèche un peu quand il s’agit d’être plus original et plus touchant que les autres. Reste tout de même une jolie maîtrise d’un sujet que l’on aurait pu croire inspiré de faits réels (surtout que ce genre de choses doit bel et bien réellement arriver). Par ailleurs, mention spéciale au héros et à sa tête de Ryan Gosling version jeunot.

Note : 7/10. En bref, un film fort qui aurait mérité d’être plus touchant.

Date de sortie : 9 juillet 2014


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