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La Chute des Princes, Robert Goolrick ~ Rentrée littéraire 2014

Publié le 14 septembre 2014 par Antigone

lachutedesprinces

 "On faisait partie de cette espèce qu'on stigmatisait pour décrire les maux de la société contemporaine. On gagnait trop d'argent. On en dépensait trop. On ne levait pas le petit doigt pour aider les moins favorisés que nous, c'est-à-dire le reste de la planète. A la rigueur, on avait pitié des masses laborieuses. Je n'invente rien. On buvait trop. On abusait des drogues. On se faisait livrer la came en pleine journée par des gamins de dix-huit ans avec des dreadlocks. On avait à peine éteint nos ordinateurs le soir qu'on fonçait acheter du matos à Alphabet City. Le tout sans une once de remords. Bon sang, qu'est-ce qu'on s'éclatait."

A New-York, dans les années 80, certains jeunes gens, recrutés par de grosses firmes pour brasser beaucoup d'argent, deviennent les rois de monde, des princes selon Robert Goolrick. Tout leur semble facile et accessible. Riches, beaux, sans complexes ni peurs, la vie est pour eux un cadeau à saisir dans l'excès le plus total. Le narrateur du roman se fait le témoin de cette époque fastueuse et folle. La chute sera d'autant plus rude, quand la mort commencera à rôder et à rendre le sexe moins facile, avec l'apparition du sida, et quand la déchéance fera suite immanquablement à l'incandescence. Comment alors réussir à se réinventer un quotidien normal et banal ?

Je ne pensais pas prendre autant de plaisir à lire ce livre car je n'étais effectivement pas tout à fait séduite au préalable par le sujet. L'auteur avait pourtant reçu le Grand Prix des Lectrices de ELLE en 2013 pour Arrive un vagabond, son précédent roman, et elles ont en général bon goût les lectrices de ELLE, j'aurais du me méfier. Et effectivement, j'ai du me rendre à l'évidence que Robert Goolrick est un écrivain brillant qui sait nous rendre son personnage principal sympathique et attachant, malgré ses défauts. Nous avançons dans cette lecture, partagés entre répulsion et séduction progressive, percutés de plein fouet par certaines phrases qui tombent si justes, persuadés au final comme l'auteur sait si bien nous le démontrer de la vacuité du monde. Une très très bonne lecture de rentrée.

Editions Anne Carrière - 20€ - 28 août 2014

challengerl2014

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Cathulu a aimé aussi ce livre [clic ici]


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