Magazine Culture

Vincent Carré : le batteur lumineux

Publié le 15 septembre 2014 par Feuavolonte @Feuavolonte
580-2

Photo: Beatrice Flynn

Vincent Carré a le sourire étampé au visage quand il joue de la batterie et il aborde la vie avec le même optimisme. On l’a rencontré à son retour de la Chanteaufête de Charlevoix. Depuis 14 ans, Vincent Carré y travaille. Natif de La Malbaie, il est toujours emballé de retrouver ses collègues du houseband. C’est comme s’il revenait à la maison.

Amant de la chanson de style «auteur-compositeur-interprète» comme il le nomme lui-même, Vincent y trouve un terrain de jeu inspirant. La notion de jeu est très importante pour cet instrumentiste dynamique. Sa curiosité et son implication au sein du festival l’ont amené cette année à collaborer à la mise en scène du spectacle de fermeture.

Vincent Carré baigne dans la musique depuis son enfance. Son père est pianiste et lui a transmis plusieurs notions pour être un bon accompagnateur. «Mon père m’a appris la technique du radar, c’est de même qu’il appelle ça. Si le chanteur est dans le champ, c’est pas à toi de tenir ton bout, mais c’est à toi de jouer du drum à clutch pour ramener le rythme selon l’approche du frontman. Pis je l’applique depuis. Faut que la personne devant shine.» Le jeune Vincent a été accepté en percussions classiques au Cégep de Sainte-Foy où il a fait ses gammes sur le marimba avant de retourner à son premier amour: la batterie. Rendu à sa deuxième année collégiale, le bluesman Pat The White a recruté Vincent pour le suivre en tournée. Son école, il l’a fait aux quatre coins du Québec et des États-Unis.

Antoine Gratton, épaté par le talent de Vincent, l’a invité à faire des remplacements périodiques au sein de sa formation. Il a alors quitté la ville de Québec où il résidait pour s’installer à Montréal même si les contrats ne pleuvaient pas dans la métropole. «J’avais genre une gig avec Alexandre Belliard et quelques remplacements quand je suis parti de Québec.» Mais ça n’a pas pris plus que dix mois pour que son agenda soit bien rempli. Éric Goulet (Monsieur Mono) lui a donné beaucoup de travail. Joëlle Saint-Pierre lui a proposé de se joindre à son projet. Il a participé à quelques enregistrements orchestrés par le réalisateur Éloi Painchaud. Marc Chartrain (également batteur) lui a souvent demandé de le remplacer lorsqu’il avait des conflits d’horaire. C’est ainsi que Vincent s’est bâti un solide réseau et une réputation enviable. «C’est stressant de remplacer parce que je prends la place d’un ami qui me fait confiance, mais j’essaie de me calmer les nerfs. Je remplace bien. Je fais de mon mieux pis je pense que le monde autour le sait. C’est pas sorcier de remplacer: t’as rien qu’à checker tes affaires.» Au-delà de la chanson, Vincent a quelques expériences comme musicien pour le théâtre, entre autres, pour le Festival du Jamais Lu.

Photo: Cindy Cyr

Photo: Cindy Cyr

Le fougueux musicien n’a pas peur de parler, de proposer ses idées, mais il reste toujours à l’écoute des gens avec lesquels il communique. Sur scène, Vincent Carré prend la place qui lui revient. «Moi je joue pour les tounes. Less is more. J’essaie de trouver le groove qui fitte avec la chanson.» Il est très inspiré et aime jouer avec des musiciens d’expérience. Il a une connaissance et une préférence marquées pour les chansons quétaines des années 60 que des groupes québécois traduisaient en version francophones (Les Baronets, Classel, César et ses Romains, etc.). Vincent affirme que ce bagage teinte son jeu:des passages de drum peu populaire maintenant mais qui, joués par lui, caractérisent son genre. Il a la fibre d’un chef d’orchestre car ses beats de drum sont toujours clairs et précis pour que le groupe suive facilement les changements de section des chansons.

Très occupé cet été avec le spectacle d’Alex Nevsky, l’aventure a confirmé à Vincent à quel point il aime la tournée. Il se retrouve dans un band où tout le monde prend soin des uns et des autres. La complicité entre les musiciens se communique jusqu’à la scène. «J’aime la tournée. Pas à n’importe quelles conditions ou prix. J’ai le goût de faire ça beaucoup plus qu’avant, mais la gang est super importante. J’ai été chanceux dans la vie. J’ai goûté à de belles gangs. J’ai juste des beaux projets.» En novembre, il part en Europe , en version trio, avec Chloé Lacasse avec qui il joue depuis plus de huit ans.

Tout jeune, Vincent Carré voulait vivre à Montréal et jouer du drum. «J’ai jamais voulu faire autre chose. Le problème c’est de continuer que ça marche. Je me suis tout le temps dit que si je mettais 100% de temps là-dedans, j’allais récolter 100% des bénéfices. Je suis allé jaser avec le monde. C’est comme ça que j’ai fait mon réseau.» Depuis, le téléphone sonne et le plan de carrière de Vincent Carré brille de tous ses feux.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Feuavolonte 29093 partages Voir son blog

Dossiers Paperblog

Magazines